Bamako, 6 avr 2018 (AFP) - Deux Casques bleus de l’ONU au Mali ont été tués
et dix autres blessés jeudi soir dans une attaque contre leur camp à Aguelhok
(nord-est), a annoncé la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) dans un communiqué.
"A 18H45 (locales et GMT), les soldats de la paix ont essuyé des tirs de
mortier, dont plusieurs ont atteint leur camp", a indiqué la Minusma, ajoutant
que "selon un premier bilan, deux Casques bleus ont été tués et 10 autres
blessés, dont certains grièvement".
"La Minusma a immédiatement organisé les évacuations médicales nécessaires
et renforcé la sécurisation du camp", selon le texte, sans indication sur la
nationalité des Casques bleus touchés.
La Mission de l’ONU "rappelle que les attaques visant les forces de
maintien de la paix des Nations unies peuvent constituer des crimes de guerre
en vertu du droit international et que leurs auteurs doivent être appréhendés
et poursuivis". Elle réaffirme sa détermination "à appuyer les efforts pour
rétablir une paix et une sécurité durables au Mali".
Selon une source militaire africaine au sein de la Minusma à Aguelhok, les
tirs sont venus d’une zone à l’est du camp où avait été détecté plus tôt dans
la journée un "attroupement" suspect.
Par ailleurs, quatre hommes à moto ont attaqué jeudi un poste de police
dans la région de Mopti (centre) sans faire de victimes, a déclaré à l’AFP une
source policière malienne.
Déployée depuis juillet 2013, la Minusma, qui compte environ 12.500
militaires et policiers, est actuellement la mission de maintien de la paix de
l’ONU la plus coûteuse en vies humaines. Elle a perdu quelque 150 Casques
bleus, dont une centaine dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des
soldats de l’ONU tués sur cette période dans le monde.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés
par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à
l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces
maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la
signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement
les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
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