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Accusé d’avoir renoncé à la nationalité malienne : Habib Sylla, président du HCME réplique : « J’ai les passeports malien et Gabonais »
Publié le vendredi 6 avril 2018  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par FS
Conférence de presse du président du Haut Conseil de Maliens de l`extérieurs
Le président du Haut Conseil des Maliens de l`extérieurs (HCME), Habib Sylla a animé une conférence de presse le 5 Avril 2018 à la Maison des Maliens de l`extérieurs
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Hier, jeudi 5 avril 2018, le président du Haut conseil des Maliens de l’extérieur (HCME), Habib Sylla était face à la presse au siège de la Maison des maliens de l’extérieur sis au quartier Niamokoro cité Unicef de Bamako pour faire la restitution du conseil d’administration du HCME et évoquer certaines préoccupations majeurs de l’heure.

Au cours de cette conférence de presse, le conférencier, Habib Sylla a évoqué l’union des maliens, la situation difficile des migrants maliens en Algérie et en Libye, la situation de sa nationalité, le soutien de la diaspora au président IBK et bien d’autres sujets. Accusé sur les réseaux sociaux d’avoir renoncé à la nationalité malienne au profit de celle du Gabon, le président du HCME, Habib Sylla réplique : « je n’ai jamais échangé mon Mali natal avec quoi que ce soit. Donc j’ai le passeport malien, j’ai le passeport Gabonais. J’ai les deux en même temps parce que le Mali me le permet, le Gabon me le permet…Je n’ai jamais renoncé à quoi que ce soit si ce n’est que pour l’intérêt de mon pays. Ma qualité de malien, ça on n’en parle pas. J’aime le Mali, j’aime mon village », a-t-il martelé.

Dans ses propos liminaires, le conférencier, Habib Sylla a fait savoir que le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur est l’interface de la Diaspora Malienne avec les Autorités Publiques et/ou les Organismes privés du Mali. Reconnu d’utilité publique depuis le 03 novembre 2009, précise-t-il, il est constitué de démembrements appelés Conseils de Base des Maliens de l’Extérieur (CBME). A l’en croire, l’un des objectifs du HCME est de rassembler et représenter tous les ressortissants maliens résident à l’étranger sans distinction d’origine régionale, ethnique, religieuse, sociale, de sexe et de profession ou d’opinion. Selon lui, le conseil d’administration du HCME tenu les 16 et 17 mars dernier à Bamako a fait 4 motions dont la motion de remerciement et soutien au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) compte tenu de ce qu’il a fait pour la diaspora malienne (siège, distinctions, passeport de service pour les présidents des conseils de base etc.).

Au cours de la phase de questions-réponses que tout le monde attendait avec impatience, les journalistes n’ont pas tardé de lui poser la question qui défraie la chronique à savoir s’il a renoncé la nationalité malienne au profit de celle du Gabon. Sans tabou, le président du HCME, Habib Sylla a fait la narration des faits. «La constitution malienne de 1992 donne l’opportunité à chaque malien de prendre une seconde nationalité si c’est dans le cadre de son intérêt. Il se trouve qu’on est établi dans un pays où la double nationalité n’y était pas jusqu’à maintenant. Au Gabon à l’époque tu ne pouvais faire rien si tu n’es pas Gabonais. Alors pour sauver nos biens et d’être utile à notre pays, il fallait que nous soyons de cela. Et c’est comme ça, on nous dit que si vous trouvez quelque chose à l’Ambassade, vous renoncez à votre nationalité et on vous donne la nationalité Gabonaise. Dieu merci, la double nationalité est acceptée maintenant au Gabon », a-t-il dit.

Et de poursuivre en disant ceci : « Mes congénères et moi qui avons eu une place de choix pour préserver nos biens ont sollicité cette nationalité. Est-ce que ça nous empêche d’être malien ? Regarder la constitution de 1992. Donc on joint un nom Gabonais à ce nom. Si j’étais Gabonais, j’allais choisir le Gabon, qu’est ce que je viendrais faire ici ? Je ne viens pas quémander au Mali, je viens apporter au Mali. Ce que j’apporte au Mali, le Gabon a besoin de ça. A l’époque nous avons fait ça. Et j’avais ajouté à mon nom Ngoye, c’est un nom Gabonais, ça veut dire le tigre, donc Ngoye Habib Sylla. Ce Ngoye est dans mes papiers. Les Gabonais sont heureux, le Sénégal le revendique. Les Gabonais souhaitent que je sois un Gabonais mais je n’ai jamais échangé mon Mali natal contre quoi que ce soit. Donc j’ai le passeport malien, j’ai le passeport gabonais. J’ai les deux en même temps parce que le Mali me le permet, le Gabon me le permet ».

Habib Sylla prône l’union

Dans son commentaire, Habib Sylla dit avoir fait 46 ans au Gabon. « Lorsque nos autorités et nos athlètes arrivent au Gabon, ils savent qu’ils ont un compatriote. Je suis autochtone de Nioro du Sahel. Je suis parti en 1972, très jeune, voir la coupe d’Afrique de Yaoundé 1972, on a été battu en final, j’étais gêné, je suis resté, je suis devenu Malien de l’extérieur comme ça. Donc, je n’ai jamais renoncé à quoi que ce soit si ce n’est que pour l’intérêt de mon pays. Ma qualité de malien, ça on n’en parle pas. J’aime le Mali, j’aime mon village.

Ce qu’on dit de moi est dommage. Ce document existe à l’Ambassade du Mali, même le Gabon sait qu’on n‘a pas renoncé. Il fallait mettre la forme, il a mis la forme. Après, je crois 2000 ou 2001, ils ont modifié la constitution. Et aujourd’hui, les Gabonais ont la double nationalité. Aujourd’hui, les maliens ont la nationalité gabonaise sans changer de nom. La constitution malienne de 1992 m’autorise à le faire», a souligné Habib Sylla. S’agissant de la situation du pays, il a souhaité l’union sacrée entre les fils et les filles du Mali. « S’il y’a division à l’intérieur du pays, ça se répercute sur nous les maliens de l’extérieur », a-t-il dit.

En outre, il a souhaité le rassemblement des maliens de l’extérieur. Avant d’inviter les uns et les autres à faire la différence entre la diaspora économique et la diaspora scientifique et technique. S’agissant de la situation difficile des migrants maliens en Algérie et en Libye, Habib Sylla, a invité ses compatriotes à réfléchir sur la manière de partir qui sous entend d’ailleurs la cessation de l’immigration clandestine. « Chaque pays a ses lois qui méritent d’être respectées», a-t-il dit. Enfin, il a invité tout le monde à s’impliquer dans la sensibilisation.

Aguibou Sogodogo
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