Ils étaient des milliers de manifestants, hier, jeudi 5 mars 2018, à battre le pavé à Kéniéba, pour dénoncer l’attitude des responsables politiques et des notables de la localité. Ces derniers sont accusés de s’être rendus au palais présidentiel de Koulouba pour prêter allégeance au président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta au nom des habitants du cercle qui n’ont pas été consultés. La marche qui était encadré par les forces de l’ordre, selon nos sources, a commencé à 9 heures.
«Ce n’est pas Kéniéba qui vous a envoyé à Koulouba », « trop c’est trop », « on n’a pas faim »,scandaient les manifestants. Très rapidement, les images de la marche ont vite fait le tour des réseaux sociaux. Une foule importante avait pris d’assaut les rues de la ville située dans la région de Kayes.
Aucun incident n’a été signalé au cours de la marche que certains observateurs considèrent come une démonstration de force. « On a voulu qu’elle soit pacifique, elle l’a été. Car il n’y a eu aucun indicent », s’est réjouit M. Monékata, un habitant de Kénieba. Le nombre des manifestants est estimé à plusieurs milliers.
Selon Monekata, des mesures avaient été prises pour que la marche puisse réussir sans déborder. «Nous avons tenu à ce que les écoles restent ouvertes de même que les services. Mais il n’y a pas eu de marché jusqu’à la fin de la marche pour éviter des problèmes ».
A la fin de la marche, les manifestants ont demandé aux hommes politiques de ne pas parler au nom des populations aux plus autorités sans avoir leur avis, consentement et aval. Plusieurs observateurs considèrent que cette marche est aussi un désaveu du pouvoir qui est loin de répondre aux attentes de la population.
Un jour avant la marche, le ton de la manifestation avait été donné dans une correspondance adressée à la mairie de la commune de Keniéba. «Etant entendu que certaines personnes (autorités politiques et villageoises) sont allées à Bamako pour parler au nom de la Communauté de Kéniéba sans pour autant qu’elles n’aient l’aval de celle-ci. A travers une assemblée générale, la communauté de Keniéba se désolidarise de cette démarche », souligne la correspondance adressée aux autorités locales.