Après la grogne des populations de Koutiala et de Gao à la suite des déclarations personnelles et politiciennes à leur nom, les Habitants de Kéniéba ont, à leur tour, battu le pavé, hier, jeudi 5 avril. Indignés, ils qualifient les propos du Député Boubacar Sissoko et sa Délégation lors de leur passage chez le Président IBK d’éhontés et partisans. Finalement, la question qui se pose est de savoir si IBK n’aurait-il pas été piégé par son entourage ?
A la faveur d’une Assemblée Générale, des milliers de manifestants des 12 communes du Cercle de Kéniéba (dont une trentaine de chefs de quartiers), avec, à leur tête Sékou Sissoko, les populations de la Cité de Tamboura sont montés au créneau, hier, jeudi 5 avril, tôt le matin. C’est pour se désolidariser des déclarations faites au Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, par une certaine Délégation conduite par le Député Boubacar Sissoko. Celui-ci affirmait le soutien total des 12 communes, dont plus de 88.000 électeurs à la candidature d’IBK lors de l’élection présidentielle du 29 juillet prochain.
Ils ont eu à montrer au monde entier leur colère par rapport aux promesses faites à IBK par le Député Boubacar Sissoko à leur nom. A l’approche de l’élection présidentielle, le Peuple ne veut plus cacher sa désolation et son indignation face aux usurpateurs et aux politiciens renards. C’est du moins le constat qu’on peut faire. Après le cas de Koutiala et de Gao qui ont provoqué la zizanie entre les populations et les patrons du palais de Koulouba, celui de Kéniéba nécessite une réflexion objective du côté du Président.
Ne serait-il pas mieux pour le Président IBK, de tâter le pouls de son peuple avant de se lancer aveuglément dans la course présidentielle 2018 ?
Il doit chercher à savoir si réellement sa popularité peut faire face à l’élection présidentielle ou si son entourage ne l‘induit pas en erreur.
En tout cas, il y a lieu de se demander comment être plébiscité avec plus de 77 % en 2013 et se voir aujourd’hui devenir de plus en plus désavoué par ses mêmes électeurs après chaque visite présidentielle.
Premièrement, les grands dossiers qui ont poussé les Maliens à le choisir majoritairement en 2013, à savoir la question sécuritaire, alimentaires et nombreuses autres promesses, restent toujours au centre de toutes les préoccupations majeures.
En effet, le phénomène d’insécurité est de plus en plus grandissant et la sécurité alimentaire est loin d’être acquise. C’est son échec dans ces secteurs qui est à la base de ces multiples dénonciations.
Alors, pourquoi faire des bricolages pour redonner une virginité politique à cette même personne ?
«Le mensonge n’a qu’à beau courir, la vérité va l’attraper un jour », dit un proverbe bambara
Depuis le passage de la Délégation de Koutiala qui avait fait l’écho, puis celui de celle de Gao à leur tête l’usurpateur Souma Maïga, suivis de la sortie hasardeuse du Président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur, Habib Sylla, qui a été aussitôt contraint à la démission, puis ce cas de Kéniéba, rien n’empêche de croire que le « Mandé mansa » de Sebenincoro serait l’otage d’un clan de prédateurs qui falsifient , hypothèquent, marchandent tout sur le dos du Peuple lambda. Cela, pour leurs intérêts personnels et politiciens. Ils compromettent le peu de crédit que le Peuple accordait à IBK.
Aussi, le Député Boubacar Sissoko qui a conduit la Délégation chez IBK, à Koulouba, aurait même affirmé par voie de presse que le Chef du village de Kéniéba et ses Conseillers ont refusé de participer à leur visite parce qu’ «IBK n’a rien fait pour Kéniéba ».
De ce fait, pourquoi aller affirmer le soutien de ces mêmes notables à IBK si ce n’est pas pour une question d’intérêts personnels ?
En somme, le Président IBK doit ouvrir ses yeux et faire passer sous scanner ses proches qui sont, en réalité, ses véritables ennemis afin d’éviter ces genres de visites taillées sur mesure, surtout en cette période électorale.