Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Le Mali entre vents et marées, 2015-2017 : Un support qui prône la paix et le développement
Publié le vendredi 6 avril 2018  |  Le Pays
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  
Comment


Moussa Mara, ex-Premier ministre du Mali et chef du parti Yéléma, vient de mettre à la disposition des lecteurs maliens et internationaux un nouveau bouquin. Le Mali entre vents et marées, 2015-2017 bien qu’étant une compilation d’anciens articles publiés par l’auteur dans différents journaux ou magazines indexe les crises maliennes et en propose des solutions. Ce livre est publié par les Presses universitaires européennes.



Le titre du livre est significatif. Il évoque directement toutes les nombreuses crises qui menacent le Mali et qui compromettent surtout sa survie. Nul n’est sans savoir que l’intégrité de ce pays est mise en cause par les menaces terroristes. Ajoutant à cela, les bras de fers politiciens incitant les populations à la violence voire l’instrumentalisation des religions par les politiques. La mauvaise gouvernance poussant beaucoup de jeunes à prendre le chemin de la Méditerranée. Ces problèmes font tanguer l’existence du pays tout en entier. C’est ce que l’auteur développe à travers ce passage de l’introduction du livre : « Le Mali, pendant ces deux dernières années, a vécu ainsi, bousculé par de nombreux vents contraires, menaçant quelques fois de chavirer mais tenant, tant bien que mal avec le concours significatif de la communauté internationale. »

Le Mali entre vents et marées, 2015-2017 nous donne la maquette d’une société à construire pour assurer la sécurité, la paix et par ricochet assurer le développement. Le Mali n’est pas condamné au sous-développement, il a juste besoin d’un changement de politique. Au lieu des politiques qui se servent des citoyens comme de simples électeurs, il convient que ceux-ci soient au contraire érigés en véritable acteur politique. « […] Cet ouvrage traite, de manière sereine, de quelques-unes de nos préoccupations majeures du moment, de la paix et de la sécurité, de notre développement, voire même de l’existence de notre pays. », Diouncounda Traoré, Ancien Chef d’État du Mali, préfacier du livre.

En effet, M. Mara, dans ce livre, commence son exposé par une explication limpide de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale issu du processus d’Alger. Selon lui, tout se joue à travers ce document. La paix au Mali en dépend. À ce titre, il importe que les citoyens s’approprient du contenu. Cela ne peut se faire sans l’accompagnement des dirigeants qui doivent s’engager pour une explication claire et nette qui soit à la portée de tous les citoyens afin de lutter contre les préjugés autour du contenu dudit document. L’accord pour la Paix est un texte, aux dires de l’auteur, s’il est bien appliqué assurera au Mali une décentralisation réelle. Par ailleurs, il faudrait expliquer le rôle des autorités intérimaires aux Maliens.

Ces explications conduisent l’auteur aux manifestations contre le référendum de 2017. Ce soulèvement est à ses yeux insensés. Il soutient ce projet de la révision constitutionnelle qui n’était rien d’autre qu’une phase de la mise en application de l’Accord. Cet amendement est nécessaire si nous savons que des erreurs gravissimes se trouvent dans la constitution actuelle. Alors, tôt ou tard, le peuple doit accepter ce référendum.

Cette leçon tirée de ces manifestations contre le référendum doit amener les gouvernants à impliquer les citoyens dans la diffusion et la compréhension de l’Accord pour la paix. Tous ces problèmes sont liés à une mauvaise interprétation du contenu de ce document. C’est ce qu’il recommande à travers ce passage de la page 4 du bouquin: « La communication à engager pour que nos compatriotes aient une juste perception de l’Accord de paix et soit suffisamment engagé dans le suivi de l’application, doit être massive, toucher toutes les composantes de la société malienne et surtout régulière pour maintenir en haleine la communauté nationale. » Un peu plus loin, il écrit à la page 84 : « L’accord de paix est un accord de reconfiguration de l’État malien et de redéfinition des nouveaux termes d’un vivre ensemble qui sont indispensables pour sortir le pays de l’ornière. »

Le renforcement des services de renseignement, des forces de sécurité et de défense est une question qui ne saute pas aux yeux de l’auteur. Moussa Mara trouve plus que nécessaire d’accompagner les forces de sécurité à travers des titres honorifiques, l’organisation des journées commémoratives en l’honneur à ceux qui tombent sur le champ de bataille, la création de lieux publics au nom des martyrs de la République, etc. Ces pratiques visent à encourager ceux qui se trouvent au front.

La question des religions dans la République et les pratiques corruptrices pour arriver au pouvoir sont entre autres des questions qui trouvent des réponses précises dans ce document. La collaboration entre la religion et la politique doit être mesurée. À ce titre, il convient d’accentuer la formation des leaders religieux, de vulgariser l’enseignement des religions, etc.

La question des migrations et de l’esclavage en Libye en passant par le drame des pèlerins à Mina en 2015 se trouve poser et des suggestions sont faites afin de limiter ces genres de violences.

Sur plus de deux cents pages, Moussa Mara tente de doigter ceux qu’il pense être les problèmes handicapant le développement du Mali pour ensuite donner des solutions qui ne sont d’autres que ce que nous pourrons appeler des suggestions. À l’analyser au fond, on se demande si ce livre n’est pas un projet de société pour le jeune auteur.

Fousseni TOGOLA

Commentaires