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Adama Guidèrè Ouologuem, Secrétaire général de «ISEKO» : «Les peulhs et les dogons sont condamnés à vivre ensemble»
Publié le vendredi 6 avril 2018  |  Le challenger
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Le Secrétaire général de « ISEKO » (ou « L’effort de tout un chacun »), Adama G. Ouologuem est titulaire d’un Master II en gestion économique et management des projets des collectivités à l’Institut universitaire pour le Développement du Territoire (IUDT). Nous avons recueilli ses impressions, son apport et ses commentaires sur le geste de paix perpétré entre Ginna Dogon et Tabital Poulaku.

Tabital Poulaku et Ginna Dogon ont décidé d’enterrer la hache de guerre. Quels sont vos commentaires ?

C’est salutaire et encourageant que les peulhs et les dogons aient décidé de fumer le calumet de la paix à travers les deux associations. Ce climat d’apaisement intervient après des efforts déployés par les uns et les autres pour parvenir à mettre un terme à l’affrontement sanglant. Une fois de plus, je salue le sens d’écoute et de grandeur de ces ethnies qui ont vite compris qu’elles sont condamnées à vivre ensemble. Ce geste est salutaire et encourageant car nul n’a intérêt à une effusion de sang dans notre pays qui souffre depuis des années.

Votre association s’est assignée comme mission d’amener chacun à fournir un effort pour le vivre-ensemble, quel a été votre apport ?

Dans cette situation qui n’honore pas nos communautés, tous les fils dogons, peulhs et les associations se sont levés pour faire régner un climat de paix. Pour notre part, nous avons apporté notre appui à travers les points focaux de l’association ISEKO dans le cercle de Koro. Du début de la crise à maintenant, ces points focaux n’ont pas cessé de sensibiliser les frères et de les appeler à la cohésion sociale pour un développement harmonieux du territoire commun à tous. Dans cette même lancée, nous envisageons d’organiser une conférence avec les responsables des jeunes des regroupements Ginna Dogon et Tabital Poulako dans les jours à venir afin de renforcer cette paix encore fragile dans le centre du Mali.

Que faut-il faire pour éviter la recrudescence de la violence entre ces deux ethnies au centre du Mali ?

Pour éviter de tels désagréments entre les communautés, les hautes autorités doivent soutenir toutes les bonnes volontés en quête de solutions durables à ce conflit. Elles doivent aussi encourager les mécanismes locaux de prévention et de gestion des conflits. Par ailleurs, l’Etat doit être présent dans ces communautés à travers ses forces de l’ordre.

Avez-vous un appel à lancer aux deux ethnies pour la pérennisation de cette paix ?

L’appel que j’ai à lancer aux populations de ces communautés est que chacun fasse un effort pour le pays. Chacun de nous a des atouts, des potentialités, la capacité de réflexion. Si nous nous mettons ensemble, nous surmonterons toutes les difficultés.

Interview réalisée par Bourama Camara
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