BAMAKO- Sept animateurs et journalistes de la radio privée Kayira au Mali, appartenant à un parti soutenant le putsch du 22 mars, ont été entendus mercredi par la gendarmerie pour des présomptions d`incitation à la violence, a indiqué à l`AFP un responsable de Kayira.
Ils se sont rendus sur convocation dans des locaux de la gendarmerie à
Bamako "où ils ont été entendus" et ont pu repartir libres et sans charge, un seul ayant reçu une nouvelle convocation pour vendredi, a affirmé Mamadou Diarra, coordinateur du réseau Kayira.
D`après leurs témoignages, "on leur a posé des questions sur leurs
émissions, on leur a demandé de justifier certains propos qui leur sont reprochés. On les accuse d`inciter les gens à la violence", a-t-il expliqué.
Le réseau Kayira compte dix radios implantées dans la capitale et d`autres localités par le parti Solidarité africaine pour la démocratie et l`indépendance (Sadi), en pointe dans le soutien au coup d`Etat militaire du 22 mars.
Plus tôt mercredi, le réseau Kayira avait annoncé dans un communiqué la convocation à la gendarmerie de ses reporters Aboubacar Sékou Camara et Mohamed Aboucara Kanouté, ainsi que de cinq animateurs.
Pour Kayira, ces auditions relèvent d`une "campagne de terreur et
d`intimidation" des autorités de transition à l`encontre de leurs opposants.
D`après la même source, un administrateur du groupe, Lassine Cissé, a
récemment été "en garde à vue pendant 72 heures", puis "relâché faute de preuve", dans le cadre d`une procédure d`enquête sur l`agression par des manifestants, le 21 mai, du président de transition Dioncounda Traoré près de Bamako.
La semaine dernière, le gouvernement malien avait accusé des médias
nationaux d`entretenir la grave crise politico-militaire que traverse le pays en faisant "l`apologie du crime" à travers "des propos ou des écrits incendiaires".