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Présidentielle de 2018 : Des associations demandent à IBK d’abandonner le trône pour l’intérêt supérieur de la nation
Publié le lundi 9 avril 2018  |  L’Inter de Bamako
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On dit souvent chez nous qu’«à force de refuser la parole au peuple, il finit toujours par la prendre.» Le Mouvement démocratique a eu raison de l’apache régime de Moussa Traoré. C’était le 26 mars 1991. Notre peuple laborieux a dû son salut à l’entêtement au pouvoir du général Moussa Traoré et cela advienne que pourra. Les associations de soutien au régime moribond du général bazin ont jailli de terre comme des champignons.

La contre marche des adeptes du régime et des opportunistes sans foi ont sonné le glas du pouvoir de Moussa Traoré. Ces associations et adeptes du régime, comme par enchantement, ont fini par convaincre nos masses travailleuses que le pouvoir militaro-udpmiste ne pouvait plus continuer à gérer les affaires du Mali tant il était désormais établi que le peuple était fatigué des tribulations politiciennes du régime insouciant. Comme on l’a constaté heureusement, lorsque les jours du régime étaient désormais comptés, les mafieux politiciens ont retourné leur sale veste pour rejoindre le Mouvement démocratique.

Après une transition de quatorze mois dirigé par le lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré (ATT), la troisième République est née sans auparavant que le Mouvement démocratique traduise dans les faits l’aspiration profonde et légitime du peuple malien au changement radical pour que naisse un Mali nouveau débarrassé des vampires de la politique et des affres de la corruption et de la délinquance financière.

Comme on pouvait s’y attendre, la montagne de la démocratie à la malienne a accouché d’une souris à l’odeur nauséabonde. En lieu et place du changement pour lequel bien de fils du pays ont donné leur vie, de la probité morale, du sens élevé du devoir national, ce sont érigés en mode de vie dans notre pays la gabegie, l’escroquerie, les détournements de deniers publics, l’affairisme, l’adultère, la concussion, l’absence de décence dans la gestion des affaires de l’Etat.

Les criquets migrateurs de la politique politicienne de la IIIe République, à la fin du second mandat du président Alpha Oumar Konaré qui n’a honoré que sa seule classe politique, ont cherché l’arbre politique du général ATT. Celui-ci «loin» des partis politiques a réussi à drainer derrière lui ces criquets migrateurs dans son Mouvement Citoyen (MC), embarquant à bord de son navire d’indépendant tous les politiciens véreux qui ont fait de la politique l’art de mentir, de voler, d’escroquer, de tromper et de détourner sans trace la sueur des contribuables maliens.

Pendant près de neuf ans de gestion des affaires du pays, ATT s’est livré à cœur joie au sarcasme politicien. Lorsqu’il a voulu réaliser le couplage de la présidentielle (premier tour) et du référendum devant modifier la Constitution de 1992 et installer le Sénat, des centaines d’associations ont poussé encore de terre comme des champignons pour soutenir le projet de révision constitutionnelle du général ‘’grand médiateur’’ dans les conflits en Afrique.

Et pendant qu’il ‘’éteignait’’ le feu sur des foyers de tension, voilà le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et alliés du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), de Ansar Edinne, conquérir sans réellement combattre les trois régions Nord du Mali.

Notre pays a été humilié, notre armée phagocytée par la nébuleuse démocratiste de Alpha Oumar Konaré et d’ATT. Un coup de force salvateur dirigé par des soldats patriotes avec à leur tête le capitaine Amadou Haya Sanogo (aujourd’hui général) a eu raison du régime conteur du général ATT. Cette action patriotique entreprise et réussie, le 22 mars 2012, avait fait naître en notre peuple l’espoir de voir enfin germer un Mali nouveau débarrassé des affres de la gestion calamiteuse du général ATT.

Les ennemis de la nation malienne, tapis dans les rangs du Front unis pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) ont tenté sans succès, au moyen de mercenaires recrutés pour appuyer certains de nos commandos parachutistes de Djicoroni, de tuer le jeune capitaine et ses hommes.

Le 30 avril 2012 restera gravé dans les annales de l’histoire militaro- politique de notre pays. Ces apatrides ont voulu imposer à notre peuple un farfelu embargo de la honte.

IBK est élu avec un score sans appel de 77,66% des suffrages exprimés. Ce score est l’expression parlante non seulement de l’aspiration de notre pays au changement, mais aussi à l’amorce d’une guerre sans merci contre la gabegie, les détournements de deniers publics, l’affairisme, bref, tout ce qui porte gravement atteinte à l’honneur et à la dignité de tout un peuple.

Quatre (04) ans consécutifs à la tête de l’Etat malien ont suffi au peuple du Mali pour se rendre à l’évidence que le régime IBK ne peut apporter le moindre changement à l’avantage de ce peuple. A la fin de son premier mandat, le regret est transporté sur la place publique quant à la mobilisation de tout notre peuple derrière le candidat IBK, en 2013.

Aujourd’hui, nul doute que IBK a échoué dans tous les domaines et sur toute la ligne. Les courtisans de son régime battent aujourd’hui tambour et trompette pour tenter de sauver les meubles du président qui a pourtant montré toutes ses limites objectives dans la gestion des affaires de l’Etat. En toute objectivité, il n’y a pas un seul secteur au Mali où IBK a travaillé à relever le défi de l’avenir.

A l’approche de la présidentielle de juillet 2018 (si elle a lieu), le constat est clair: les Maliens ne veulent plus dans leur écrasante majorité du pouvoir IBK. Si l’histoire ne se répète pas, il est aisé de constater que des associations poussent encore de terre comme des champignons pour soutenir IBK qui briguerait un deuxième mandat à la tête de l’Etat.

Déjà, des individus se sont mobilisés à Bourem, Koutiala (qui a donné lieu à des échauffourées), Gao, Rharouss, Kéniéba. Dans ce dernier cas, une marche gigantesque a été immédiatement après l’annonce du soutien de Kéniéba au candidat IBK par des individus qui ne peuvent représenter ce cercle.

Dans le cas des Maliens du Gabon, appris sur les antennes du Renouveau FM, les Maliens ont su que Habib Sylla a renoncé à la nationalité malienne pour ensuite se prévaloir d’être à la tête de la Diaspora malienne représentée par le Haut Conseil des Maliens de l’extérieur (HCME).

Pire, c’est le même homme, cet ex-Malien qui vient déclarer au Mali que les Maliens de l’extérieur sont derrière IBK et l’exhortent à se présenter à la présidentielle à venir. Mais vraisemblablement, Sylla ne représente que sa propre personne et a fait cette déclaration pour viser des dividendes que lui seul sait.

Dans ces motions de soutien inventées de toute pièce il n’y a que farce politicienne qui n’honore que ses seuls auteurs. Lors de la marche de Kéniéba, il a été clairement dit que les populations de cette localité non seulement n’ont mandaté personne à Bamako mais surtout ne soutiennent pas un seul instant le président IBK donc le bilan est catastrophique et qui aux dires des gens doit partir.

De Kayes à Sikasso en passant par Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Bourem, Rharouss, il n’y a qu’un seul vrai cri de cœur: ‘’IBK doit abandonner le pouvoir !’’ C’est dire qu’un véritable orage se prépare dans le ciel malien. Des associations sont de plus en plus à l’œuvre au Mali pour dire à IBK d’abandonner le trône pour l’intérêt supérieur de la nation. Mais ce cas de figure est pratiquement invraisemblable.

A cette étape de l’évolution politique de notre pays, il apparaît de plus en plus évident que le peuple malien aspire à un homme vraiment nouveau porteur d’espoir bien différent des animateurs les plus en vue de la scène politique nationale.

Fodé KEITA
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