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Délinquance financière au Mali : La France et la Banque mondiale doivent fermer les robinets !
Publié le lundi 9 avril 2018  |  L’Inter de Bamako
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Au sommet du G5 Sahel à Bamako du dimanche 2 juillet 2017, le président français Emmanuel Macron a dit: «Il ne sert à rien de continuer à se mentir entre nous parce qu’en le faisant, nous donnons l’occasion aux terroristes de nous détruire. 150 soldats des pays du Sahel ont été tués, de février 2017 à maintenant. Soit ensemble, nous faisons le choix de changer les choses, d’être exigeant avec nous même où on va perdre contre le fondamentalisme guerrier, les trafics, etc. Je veux des actes et non me cacher derrière des mots.»

A lire entre ces lignes, l’on ne s’empêchera pas de comprendre que même la France qui n’a jamais les peuples d’Afrique est contrainte de reconnaître que nos dirigeants (leurs représentants locaux) ne disent pas la vérité à ceux de la France. Notamment, il faut dire que les financements de la France et de la Banque mondiale en direction du Mali sont toujours tombés dans les caisses noires d’où l’on ne sort que ce que l’on veut.

L’on rappellera à cet effet par exemple que dans le cadre de la gestion des partants volontaires à la retraite, la Banque mondiale et l’USAID ont financé, de 1983 à 1993, la faramineuse somme de 310 milliards de F CFA. Comme on le comprend, cette histoire s’est terminée à queue de poisson, car bien de se ayants droit sont déjà dans l’autre monde. Il faut être dans le secret des besaces privées pour savoir la destination finale de ces milliards.

Rappelons aussi que le Projet de gestion des ressources naturelles (PGRN) a été financé à hauteur de 32 milliards de FCA par la Banque mondiale. Ce projet devrait s’étendre sur vingt ans mais n’a duré qu’à peine dix ans, tout est parti en fumée.

Est-il besoin de dire que des milliards ont été décaissés par les institutions financières internationales pour l’aménagement du lit du fleuve Niger ? Hélas ! C’est avec amertume que nous assistons à la dégradation dudit fleuve au mépris des populations riveraines et donc du Mali.

Sous Alpha Oumar Konaré, vingt- un (21) milliardaires maliens dont quinze (15) ont germé de terre. Aussi, l’on observe un trou de 5 milliards de F CFA dans la gestion de CAMOPA.

Sous IBK, 700 millions de FCA se sont volatilisés dans le cadre de Prime générale d’alimentation (PGA) de l’armée. Sans être exhaustif, ajoutons à ce gâchis financier quand 2015, juste un an après l’année de lutte contre la corruption d’IBK, le rapport du Vérificateur général a fait état de la disparition des caisses de 153 milliards de nos francs.

Cet au regard de ce tableau assez sombre de la gestion de nos finances qu’il convient de dire que les bailleurs de fonds ont tout intérêt dans la délinquance financière en vogue dans notre pays depuis la fin de la première République.

D’ores et déjà, à la faveur du coup d’Etat de 1968, les quatorze membres du Comité militaire de libération nationale (CMLN) se sont partagé sans vergogne les fonds du Trésor malien qui s’élevaient à la faramineuse somme de 300 millions de francs maliens.

Les détournements de deniers publics ont pris naissance depuis là au Mali. C’est bien ce même Moussa qui est présenté aujourd’hui par certaines consciences comme un saint (walidjou). Que cela est vraiment ridicule ! Sinon, comment comprendre que nos dirigeants se livrent à cette hémorragie financière sans que les institutions financières lèvent le moindre doigt accusateur. Comment comprendre le silence de la France face à ce gâchis organisé chez nous si elle aimait notre peuple ?

C’est là où il faut dire que si ces institutions veulent la gestion saine des affaires de notre pays, il leur faut sans délai exiger de nos gouvernants à qui ils donnent leur argent des comptes. Du coup, la France doit sans délai se retirer entièrement de nos affaires si elle avait vocation à servir tant soit peu notre peuple. Mais pure illusion !

Dans tous les cas, c’est comme si l’on demandait au chat de servir utilement la souris. La France ayant tout intérêt dans la délinquance financière chez nous elle verrait mal une gestion responsable de l’aide au développement que l’on accorde au Mali.

Les financiers étrangers doivent donc savoir (ils le savent d’ailleurs) qu’aucune aide n’arrive à nos populations à forte raison de les aider à se passer de toute aide qui ne leur permet pas de se passer de l’aide.

Fodé KEITA
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