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Dr Choguel Kokala Maïga, sur le plateau d’Africable : « Même quand on a faim, il y’a des plats qu’on ne mange pas»
Publié le lundi 9 avril 2018  |  Le Sursaut
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier sur la stratégie de la communication gouvernementale.
Bamako, le 10 mars 2015 au CICB. Le ministre de l`Economie Numérique, de l`Information et de la Communication, M. Choguel Kokala MAIGA a ouvert un atelier de 3 jours sur la stratégie de la communication gouvernementale.
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Dans le cadre de son émission politique,’’Politik-Invité’’, la chaine Africable Télévision, a reçu hier dimanche 8 avril sur son plateau, le président du Mouvement Patriotique pour la Renouveau (MPR), Dr Choguel Kokala Maïga. L’occasion fut opportune pour le président du parti du tigre debout de répondre à des questions relatives entre autres à l’état de santé de son parti, son appartenance à la CMP et les perspectives de sortie de crise pour notre pays. Sans tomber dans des critiques stériles, car estimant qu’on ne peut sortir d’un Gouvernement et le critiquer, comme faire le rôle de l’opposition, Choguel a dit ceci : «Même quand on a faim, il y’a des plats qu’on ne mange pas ».

Après presque deux ans de silence, depuis son départ de l’attelage gouvernemental, l’on peut dire que c’est le grand retour du président du MPR, Dr Choguel Kokala Maïga. Ce débat sur la chaine Africable, d’ailleurs très prisé, constitue sa véritable deuxième sortie médiatique, après sa participation à la conférence débat organisée par le Groupe patronal de la presse sur le bilan des 27 ans de la démocratie au Mali.

Interrogé sur son choix de maintenir le silence après son départ du gouvernement, Choguel dira qu’il n’est pas digne de se mettre à critiquer l’équipe à laquelle on a participé. « Le MPR est un parti qui ne réagit pas de façon épidermique » a-t-il déclaré, tout en précisant que le soutien du MPR au président IBK en 2013 n’était pas conditionné à des promesses de partage de gâteau. C’est à l’issue des réflexions mûres menées au sein de son parti que la décision fut prise de soutenir le président IBK au 2ème tour. Et cela pour deux raisons : les liens avec celui-ci mais au regard de la légitimité populaire qu’il avait auprès du peuple. Selon lui : « les Partis politiques au Mali sont plus des machines électorales que de structures de réflexion stratégique et de propositions ».

Avant de revenir sur la question de l’état de santé du MPR et son appartenance à la Convention de la Majorité présidentielle, le président Choguel a fait un bref rappel historique du contexte dans lequel le mouvement démocratique fut mené. Selon lui, cela visait essentiellement la chute du régime. Sans quoi, toutes les revendications syndicales et estudiantines avaient été satisfaites. Regrettant le fait que de nombreux anciens cadres de ce régime, après avoir changé de veste ce sont déclarés, acteurs du mouvement démocratique, n’avaient d’autres méthodes que de faire une table rase sur le passé. Cela comme pour dire que rien de bon n’avait été fait sous la 2ème République.

Dans son raisonnement il a établi un bilan positif de la gestion du président Moussa Traoré et que tout n’a pas été négatif comme aurait fait croire d’autres. « Moussa est tombé dans un piège » a-t-il fait savoir, tout en précisant que toutes les conditions étaient réunies pour passer au multipartisme par l’ancien régime.



Un bilan flatteur !

Par rapport à la question de l’état de santé du parti, le président du MPR dira que son parti se porte bien. Selon lui, à l’issue des dernières élections communales, il s’est adjugé la place de 5ème force politique, derrière les trois partis sortis des entrailles de l’ADEMA et de ce parti lui-même.

Une question intermédiaire non moins importante a porté sur son passage à la tête de l’AMRTP et au ministère de l’Economie Numérique et de la Communication.

Par rapport à la question, Dr Maïga a expliqué ses efforts louables dans le cadre de la reconnaissance de l’AMRTP qui était peu connue et des concessions faites afin que cette structure puisse pleinement jouer son rôle de régulateur des télécommunications au Mali. A l’AMRTP, dit-il, quant il arrivait, il n’y avait pas plus de 500 millions dans ses caisses. Mais au moment de son départ, il a laissé plus de 60 milliards de FCFA. Cela, hormis, les 20 milliards de FCFA d’investissement.

En plus, il a effloré certaines grandes reformes qu’il a engagées à la tête du département de l’Economie Numérique et de la Communication et ses directions rattachées, dont l’ORTM, l’AMAP, la SMTD…. S’y ajoute, le déblocage du dossier de création de la HAC et du CIGMA.

En plus, il a touché du doigt l’élaboration par ses soins d’une proposition de projet de loi pour la réalisation de l’ambition présidentielle : un étudiant un ordinateur. Lequel a été finalement mis de côté. « Mais un ministre est dépendant de la volonté du Premier ministre et de celle du président de la République » a-t-il regretté. Cela au même titre que le processus d’identification des abonnés téléphoniques. Et d’ajouter qu’il estime avoir donné le meilleur de lui-même.

La sauvegarde de la dignité dans l’alliance politique !

Sur son appartenance à la CMP et son soutien à IBK, le président du MPR dira que son parti jusqu’à preuve du contraire est membre de la CMP. Cela jusqu’à la fin du quinquennat d’IBK. Selon lui, le MPR respectera ce contrat. Mais, il n’a pas occulté l’hypothèse d’une candidature de son parti aux prochaines élections. Cela en attendant la fin des travaux d’une commission de réflexion instituée à cet effet. Mais il a enlevé toute équivoque sur le fait qu’il sera parmi ceux qui vont critiquer le régime comme les opposants, après un bref passage au gouvernement. « Même quand on a faim, il y’a des plats qu’on ne mange pas » a-t-il affirmé, justifiant les deux ans de silence dans la réflexion de son parti.

Le chronogramme des élections du gouvernement a été aussi évoqué lors de cette émission.

Dans son analyse, Dr Choguel Kokala Maïga a estimé que la priorité des Maliens aujourd’hui n’est pas la tenue des élections. Il a saisi l’occasion pour rappeler les efforts qu’il a fournis en 2013 pour faire comprendre qu’il ne fallait pas aller aux élections pour les élections. Revenant sur son entretien avec le tenant du pouvoir de cette époque, il dira l’avoir expliqué de réunir l’ensemble des forces vives de la nation pour leur décrire exactement la situation du pays afin de recueillir le point de vue de l’ensemble des Maliens.

« En 2013, nous sommes l’un des rares partis qui ont dit que les élections n’étaient pas nécessaires » a-t-il déclaré.

L’union de tous les fils du pays

Selon lui, quant la nation est en danger au lieu de parler d’élection et de Constitution, le plus urgent est d’instituer un vrai dialogue entre les Maliens. Car dans la situation actuelle du pays, aucun président qui sortirait des urnes sans ce dialogue au préalable ne pourra gérer convenablement le pays. « Aujourd’hui, je le dis encore la priorité des Maliens ce n’est pas les élections » a-t-il déclaré.

Lors de ce débat, le président du MPR a touché du doigt les manquements de la mission de soutien de la France et de la MINUSMA dans notre pays. Selon lui, seule l’union des Maliens pourra permettre à notre pays de s’en sortir.

Selon lui, au Mali on a l’impression qu’il y a une stratégie de maintenir la tension en permanence, de maintenir le pays dans l’instabilité et de créer une situation d’instabilité et d’ingouvernabilité pour justifier l’objectif ultime qui est de donner l’autonomie aux régions du nord et finir par leur indépendance en dernière phase.

Selon toujours Dr Choguel Kokala Maïga, aussi longtemps que les Maliens ne feront pas bloc autour d’un homme, pour mettre de coté toutes les divergences le pays ne pourra pas avancer. Cependant, pour cela, dit-il, il faut que les maliens soient responsables. « Personne n’amènera la paix, si les Maliens ne sont pas à la hauteur » a-t-il déclaré. Et d’ajouter qu’il est temps que les Maliens fassent leur propre autocritique, regardent dans un même sens, afin de faire échec aux objectifs stratégiques de ceux qui veulent diviser le pays.

Par ailleurs, interrogé sur la question des violences intercommunautaires, le président du MPR rappellera d’abord que la première mission d’un chef d’Etat est d’assurer la sécurité de ses compatriotes. Selon lui, le Mali est en train de payer le prix de la destruction de son armée.

Pour lui, si ces conflits ont pris une autre dimension, c’est par ce que l’Etat n’est pas présent. Et maintenant, dit-il, les groupes qui se sont affiliés aux Salafistes profitent pour empirer ces conflits qui ont toujours existé entre ces populations. « C’est l’Etat qui doit prendre en main les choses » a-t-il déclaré.



Avant de terminer, Choguel a invité les Maliens à ne pas perdre espoir. Cependant, il a souligné que cette volonté affichée de division conspirée contre le Mali ne gagnera pas face à la volonté de la majorité qui n’aspire qu’à la paix.

Par Moïse Keïta

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