Le Mali a abrité, mercredi et jeudi derniers, le dialogue structuré sur le Fonds vert climat. En marge de cet événement, l’Agence de l’environnement et de développement durable (AEDD), en collaboration avec l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa et le Reso-climat Mali, a organisé un espace d’échanges sur les opportunités liées aux mécanismes du Fonds vert climat.
Les travaux qui étaient dirigés par Dr Ibrahim Togola, président de l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa, ont eu lieu à l’hôtel Kempinski. C’était en présence du conseiller spécial du président de la République, Séni Napho, du point focal de l’AEDD, Lassina Coulibaly, de la directrice nationale de l’Energie, Mme Théra Aminata Fofana et de la chargée du programme Pays du Fonds vert climat, Sandra Freta.
Cette rencontre a permis de partager les informations sur les différents outils financiers et les mécanismes d’accès au Fonds vert climat. Elle a aussi permis à une meilleure compréhension des opportunités qu’offre le Fonds vert climat aux acteurs non étatiques de la société civile et du secteur privé. Durant deux jours, les participants ont échangé sur l’énergie et la résilience au changement climatique et sur les opportunités de financement vert pour la société civile et les entreprises africaines.
A l’entame de ses propos, la chargée du programme Pays du Fonds vert climat soulignera que son organisation est l’une des entités opérationnelles de mécanisme financier de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Depuis des années, a-t-elle indiqué, le paradigme qui prévaut est que si l’on veut se développer, il faut se baser sur des facteurs de production qui ont pour source les émissions de gaz à effet de serre. Donc, les énergies fossiles ont servi significativement à la contribution du développement économique pendant des centenaires dans l’évolution industrielle.
Par ailleurs, Sandra Freta a soutenu que dans le domaine de l’environnement et du climat, plusieurs analyses ont prouvé que les gaz émis par ce type de développement perturbent sérieusement le système et qu’il faille trouver une solution sur le plan international. C’est suite à cela que la convention cadre des Nations unies a été créée. Et pour booster les actions des gouvernements et renforcer l’appui de la communauté internationale à la lutte contre le changement climatique, le Fonds vert climat a été créé en 2006. Se prononçant sur les missions du Fonds vert climat, Sandra Freta dira que son organisation finance des projets d’investissement dans le secteur de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la réduction des impacts du changement climatique et surtout dans les secteurs qui sont pertinents pour les changements climatiques comme l’énergie, le transport et le développement des villes.
Pour Dr Ibrahim Togola, la société civile malienne doit comprendre que le monde n’est plus au temps où on donnait des projets de développement classique, des dons pour réaliser des écoles, des points d’eau etc. «Aujourd’hui, le monde est en train de changer, la nature du développement a changé. Donc, il faut innover, chercher des dynamiques de pérennisation», a-t- il conseillé.
Pour le président de l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa, les avantages de cette rencontre pour la société civile malienne sont multiples. Il s’agit, entre autres, de comprendre la manière d’accéder aux importantes ressources du Fonds vert climat, comment interagir avec le ministère de l’Environnement afin d’être présent aux prochains rendez-vous.
De son coté, la directrice nationale de l’Energie a dressé le bilan du secteur de l’énergie du Mali. «Le secteur de l’énergie comprend 77% de biomasse et 18% de produits pétroliers. Nous voulons changer cette tendance en intégrant les différentes sources d’énergies renouvelables», a révélé Mme Théra Aminata Fofana, avant de préciser que son département a notamment signé les conventions des centrales solaires de Ségou, de Kita et de Kégné.
Par ailleurs, la directrice nationale de l’Energie a affirmé que son département est en pourparlers avec les centrales de Koutiala et de Sikasso. Il entend aussi créer des centrales solaires à Bougouni, Yanfolila, Fana et Bla. «La part de l’énergie solaire dans le dispositif énergétique du Mali est de moins de 1% de source d’énergie renouvelable. Notre ambition est d’atteindre d’ici 2030, les 10%», a-t-elle confié.