Débutant politique, Aliou Boubacar Diallo, candidat de l’ADP-Maliba à la présidentielle, commence mal sa précampagne. Ne comprenant pas le langage politique, il interprète à l’envers les propos des mouvements et associations politiques. Lesquelles prennent ses propos en contrepied, jetant ainsi le discrédit sur le patron de Wassoul’Or.
Cet opérateur minier versé dans la politique par effraction, Aliou Boubacar Diallo (c’est de lui qu’il s’agit), fait pitié sur ce terrain qui demande une certaine capacité d’analyse et d’interprétation des discours. Dans son ambition démesurée de créer un grand rassemblement autour de lui pour, dit-il, une alternative au sommet de l’Etat, il se fait déjà casser les dents. Il suffit de faire une pause photo avec lui pour qu’il annonce qu’il a obtenu des adhésions. Malheureusement pour lui, le terrain politique ne pardonne pas ce genre de déclaration unilatérale. C’est pourquoi, le mois de mars lui a été fatal. Car, les fausses déclarations de ce fervent pratiquant de l’Islam ont été fréquemment démenties.
Soulignons que le 28 mars 2018, le candidat de l’ADP-Maliba, Aliou Boubacar avait annoncé que le président du Mouvement « Wélé-Wélé », Mohamed Salia Touré, lui avait fait allégeance.
« J’ai reçu cet après-midi le jeune Mohamed Salia Touré, venu échanger avec moi sur la situation nationale et l’élection présidentielle. Je suis heureux de vous annoncer qu’il soutient ma candidature. Ensemble, nous travaillerons à une alternance qui permette à notre jeunesse d’obtenir la place qu’elle mérite dans ce pays ! », avait-il déclaré sur sa page Facebook. Mais, il n’en fallait pas plus pour que M. Touré sorte de sa réserve pour rétablir la vérité. Sur les mêmes réseaux sociaux, ce dernier a été on ne peut plus clair. « Je viens de rencontrer Aliou Boubacar Diallo, président d’honneur de ADP-Maliba dans ses bureaux situés à l’ACI 2000. Rencontre très fructueuse au cours de laquelle nous avons parlé du Mali et des multiples défis à relever. Il a donc été convenu de nous revoir prochainement afin de créer un cadre de collaboration qui s’inscrit dans la durée. Pour l’instant, il n’a pas été question de soutien de candidature», avait-il contredit. Avec un tel démenti cinglant, les observateurs politiques et même les responsables de la société civile se demandent ce que vaut encore la parole du candidat de l’ADP-Maliba.
Comme si cela ne suffisait pas, Aliou Boubacar Diallo a répété la même erreur en faisant une autre fausse annonce le 22 mars. En effet, le sieur Diallo a affirmé un autre faux soutien. Son message était ainsi libellé : «Cet après-midi, en tant que candidat de l’ADP-Maliba à l’élection présidentielle de juillet prochain, j’ai rencontré Mohamed Ali Bathily, ancien ministre et président de l’association APM. Nous avons longuement échangé sur la situation nationale et sur les échéances électorales à venir. Je suis très heureux de vous annoncer que nous avons décidé d’unir nos forces dans notre bataille commune pour obtenir le changement tant attendu par les Maliens en 2018. Cette importante alliance s’inscrit dans mon objectif décliné à Nioro du Sahel et visant à rallier le plus grand nombre de forces politiques et sociales à notre projet pour le changement de gouvernance au Mali».
N’ayant jamais sa langue dans la poche, Mohamed Aly Bathily n’a pas tardé à recadrer les choses. Sur les réseaux sociaux, il a démenti le tout-puissant président d’honneur de l’ADP-Maliba à une allure qui frôle l’humiliation.
Dans sa réaction, Bathily dira : « Vous savez, ça m’a fait sourire, cette photo-là. J’ai rencontré lors de mon passage à Paris M. Diallo et ADP-Maliba. Et avant que je parte, j’ai été à Nioro pour mes condoléances pour le décès de la femme du Chérif de Nioro. J’ai vu les affiches de Aliou Diallo là-bas. Et une de ses personnes m’a demandé si je souhaitais entrer en contact avec lui. Et si lui peut me mettre en contact avec M. Diallo. Je lui ai dit, à priori, il y a aucun problème. Aussitôt, la personne l’a appelé, il me l’a passé. Je lui dis qu’on pourrait se rencontrer une fois à Bamako. Dans ma tête, je sais qu’il vit au Maroc. Je lui ai dit, moi je rentre à Bamako ce samedi, et le dimanche, je vais à Paris. Il m’a répondu, ça tombe bien, il est à Paris et qu’on va se rencontrer là-bas. Tous les deux, nous nous sommes rencontrés, nous avons déjeuné ensemble. Il n’y avait pas un papier sur la table. Nous avons déjeuné et nous avons échangé. Nous avons convenu de poursuivre notre rencontre, une fois à Bamako. On est sorti du restaurant, et on s’est rendu à son hôtel où moi je devais le laisser et continuer. Arriver à l’hôtel, nous avons trouvé le député Thiam là-bas, et Diallo a souhaité me le présenter. Puisque la voiture était à ma disposition, je suis descendu, j’ai dit au député Thiam, bonjour ! Et là-dessus, tous les trois, nous avons décidé d’aller prier puisqu’il était 14h30. Nous sommes allés prier, on est descendu, j’ai donné au revoir à tout le monde. Et le député Thiam a souhaité faire une photo avec moi et Diallo. Il a donné son appareil à un employé de l’hôtel qui nous a photographiés. Moi je suis sorti, je suis entré dans la voiture. Avant que je n’arrive à mon hôtel, on m’a téléphoné pour me dire qu’il y a une photo de moi, de Diallo et du député Thiam pour dire qu’on a signé un pacte. J’ai dit non, j’ai déjeuné avec Diallo, on n’était que deux, Thiam n’y était pas, et il n’a pas assisté à notre rencontre. Il n’y avait pas de papier à fortiori un bic pour signer quoi que ce soit. Donc, c’est juste une rencontre que j’ai eu à faire. Et ça s’arrête là. La rencontre peut être approfondie, j’ai beaucoup de respect pour Diallo, mais ils sont allés vite en besogne. Le député Thiam est allé vite en besogne. Il a exploité une simple photo que j’ai eu l’amabilité d’accepter de faire avec lui».
Aujourd’hui, force est de reconnaître que ces différentes désapprobations entament sérieusement la crédibilité du candidat de l’ADP-Maliba, jusque-là considéré comme un homme nouveau sur la scène politique malienne. Les plus avertis arrivent à la conclusion qu’il ne fera pas mieux que ceux qui sont décriés. Car, expliquent-ils, autant de contrevérités avant la campagne donne matière à réflexion. Une fois n’étant pas coutume, d’aucuns estiment qu’il n’y a jamais deux sans trois. En clair, précise-t-on, les démentis de soutien de Mohamed Salia Touré et de Mohamed Aly Bathily mettent en doute le soutien du Chérif de Nioro du Sahel à la candidature de Aliou Boubacar Diallo, comme cela a été annoncé par ses proches.