Les responsables de la Coordination des associations des déguerpis de Niamakoro-Diallobougou (CADN) membre de l’Union (UACDDDD ont animé, hier jeudi, une conférence de presse sur la situation de leur espace qui leur est revenu de droit après plusieurs années de lutte acharnée. Les déguerpis, qui peinent à s’entendre sur la redistribution de cet espace entre les bénéficiaires, ont mis en garde le maire du district, Adama SANGARE, contre toute nouvelle tentative de morcellement illégal.
Cette conférence de presse était animée par le porte-parole de la CADN, Boubacar SAMAKE en présence du président, Amadou CISSE. On y notait également la présence du représentant de l’Union, Taka MEMINTA ; du représentant du chef de quartier de Niamakoro, Abdoulaye TRAORE, et une foule nombreuse des victimes.
Dans son exposé liminaire, le porte-parole de la CADN, Boubacar SAMAKE, a rappelé que depuis la grande opération de déguerpissement de 1995 de la zone aéroportuaire, ils sont officiellement 4 712 victimes régulièrement recensées. Cependant, selon le conférencier, ces 7000 personnes qui réclament actuellement justice sur les lieux.
De même, a-t-il fait savoir, suite aux différentes démarches entreprises par les victimes, Mohamed Ag ERLAF, alors ministre de l’Administration territoriale, a pris en 2016 une décision afin de permettre aux victimes d’entrer dans leurs droits. Au total, une superficie de 381 hectares a été affectée à ces victimes en guise dédommagement sur le même site. Cette mesure était consentie comme l’aboutissement de plus de 22 ans de combat pour les déguerpis de la zone aéroportuaire de Niamakoro.
Depuis 2016, les victimes, en partenariat avec services techniques du domaine, notamment l’IGM et la mairie de la Commune VI, ont engagé l’entreprise « Amawuya » pour le morcellement du site.
De l’avis du conférencier, ces travaux sont presque terminés. Mais de nos jours, les victimes sont préoccupées par la convoitise de leur site par des prédateurs fonciers qui tentent d’interrompre les opérations de morcellement, à travers la mairie du District.
Cette inquiétude est d’au plus fonde que des rumeurs persistantes indiquaient l’envoi de centaines d’éléments de la garde nationale sur les lieux par le maire central, Adama SANGARE, en vue d’obliger l’entreprise Amawuya à arrêter les travaux.
Hier jeudi, craignant l’arrivée des hommes de l’édile de la capitale sur ledit site, la CADN a fait a appelé ses militants à la mobilisation.
Ces derniers étaient sortis massivement pour attendre de pied ferme, les forces de l’ordre au service, disent-ils, des prédateurs fonciers.
Aujourd’hui, les militants de la CADN ont le sentiment que c’est la suspension du maire de la commune VI, Alou COULIBALY, qui s’était personnellement impliqué dans le dossier qui a aiguisé l’appétit des prédateurs.
Les victimes, qui disent inscrire leur combat dans une démarche républicaine, n’ont pas manqué d’inviter le maire du District, Adama SANGARE, à renoncer à ses ambitions.
De son côté, le président de la coordination, Amadou CISSE, a invité le président de la république, IBK, et son gouvernement à prendre les dispositions nécessaires pour éviter aux victimes de recourir à la violence pour préserver leur site.
Quoi qui advienne, le chargé des questions judiciaires de l’UACDDDD, Taka MEMINTA, a appelé les victimes à rester vigilantes en mobilisées. Car, a-t-il conclu, « Il n’y a pas démocratie au Mali, il y a plutôt, la démolition ».