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‘‘Team Call Center’’ et ‘‘Call me’’ : Les esclaves modernes d’Orange Mali (suite)
Publié le mardi 10 avril 2018  |  La Sirène
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Tristement célèbre pour la cherté de ses produits et services, la société de téléphonie mobile, Orange Mali, opèrent désormais dans l’esclavage sous d’autres formes. Il s’agit bien l’exploitation sévère des travailleurs de ses deux centres d’appel installés à Bamako, à savoir ‘‘Team Call Center’’ et ‘‘Call Me’’ qui ont en charge les services ‘‘standard’’ (7400), ‘‘Nafama’’ (37171) et ‘‘Orange Money’’ (37070). Comment ?

Pour mieux exploiter la main-d’œuvre malienne, la société a décidé d’externaliser ces centres d’appels. Call Me fut le premier à signer un contrat avec la société Orange. En 2006, Team Call Center est devenue la deuxième société à qui Orange Mali confie la gestion de son service client. Cette dernière emploie des jeunes diplômés qui sont recrutés comme télé-conseillers ou conseils clients.

Ceux-ci signaient des contrats directs avec le centre qui s’engageait à leur payer la modique somme de 90.000 FCFA de salaire brut par mois, y compris l’ITS, l’INPS et l’AMO, en raison de 8 heures par jour. Quant aux agents de Call Me, ils sont payés à 300 FCFA/Heure, sans aucune couverture d’assurance Maladie.

En début de l’année 2017, Team Call, à son tour, a décidé de sous-traiter ses employés avec la Société Malienne de Nettoyage et des Services (SOMANETS). Cette société accorda alors aux mêmes agents un salaire net de 70.000 FCFA par mois, soit une réduction de 20.000 FCFA.

Bref, une structure de sous-traitance se donne ainsi le droit de sous-traiter les mêmes ressources à une autre société du même statut.

Selon un témoin qui a souhaité garder l’anonymat, la SOMANETS fait partie du groupe des sociétés de l’ex-patron du Patronat, Mamadou Sidibé qui est aussi l’actionnaire principal de SOMAPIL-sa.

Pis, depuis un certain temps, les conseillers clients ne jouissent plus de leur droit de deux jours de repos par semaine et les horaires de travail sont passés de 8 heures à 9 heures. Cela est l’effet de l’adoption d’un planning « flexible » qui oblige souvent les agents à travailler 6 jours successifs sans repos. Le Code du travail n’oblige personne à faire des heures supplémentaires mais à Team Call, soit l’agent ajoute 1 heure ou 2 heures supplémentaires pour un bonus d’environ 200 FCFA par heure ou il est licencié.

Pour rappel, mi-2017, la structure a licencié une vingtaine d’employés car ils n’ont pas accepté de faire une heure supplémentaire, ‘‘chaque jour on nous exigeait de faire des heures supplémentaires. Nous acceptions volontiers pour prêter main forte à nos collègues. Mais l’entreprise licencie jour après jour sans se soucier de recruter. Quand nous avons décidé de ne pas aller au delà des heures normales de production, nous avons tout simplement été licenciés », nous a confié une victime.

A en croire certains employés du centre, en complicité avec Orange-Mali le centre leur exige de décrocher 140 appels pendant les 8 heures sous peine de se voir donner une demande d’explication qui peut conduire au licenciement. Ils indiquent que « la société s’en fiche de leur santé » puisque, déclarent-ils, ‘‘lorsque nous tombons malades elle nous oblige à prendre une autorisation auprès d’un « médecin imaginaire ». Peu importe les justificatifs, les jours non travaillés dans ce contexte sont prélevés du « maigre salaire », « nous sommes fatigués de ces pratiques qui semblent convenir à Orange, car elle ne fait rien pour améliorer nos conditions de travail », s’est alarmé un conseiller client.

L’Etat Malien est donc fortement interpellé pour rappeler Orange Mali à l’ordre ainsi que ses partenaires ‘‘Team Call’’ et ‘‘Call Me’’ qui ne sont pas dans les règles. Une pareille situation ne doit pas perdurer dans un véritable pays de droit. La jeunesse malienne veut travailler mais pas dans des conditions inhumaines.

Affaire à suivre !

Samba Traoré, stagiaire
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