Grâce à Branislav Ivanovic, buteur dans les arrêts de jeu, Chelsea a vaincu Benfica en finale de la Ligue Europa (1-2) et réussi ainsi un inédit doublé C1-C3. Pourtant dominateurs au cours de cette rencontre, les Portugais pourront nourrir de gros regrets. La saison passée déjà, les Blues avaient égalisé en toute fin de match lors de leur finale de la Ligue des champions contre le Bayern Munich avant de s’imposer aux tirs au but (1-1, 3-4 tab). Mercredi à Amsterdam, ils ont crucifié Benfica dans le temps additionnel d’une finale de Ligue Europa globalement dominée par des Lisboètes en panne de réalisme (1-2). Le héros se nomme Branislav Ivanovic, buteur sur corner et qui succède à Didier Drogba dans ce rôle. Avant cette fin de match à couper le souffle, Oscar Cardozo avait répondu sur penalty (68e) à l’ouverture du score de Fernando Torres (60e). Grâce à cette victoire, Chelsea s’offre un doublé C1-C3 inédit dans cet ordre et devient le cinquième club à remporter les trois compétitions européennes majeures. Quant à Benfica, il s’incline pour la septième fois consécutive dans une finale de coupes d’Europe. Une malédiction… Les Portugais auront tout fait pour la vaincre. Durant une heure, ils ont outrageusement dominé les débats. Faciles pour s’approcher de la surface adverse, ils ont mis en place leur jeu en mouvement sans être gênés par des Blues dépassés par les événements. Mais ils ont manqué de réussite dans la zone de vérité. Ils n’ont pas su pousser le ballon au fond sur deux cafouillages aux abords du but de Petr Cech (11e, 15e), Nicolas Gaitan a gâché deux énormes opportunités (12e, 33e), Cesar Azpilicueta a empêché Rodrigo Lima d’ouvrir le score d’un retour salvateur (50e) et Salvio est venu buter sur Cech (59e). Les nombreux supporters de Benfica pensaient bien tenir enfin la délivrance à la 51e minute, mais le but de Cardozo a été refusé pour une très légère position de hors-jeu. Surclassés dans tous les compartiments du jeu, les Londoniens ont plié sans rompre avant de contrer, sur le modèle de ce qui les avait conduits au titre européen la saison dernière. La barre pour Lampard, avant Ivanovic… Sur leur première occasion de la seconde période, Fernando Torres a donné l’avantage aux Blues. Lancé par une relance à la main de cinquante mètres de Cech, prolongée par Juan Mata, l’Espagnol a résisté à la défense benfiquiste avant d’effacer Artur et de conclure dans le but vide (0-1, 60e). Avant cela, seuls Oscar (27e) et Frank Lampard (38e) s’étaient montrés menaçants. Pénalisé par l’absence d’Eden Hazard, forfait en raison d’une blessure aux ischio-jambiers, Chelsea a longtemps peiné à enchaîner trois passes et à combiner offensivement. Obtenue contre le cours du jeu, l’ouverture du score n’a pas stoppé Benfica dans son élan. Et les Portugais n’ont pas tardé à revenir à hauteur. Coupable d’une main dans sa surface, Azpilicueta a offert un penalty aux Lisboètes. Que Cardozo a transformé en force dans l’axe (1-1, 68e). Les vingt dernières minutes de la rencontre ont alors été escortées d’un parfum de K.-O. Meilleur buteur de la Ligue Europa dans sa nouvelle formule, derrière Radamel Falcao (30 buts), Cardozo (20) a bénéficié d’une première balle de match, écartée par Cech (82e). Frank Lampard a ensuite trouvé la barre transversale d’une frappe exceptionnelle des trente mètres (88e). Mais c’est finalement Ivanovic qui a eu le dernier mot. Sur un corner frappé par Mata, Ivanovic a fait basculer le virage réservé aux supporters de Chelsea dans la folie (1-2, 90e+2). Après avoir quasiment perdu le championnat dans les arrêts de jeu contre Porto samedi dernier, Benfica a vécu un nouveau scénario cruel à l’ArenA. Encore en course pour le triplé jusqu’à cette défaite, le club souhaite désormais ramener au moins un trophée pour ne pas réaliser un zéro pointé dans cette fin de saison. Avant de diriger dimanche son dernier match avec Chelsea contre Everton, Rafael Benitez embellit lui son bilan, avec un troisième trophée européen décroché dans sa carrière de manager, après la C3 en 2004 (Valence) et la C1 en 2005 (Liverpool). Curiosité, les Blues sont détenteurs des deux trophées européens pour encore une dizaine de jours. Un beau symbole pour un club qui aura longtemps couru après les sommets continentaux.