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Quand IBK lutte contre son effacement
Publié le mardi 10 avril 2018  |  Le Témoin
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C’est un truisme que d’affirmer que le président de la République souffre d’un effacement. C’est la nouvelle maladie provoquée par la grande densité de son nouveau Premier Ministre. Soumeylou B Maiga est en clair présent un peu partout et on peut tout lui reprocher sauf la sécheresse d’initiatives. Au contraire, il en déborde à un point tel que le chef de l’Etat a senti lui-même le besoin de monter au créneau pour limiter les préjudices politiques que pourraient lui infliger l’omniprésence sur le terrain du chef du Gouvernement. Lors de sa rencontre avec les notabilités de la ville de Gao, le locataire de Koulouba, en l’absence du PM et dans la foulée du périple de celui-ci dans le nord et le centre du pays, a jugé étonnement opportun de mettre les points sur les i : toutes les initiatives de Soumeylou B Maiga sont d’inspiration présidentielle et chaque acte posé l’est au nom du chef de l’Etat tout comme les propos tenus. Ce n’était point de la récupération mais plutôt un instinct de
combativité face à l’effacement dont il sent la menace, si bien qu’il fallait donner de la voix pour s’en sortir. En tout cas, le détail n’a point échappé à qui sait qu’un président n’a nul besoin de prouver que son Premier ministre n’est pas plus qu’un porteur de message et
d’initiatives présidentielles.

La candidature qui a dérangé le conseiller qui dérangeait

Décidément le mot «déranger» colle à la peau du président IBK. Dans sa position de conseiller de l’ancien président Alpha Oumar Konaré, il avait mérité le qualificatif de «conseiller qui dérange» en son temps, à cause de ses accès d’opulence en net décalage avec le rythme des Maliens ordinaires. Devenu Président de la République près de trente
ans après, le mot «déranger» est une fois de plus revenu. IBK l’a notamment utilisé pour tenter de rassurer les ministres de son ancien parti, l’Adema-Pasj, suite à la décision des Abeilles de recourir à un candidat à l’interne. «Une candidature de l’Adema-Pasj ne me dérange aucunement», a-t-il fièrement déclaré à l’occasion. Mais, entre les assurances verbales d’IBK et les actes qu’il pose il y a manifestement la mer à boire. Ce n’est pas Moustapha Dicko, récemment encore son conseiller spécial, qui dira le contraire. L’intéressé a eu pour seul tort, en effet, de se porter candidat à la candidature de la Ruche, suite à l’appel lancé par le Comité Exécutif à cet effet.
Le président de la République n’a pu admettre qu’un employé de Koulouba puisse avoir l’audace et la prétention de conquérir le fauteuil qu’il occupe.

Poulo ou le suspense qui perturbe

La Codem du ministre de l’Education Housseini A Guindo va-t-elle renoncer à se porter candidat à la prochaine présidentielle ? En dépit de la présence d’adeptes du soutien à IBK dans son parti, à l’instar du puissant vice-président Hadi Niangado, la question continue de
brûler les lèvres. En attendant la conférence nationale de la quatrième force politique du pays à laquelle l’équation a été différée, tous les regards sont rivés sur le président de la Codem. HousseiniAmionGuindo reste de marbre et il n’aura pas suffi de le gratifier d’un portefeuille ministériel aussi stratégique que l’éducation pour accélérer ses pas. A ceux qui tentent de le taper sur la nuque, l’ancien député rétorque par une réponse pour le moins
désarmante : il n’y a pas lieu de se précipiter pour déclarer un soutien à un candidat qui n’est lui-même pas officiellement déclaré.
La même réponse vaut également pour les tentatives de le mettre au cœur de la plateforme politique envisagée pour porter la réélection d’IBK en synergie avec le RPM, l’UDD, entre autres, histoire de convaincre le président sortant que ses chances reposent sur une force irrésistible. Là également, il semble que le ministre ait choisi d’entretenir un suspense qui perturbe bien plus que la réticence d’IBK à se déclarer.

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