Le mercredi 4 avril dernier, à la faveur d’une marche de la population à Ké-Macina, des manifestants ont mis le feu aux bureaux et domiciles des agents de l’Office du Niger.
Auparavant, dans une lettre adressée au Préfet du cercle, le 19 Mars, les paysans de la localité avaient soumettre une série de doléances par rapport à la gestion mitigée de la campagne agricole 2017-2018.
Il ressort de cette lettre que malgré l'implication de la société civile et toutes les démarches auprès des autorités locales et régionales, les services de Mamadou M’Baré Coulubaly à Macina ont délibérément contrefait et anéanti tous les efforts de la commission de recensement des champs affectés par la crise d'eau. Le constat est que la décision de dégrèvement de 1 300 hectares validée par la direction de l'Office ne prend en compte même le tiers de la superficie réellement affectée et recensée par la commission. Ainsi des parcelles ayant réussi sont dégrevées tandis que les parcelles sinistrées sont facturées.
A la limite d’une crise alimentaire imputable à la mauvaise récolte causée elle-même par la mauvaise distribution de l’eau au niveau de la zone, la population de Ke-Macina, réunie au sein d’un collectif, à exigé sans délai l'annulation pure et simple des redevances eau de la campagne agricole 2017-2018, la réhabilitation du casier rizicole de Macina et le départ des agents de la zone Office de Macina afin d'instaurer un climat de confiance.
Les protestataires ont par ailleurs prévenu qu’ils se réservaient le droit d'entreprendre plus tard d'autres actions si les exigences ne sont pas satisfaites.
C’est en mettant leurs menaces à exécution que les bureaux de la zone de Ké-Macina ainsi que les domiciles des agents ont été incendiés par la population, le mercredi 4 avril. Interrogé sur le sujet, le PDG M’Baré a confié que l’affaire se trouve entre les mains de la justice, avant de tenter, comme par diversion, de porter la question sur un terrain politique. Il pointe du doigt notamment les structures du Parena dans la zone.
Il a par ailleurs qualifié l’acte d’incivisme et de désobéissance à l’ordre public, en se fondant sur le fait que le paiement de la redevance d’eau est une obligation et est à la proportion de la valeur des investissements réalisés selon les termes d’une loi internationale en la matière.