BAMAKO - Le front anti-putsch au Mali a appelé mercredi l`Union africaine et l`Afrique de l`Ouest à envoyer des troupes pour "sécuriser" la transition à Bamako et aider à reconquérir le nord du pays contrôlé par des groupes armés.
Dans une lettre adressée aux présidents béninois Thomas Boni Yayi et ivoirien Alassane Ouattara, respectivement dirigeants en exercice de l`Union africaine (UA) et de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (Cédéao), ce front demande la "mise en place d`une force capable de sécuriser les organes de la transition".
L`envoi d`une telle force se justifie par l`attaque du 21 mai contre le président de transition Dioncounda Traoré, estime le Front uni pour la sauvergarde de la démocratie et de la République (FDR), qui réclame "une commission d`enquête internationale" sur cette "tentative d`assassinat".
Enfin, dans cette lettre signée de son président Siaka Diakité, le FDR appelle à "la mise à la disposition du Mali des troupes et de la logistique nécessaires pour appuyer l`armée nationale dans sa mission de reconquête des régions du Nord occupées".
A la faveur du putsch du 22 mars, l`immense Nord malien est tombé aux mains de rebelles touareg et surtout d`islamistes armés, notamment d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
M. Traoré avait été agressé et blessé le 21 mai près de Bamako par des manifestants favorables aux auteurs du putsch du 22 mars et hostiles à son maintien au pouvoir pour une transition d`un an, prévu dans un accord conclu avec la Cédéao.
Cette agression "est l`aboutissement de la campagne de haine et d`apologie du crime entretenue depuis des mois par certains milieux putschistes", accuse le FDR, coalition de partis et d`associations opposés aux putschistes et à leurs soutiens.
"Les violations des règles de l`Etat de droit" montrent que "la réalité du pouvoir" reste "dans les mains de la junte", assure ce front, prônant l`installation d`un nouveau Premier ministre et d`un gouvernement d`"union nationale" en lieu et place du gouvernement de transition actuel.