La Mission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL), la MINUSMA et la coopération allemande organisent ensemble, depuis hier à l’hôtel El-Farouk, un séminaire d’échange d’expériences en matière de décentralisation en Afrique.
L’ouverture des travaux était présidée par le ministre des Collectivités territoriales, Alassane Ag Hamed Moussa, en présence du maire de la commune II de Bamako, Cheick Abba Niaré, du Haut représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel et chef de la MISAHEL, Pierre Buyoya, de la commissaire des Affaires politiques de l’UA, Mme Minata Samaté Cessouma, des gouverneurs de Région, des représentants des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation et bien d’autres personnalités.
Cet atelier de 3 jours permettra aux acteurs du processus et ceux venant d’autres pays de partager leurs expériences sur le plan institutionnel et organisationnel, avec les parties signataires de l’Accord, les acteurs politiques, les autorités traditionnelles ainsi que la société civile en vue de matérialiser et de consolider une vision convergente du renforcement de la gouvernance locale en tenant compte du contexte de la fragilité dans lequel se trouve le Mali. Il s’agit aussi d’offrir aux décideurs et aux autorités chargées de l’administration des Collectivités territoriales un retour d’expérience de ce qui a fonctionné dans des contextes nationaux propres.
À l’entame de ses propos, le maire de la commune II a indiqué que la gouvernance et le développement territorial étant des enjeux de la décentralisation, il appartient aux autorités communales de saisir cette opportunité afin que les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, les acteurs de la société civile comprennent les valeurs et les intérêts de la décentralisation.
C’est ainsi, selon Cheick Abba Niaré, qu’ils pourront renforcer la confiance des parties prenantes dans la mise en œuvre de l’Accord et mettre à la disposition du gouvernement des outils lui permettant de réussir sa politique de décentralisation et de préparer la mise en place de nouvelles collectivités. Quant au Haut représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel et chef de la MISAHEL, il a espéré que ces 3 jours de réflexions et de débats contribueront à approfondir le concept de décentralisation, son cadre institutionnel, le mode de gestion des Collectivités territoriales et que les débats permettront aux autorités de notre pays de maitriser les choix appropriés pour une meilleure gouvernance locale.
Pour sa part, la commissaire des Affaires politiques de l’UA a salué le leadership du Haut représentant de l’UA pour le Mali et le partenariat qu’il a établi avec l’ambassade d’Allemagne, la MINUSMA, la coopération Suisse et qui a permis la tenue de cet important séminaire. Mme Minata Samaté Cessouma notera que la rencontre de Bamako est une opportunité pour notre pays de s’inspirer des bonnes pratiques et des expériences d’autres États membres de l’UA afin d’enrichir son processus de décentralisation.
Par ailleurs, elle a salué les efforts de nos autorités pour le renforcement de la paix par le développent local, avant d’ajouter que la décentralisation, au-delà de ses aspects techniques ou institutionnels, est un canevas pour la participation citoyenne aux efforts de développement. «Les objectifs de notre réunion de Bamako entre en droite ligne de l’agenda 2063 de l’UA qui prône la réalisation de la transformation structurelle de l’Afrique et de l’aspiration 6 de cet agenda qui envisage une Afrique dont le développement est axé sur les populations, qui s’appuie sur le potentiel de ses populations, notamment les femmes et les jeunes, qui se soucie du bien-être des enfants», a indiqué Mme Minata Samaté Cessouma, avant d’ajouter qu’avec l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le Mali a entamé une nouvelle étape dans son processus de décentralisation.
Dans son allocution, le ministre des Collectivités territoriales a rappellé que la décentralisation constituait l’élément principal du processus de réforme de l’Etat en cours depuis plusieurs années. Selon Alassane Ag Hamed Moussa, les engagements en matière d’amélioration du cadre institutionnel des Collectivités territoriales, découlant de l’Accord pour la paix et la réconciliation, s’inscrivent dans le prolongement des États généraux de la décentralisation tenus en octobre 2013.
«Ils traduisent la volonté du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, de faire de la gestion des collectivités un instrument de développement socio-économique et de paix. La mise en œuvre de ces orientations s’articule autour de plusieurs chantiers qui sont entre autres: la mise en place des autorités intérimaires, la relecture des textes de base de la décentralisation, le transfert de compétences et de ressources de l’Etat aux collectivités territoriales, la création des agences de développement régional (ADR), l’amélioration du financement de la décentralisation, le renforcement des capacités des élus et des agents des collectivités territoriales», a-t-il déclaré.
Le ministre Alassane a également souligné que la régionalisation était au centre du développement institutionnel de notre pays et qu’elle focalisait la contribution des Collectivités territoriales sur le renforcement de la paix, de la sécurité, de la gouvernance et du développement durable.
Il a affirmé que la région est vue comme l’échelle de mise en cohérence du développement socio-économique et comme le niveau pertinent de gestion des équilibres entre les territoires, valorisant les ressources et les potentialités des collectivités territoriales. Le ministre a poursuivi en remerciant l’ensemble des partenaires techniques et financiers pour leur soutien constant dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Il a, par finir, rendu hommage à la MISAHEL pour son heureuse initiative.