«Des suspects terroristes arrêtés, le jeudi 05 avril 2018, en possession d’armes de guerre, ont trouvé la mort à Dioura dans une tentative d’évasion». Depuis l’annonce de la nouvelle, des voix discordantes ne cessent de vouloir saper le moral de notre vaillante armée, l’accusant de bavure contre des civils.
Ainsi, malgré la volonté affichée de la hiérarchie miliaire et du gouvernement de faire toute la lumière sur cette affaire, des organisations prétendant défenseurs des droits de l’homme et des associations à connotation ethnique tentent d’alimenter la polémique.
Faut-il abandonner notre outil de défense (armée nationale) à ce tournant décisif de l’histoire de notre pays pour des faits isolés, dont les véracités restent d’ailleurs à vérifier ?
Vendredi dernier, l’armée dans un communiqué annonçait la mort de présumés djihadistes, tués lors d’une tentative d’évasion à Dioura, cercle de Ténenkou.
Selon la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée malienne (DIRPA) ces présumés terroristes avaient été arrêtés le jeudi dernier à Dioura. Ils ont été ensuite remis aux forces armées maliennes présentes dans cette localité.
«Quatorze d’entre eux ont trouvé la mort, lors d’une tentative d’évasion le lendemain de leur arrestation», poursuit le communiqué, qui ne précise pas tout de même comment ils sont morts. Toutefois, l’armée malienne annonce l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cette affaire.
Le même jour, le ministère de la Défense et des anciens combattants fait part de sa vive préoccupation. Aussitôt, il a informé l’opinion nationale et internationale que le procureur militaire a été saisi pour diligenter les enquêtes appropriées de manière à faire toute la lumière sur cet incident et à traduire les éventuels auteurs devant la Justice.
Le ministre de la Défense et des anciens combattants, Tiéna Coulibaly, a, par la même occasion, engagé les FAMA à poursuivre leur mission de sécurisation des personnes et de leurs biens avec professionnalisme et dans le strict respect des droits de l’homme et du Droit international humanitaire.
Une source, sur une radio « mille collines » ne partage cependant pas cette thèse. Des élus qui s’abritent derrière des organisations douteuses contestent également le point de vue de la hiérarchie militaire.
Selon Nouhoum Sarr, membre de l’Association Tabital Pulaaku, principale association des Peuls du Mali : « Il y a 14 personnes qui ont été arrêtées et exécutées par des militaires maliens. Le communiqué de l’armée dit qu’ils essayaient de s’évader, chose qui n’est pas vraie. Ce sont des exécutions sommaires ; il n’y a pas eu de tentatives d’évasion. J’ai eu des sources sûres. Ces gens ont été arrêtés dans le village de Nebal, près de Dioura », affirme-t-il.
On comprend aisément le choix de cette antenne pour discréditer nos militaires qui ont pourtant la lourde mission d’assurer leur propre sécurité dans une zone hautement minée, l’intégrité territoriale du pays et de protéger les personnes et leurs biens.
Si des présumés djihadistes sont tués, y a-t-il lieu de discréditer toute une armée ? Comme le ministre Tiéna Coulibaly l’a dit: « je pense qu’il faut arrêter de culpabiliser l’armée, et d’arrêter de dire des choses qui ont un caractère tendancieux. L’armée du Mali est là pour tous les Maliens. L’armée du Mali n’est là contre personne ». Et d’ajouter : «Nous demandons à l’armée d’exécuter sa mission dans le respect strict de la loi. Ces genres d’actions, ce n’est pas le quotidien de l’armée malienne. Sans nier la thèse d’une bavure, je pense qu’il faut laisser la justice mener son travail sans interférence. Arrêtons de faire croire que l’armée du Mali est dirigée non pas contre les terroristes, mais contre des citoyens maliens».
Depuis 2012, notre pays traverse une crise sécuritaire profonde que des individus mal intentionnés sont en train de transporter sur un terrain dangereux, celui du régionalisme, du communautarisme ou de l’ethnocentrisme. Et pourtant, face à la menace terroriste réelle qui s’amplifie, le soutien à l’armée devient un devoir pour tous les Maliens soucieux de l’unité et du retour de la paix.