Ario Issoufa MAIGA a dédicacé le samedi dernier au centre Djoliba son livre « Les proverbes et les adages Songhay». Le bouquin est sa contribution de son auteur à la capitalisation de la culture et de la langue Songhay face aux conséquences de la mondialisation.
La cérémonie de lancement était placée sous l’égide d’Ousmane Issoufi MAIGA, président du Mouvement IR Ganda, en présence du ministre de la Réconciliation nationale, El Moctar. Des membres de la communauté Songhay, du monde de la culture, des amis, des parents ainsi que des anciens collaborateurs de l’auteur y étaient également.
Instituteur à la retraite, ce livre est pour Ario Issoufa MAIGA sa participation à la réhabilitation de la langue Songhay. Il a expliqué choisir la langue et spécifiquement les proverbes et les adages parce qu’ils sont les aspects les mieux élaborés de la communication d’un groupe social. Puis, soutient-t-il, les proverbes et les adages sont le fondement de l’art orateur et de la rhétorique, avant d’ajouter que leur usage demande une maitrise de la langue.
« Les proverbes et les adages sont des valeurs ajoutées de la population. Ils sont le crédo d’une véritable vie dans le groupe, dans la communauté », a déclaré Ario Issoufa MAIGA.
L’œuvre, selon son auteur, est le fruit de long mois de recherche et de recoupement d’informations auprès des personnes ressources de la culture Songhay. Il a affirmé servir des expertises de ces ressources pour donner de la plus-value à son bouquin de près 100 pages. Il y aborde une vingtaine de thématiques relatives à l’éducation, à la trahison, à la solidarité, au pardon, à la tolérance, à la dérision, etc. Chacun des thèmes sont développés à l’appui des proverbes et adages du terroir, a précisé l’écrivain.
L’ouvrage : « Les proverbes et les adages Songhay» est une contribution de son auteur pour le renforcement de la culture Songhay. Et l’écriture est le meilleur moyen de promouvoir une langue, estime-t-il puisque sans elle comme support il est difficile de pérenniser pendant très longtemps une langue.
« Il faut travailler la langue. Il nous faut produire l’écriture et le transmettre. Après la bataille de Tondibi en mai 1591, notre communauté a perdu sa puissance économique et militaire. L’élément le plus essentiel qui nous reste maintenant est notre langue que nous devons pérenniser pour ne pas perdre notre identité», a-t-il affirmé, tout en réjouissant que façon générale la langue Songhay est transmise et à un bel avenir devant elle.
En citant en référence des experts de la culture, M. Ario Issoufa MAIGA indique que « la seule langue opposée à Bamankan est le Songhay».
Corroborant des pensées de l’auteur, Dr Youssouf HAIDARA confirme que la langue est une mine d’or et le 1er filon de la culture. Et, chaque personne qui perd sa langue a laissé échapper l’essentiel de sa culture. A l’image d’Ario, il a exhorté les responsables à valoriser leur langue par écriture et par leur usage.
« Tous les instruments, dont nous disposons, esquintent au fil de temps. Mais la langue est l’un des instruments qui ne se détériorent pas lorsqu’elle est utilisée», a indiqué M. HAIDARA.
Malgré la richesse des vocabulaires de nos langues, M. Ario Issoufa MAIGA regrette l’attitude de nos hommes politiques qui peinent à faire passer leurs messages à nos langues. La cérémonie a pris fin par la dédicace des livres édités par la Sahélienne. Il est disponible au prix de trois mille FCFA par unité.