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Mali: France et Etats-Unis veulent sanctionner à l’ONU les opposants à la paix
Publié le jeudi 12 avril 2018  |  AFP
Rencontre
© aBamako.com par A.S
Rencontre ONU-Gouvernement
Bamako, le 6 mars 2016. En visite au Mali, les membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies ont rencontré le gouvernement à la cité administrative.
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Nations unies (Etats-Unis), 11 avr 2018 (AFP) - L’ONU va entreprendre
prochainement d’identifier les Maliens qui font obstruction à la paix dans
leur pays en vue de leur imposer des sanctions, ont affirmé mercredi la France
et les Etats-Unis, mais la Russie a mis en garde contre toute précipitation.
"Les retards conséquents" dans l’application de l’accord de paix de 2015
"nous conduisent à devoir aller plus loin", a résumé l’ambassadeur français à
l’ONU, François Delattre, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le
Mali.
"Aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord
et nous souhaitons travailler avec nos partenaires pour identifier les
responsables et prendre les mesures qui s’imposent", a abondé Amy Tachco,
diplomate américaine, en évoquant la perspective de sanctions.
"La France engagera avec ses partenaires dès les prochaines semaines (...)
un travail visant à identifier ceux qui font obstruction à la mise en oeuvre
de l’accord de paix", a précisé M. Delattre.
L’objectif est de viser "dans un premier temps une série de responsables
qui nuisent à l’application de l’accord sur le terrain, notamment par leur
collusion avec des groupes terroristes ou des activités de trafic", a indiqué
le diplomate français.
"L’utilisation directe de sanctions doit être une mesure de dernier
recours", a rétorqué l’ambassadeur russe adjoint à l’ONU, Dimitri Polyanski,
mettant en garde contre toute "hâte" à cet égard qui serait, selon lui,
contreproductive.
"Il est de l’intérêt des parties maliennes d’appliquer l’accord de paix" et
"le maintien de la sécurité est prioritaire", a-t-il dit.
Comme son homologue de Bolivie, le diplomate russe a jugé que le "chaos" au
Sahel était la suite de l’intervention militaire occidentale menée en 2011 en
Libye à l’initiative de la France et des Etats-Unis et qui a conduit au
renversement de Mouammar Kadhafi.
Présent au Conseil de sécurité mercredi, le ministre malien des Affaires
étrangères Tieman Hubert Coulibaly a défendu l’action de son gouvernement,
assurant que "les petits pas" accomplis pour "rétablir la confiance entre les
acteurs" étaient "des pas sûrs".

- "Progrès trop lents" -

L’émissaire de l’ONU au Mali Mahamat Saleh Annadif, responsable de la
mission de paix Minusma --quelque 13.000 militaires et policiers--, a aussi
souligné qu’il était, pour les Maliens, "temps de passer des promesses aux
actes en respectant les échéances convenues".
L’opération onusienne de paix au Mali est l’une des plus meurtrières pour
les Nations unies dans le monde. Depuis le déploiement des Casques bleus en
juillet 2013, l’organisation déplore 102 morts dans ses rangs, victimes
d’actes hostiles.
Plusieurs pays, comme l’Ethiopie, ont comme la France et les Etats-Unis
affiché leur insatisfaction devant l’absence de progrès.
La Chine a appelé "à un rôle constructif du comité de sanctions" de l’ONU,
tout en demandant "à la communauté internationale de respecter la souveraineté
du Mali".
Les Pays-Bas ont relevé que "les progrès étaient bien trop lents et depuis
trop longtemps". "Nous ne devons pas reculer devant l’application des
sanctions", a estimé l’ambassadeur néerlandais Karel Van Oosterom.
Fin janvier, le Conseil de sécurité avait accordé jusqu’à fin mars aux
parties maliennes pour montrer des avancées dans l’application de l’accord de
paix signé en 2015 faute de quoi elles s’exposeraient à des sanctions pour
obstruction.
En septembre, il avait adopté un régime général de sanctions face au risque
d’effondrement de l’accord de paix. Une fois des individus et/ou entités
identifiées, le Conseil de sécurité peut décréter des interdictions de visas
et geler des avoirs.
L’accord de paix de 2015 a été signé par le gouvernement malien avec des
coalitions de groupes armés. Il était destiné à mettre fin aux combats mais
les rebelles restent très actifs.
Des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces
maliennes, françaises et de la Minusma, régulièrement visées par des attaques
meurtrières.
Un scrutin municipal est prévu en avril, puis une élection présidentielle
le 29 juillet suivie de législatives.
Le chef de la diplomatie malienne a promis à cet égard des élections
"transparentes" et "inclusives".
prh/elm


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