La gestion du Maire de la Commune urbaine de Koulikoro, Eli Diarra (élu URD), a fait la Une des médias la semaine dernière. De l’accusation de vente illégale du bâtiment du centre d’état civil secondaire à l’INPS à 75 millions FCFA à la prise de mesure draconienne contre la volatilisation de la somme de 5.879.000 FCFA, la taxe d’extraction du sable. Dans un entretien accordé à la presse, l’édile de Koulikoro s’est mis en porte-à-faux avec certains par rapport à des allégations portant uniquement sur la campagne politique orchestrée contre sa personne, selon lui.
Il est reproché au Maire de Koulikoro d’avoir vendu illégalement le bâtiment et la parcelle abritant le centre d’état civil secondaire de Koulikoro-ba à l’INPS (institut national de prévoyance sociale) à 75 millions FCFA. Eli Diarra a reçu la presse afin de donner sa version des faits. Il a reconnu la cessation dudit domaine à l’INPS. Toutefois, selon lui, toutes les procédures ont été respectées dans cette vente et l’argent a été versé au Trésor public. «Nous avons respecté les procédures. D’ailleurs, avant de procéder à la vente, nous avons eu l’accord des chefferies de la ville de Koulikoro. Les 75 millions FCFA sont versés au Trésor public», a-t-il souligné.
Les raisons de la vente
D’après les explications du Maire, des bâtiments publics de la ville de Koulikoro ont été vendus à des particuliers. Le centre social, la maison des jeunes, l’actuel jardin d’enfants (depuis 1982), l’école du marché à Koulikoro-ba, etc., ont tous été vendus à des privés. Afin d’éviter le même sort au centre d’état civil secondaire de Koulikoro-ba, le premier Responsable de la Mairie de Koulikoro a priorisé un service public et l’INPS qui est logé dans les locaux dudit centre depuis plus de cinq ans.
«C’est ainsi que j’ai convaincu mon Adjoint de vendre le centre d’état civil secondaire à l’INPS. Car, si nous ne vendons pas à l’INPS, ou si nous ne cédons pas gratuitement à l’INPS, un jour, après nous, quelqu’un viendra brader à un privé et on va chasser l’INPS alors que ce sont nos vieilles personnes qui y sont accueillies par l’institut de prévoyance sociale», a argumenté Eli Diarra. C’est sur cette logique, a-t-il soutenu, qu’il a été inscrit à l’ordre du jour de la session extraordinaire portant octroi d’endroit aux Directions régionales de la police et de la protection civile de Koulikoro. «Les convocations ont été adressées aux Conseillers municipaux une semaine avant la tenue de la séance pour que celui qui a des griefs contre un point inscrit à l’ordre du jour puisse se manifester», a révélé l’élu URD. Et d’informer qu’il a été adopté après délibération par la majorité du Conseil communal.
Ainsi, le Maire s’est justifié : «J’ai respecté toutes les procédures. Il n’y a aucun problème. Je suis clean dans cette histoire…Avant de procéder à la vente, nous avons même rencontré les notabilités de Koulikoro ».
Par ailleurs, toujours selon les explications de notre interlocuteur, le précédent maire avait autorisé l’INPS à construire sans l’avis du Conseil municipal ni délibération. Parce que c’est une bonne chose de vouloir songer à la cause des personnes âgées de la ville ; c’est-à-dire, les retraités. En son temps, l’INPS n’a pas accepté l’achat sans délibération.
Aussi, Eli Diarra a pointé du doigt accusateur vers ses adversaires politiques. «C’est purement politique. C’est une campagne politique de dénigrement contre moi. Ce sont des gens qui n’aiment pas le changement. Ils sont hostiles au changement. Ce pays va avancer avec ou sans eux… Je suis l’ennemi à abattre à la veille de chaque élection…on me colle des trucs sur du faux », a-t-il déploré. « La fois dernière, en 2014, on m’a amené jusqu’à l’EID (espace d’interpellation démocratique) que j’ai construit un dépôt d’ordures alors que rien n’en était. Jusqu’à ce que le Ministre Bathily lui-même leur a répondu. Ce sont ces mêmes personnes qui sont en train de faire des dénonciations calomnieuses comme ça. Cette campagne est purement politique, c’est contre le développement de Koulikoro », a décortiqué l’élu URD. Et de se glorifier « Koulikoro est ma ville natale (j’ai fait mon école ici et grandit ici). Je dois tout à cette ville. J’ai mes parents ici et mon entreprise est ici. Par contre, mes détracteurs ne résident même pas à Koulikoro ».
Rénovation sur les taxes de transport et d’extraction du sable
Selon le Maire Eli Diarra, le Conseil communal a voté depuis septembre 2017 en délibéré le plan d’amélioration des ressources de l’année 2018. Les textes sur les taxes d’extraction de sable et de sortie des transporteurs de sable ont été revus.
À cet effet, le Maire a initié le guichet unique de paiement de la taxe de sortie de véhicules. Auparavant, les gros porteurs qui venaient à Koulikoro pour le transport du sable, toujours d’après les éclairages de Monsieur Diarra, payaient chacun 2000 FCFA par jour pour la rotation journalière. Mais, pour le développement de la commune, la taxe est payée autrement.
«Septembre dernier, j’ai consulté les exploitants de sable au préalable, et de commun accord, toutes les démarches ont été effectuées, pour ramener la décision de 2000 FCFA par jours à 1000 FCFA par voyage et par véhicule chargé pour les gros porteurs. C’est conformément à la loi malienne », a raconté le Maire. Cette initiative a permis de multiplier les recettes de 90.000 à 300.000 FCFA par jour. «Quand nous avons commencé cette application, le 1er janvier 2018, les recettes de la Commune, de 90.000 FCFA sont aujourd’hui à 300.000 FCFA par jour. J’ai exigé que ça soit versé au niveau du Trésor public », a-t-il révélé.
Aussi, la taxe sur l’extraction du sable a été revue à la hausse. Au lieu de 500, les exploitants paient désormais 750 FCFA par jour. Cette nouvelle procédure de la mairie permet au maire de connaître les recettes. Contre toute attente, lorsque la Mairie s’attendait à la somme de 5.879.000 FCFA, les collecteurs n’ont apporté que 400.000 FCFA, en un mois. Toute chose qui a exaspéré le premier Responsable de l’Hôtel de Ville de Koulikoro. C’est ainsi qu’il a mis en demeure les professionnels du milieu.
« Maintenant, avec les rotations par jour, je connais la somme pour la taxe d’extraction du sable. Si j’ai 300 rotations par jour, je dois multiplier cela à 750 FCFA. Ce qui fait 225.000 FCFA par jour. Mais, à ma grande surprise, les collecteurs en un mois n’ont rapporté que 400.000 FCFA. Donc, j’ai fait une réunion avant d’écrire aux transporteurs, aux syndicats que je vais mettre fin à la mission des collecteurs tout en initiant le guichet unique. Ainsi, il s’agit de payer directement les 750 FCFA à la sortie. C’est ce qui fait les 5.879.000 FCFA. Donc, ils n’ont pas voulu payer ça. C’est ainsi que j’ai écrit au Coordinateur du collectif des exploitants. Au cas où le collectif va refuser de payer, je vais mettre fin à l’exploitation du sable. Ils doivent payer les taxes », a détaillé Eli Diarra.