Réunis à Ségou dans le cadre des Journées de discussion dénommées « Le village des sans terre », les organisations de défense des droits des paysans maliens ont fustigé un accaparement croissant de leurs terres et appelé à une application rapide de la loi foncière de 2017 dont les décrets d’application n’ont été pris qu’en mars 2018. C’est ce que rapporte Radio France Internationale (RFI).
« Les communautés villageoises dénoncent l’action de grands groupes nationaux et étrangers qui achètent des terres au mépris des droits des communautés villageoises.», précise notamment le média qui rapporte les propos de Massa Koné (photo), le porte-parole de la Convergence malienne contre les accaparements de terre, organisatrice de l’événement. «L'administration a la force brutale avec elle. Elle a la force militaire et la gendarmerie. Ils viennent sur des terres et trouvent toujours des arguments pour dire que ces terres appartiennent à l'Etat. Ils ont toujours cette idée que la terre appartient à l'Etat.», a-t-il notamment déclaré.
« Le problème, c'est que l'Etat n'avait jamais mis en place un mécanisme pour faire reconnaitre les droits coutumiers. Cela a été la raison de cette loi sur le foncier agricole qui met explicitement tout un système en place, un mécanisme qui met au coeur les villages à travers des commissions foncières villageoises, qui vont pour la première fois elle-même, délimiter leur terroir.», explique quant à elle la chargée de mission à la Coordination nationale des organisations paysannes, Chantal Jacovetti.
Et de souligner qu’« il y a des espaces qui posent problème. Ce sont toutes les terres immatriculées au nom de l'Etat comme l'Office du Niger. Là on est en train de travailler pour que lui-même, en s'appuyant sur la loi sur le foncier agricole, puisse protéger les villages ancestraux inclus dans ses terres. »