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Le MNLA procède à la division du Mali
Publié le jeudi 12 avril 2018  |  Le Pays
Mahamadou
© RFI par DR
Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA et sa délégation sont à Alger pour discuter des accords de paix, le 16 juillet 2014.
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Les rapports entre le parti au pouvoir, Rassemblement Pour le Mali (RPM) et les ex groupes rebelles se renforcent davantage. Commencés à la veille des élections législatives avec l’inscription des rebelles sur les listes RPM dans le nord et qui sont aujourd’hui à l’Assemblée Nationale, un cadre influent de ce même parti a adhéré la semaine dernière au Mouvement National Pour la Libération de l’Azawad (MNLA). Oumar Sididje Traoré est désigné conseiller spécial du premier responsable du MNLA. Ce député élu à Goundam est vice-président à l’Assemblée Nationale. Les rôles sont-ils compatibles ?

Sur le document de nomination, décision N°008/2018/BE-SG fait à Kidal le 08 avril 2018, des images sont visibles aux deux extrémités du document. Deux cercles dans lesquels se trouvent des signes. Une étoiles fond rouge, trois flèches plus une carte fond vert. A vue d’œil, c’est la carte du Mali coupée en deux et la partie visible est celle qui représente le nord du Mali.

Ce qui est écœurant, aucun communiqué du gouvernement pour condamner cet acte inadmissible du MNLA.

Les faits annonciateurs de ce que nous constatons aujourd’hui étaient perceptibles depuis belle lurette. La question de l’accord de paix. D’abord le régime, avec l’arrivée d’IBK, jette dans les poubelles, le travail d’hercule abattu par le Professeur Dioncounda Traoré qui avait désigné TiébiléDramé pour les négociations à Ouagadougou. Un principe avait été acquis et tout le monde était unanimement d’accord que ce support allait diriger le Mali vers la fin de la crise. A l’époque, le Mali était en position de force.

A la grande surprise de tout le monde, IBK, dès son entrée en fonction, balaie d’un revers de main, cette avancée remarquable. Une nouvelle discussion s’ouvre à Alger. Le document validé par les parties prenantes, Algérie, le gouvernement malien, ex-rebelles et communauté internationale, ne bénéficie pas l’adhésion des Maliens. Ils estiment être engagés dans une aventure sans leur consentement. Société civile, partis politiques de l’opposition, activistes ont levé le ton. Si le document venait à être appliqué, c’est la partition programmée du Mali, disent-ils. Cet accord est signé en deux temps à Bamako, mais son application n’est toujours pas effective. On pourra dire Dieu merci quelque part. Mais la crise prend une autre dimension. Les ex-rebelles réunis au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) ne jouent pas franc jeu avec le Mali. Du coup, l’accord devient caduc et l’insécurité bouffe une bonne partie du territoire avec la situation poreuse dans le centre, de nos jours.

Au même moment où cette situation est dénoncée à vive voix, le régime a encore voulu tromper l’apparence du peuple à travers un projet de révision constitutionnelle qui s’il venait à être appliqué ferait du peuple malien des esclaves. IBK avait ses avantages car en cas d’empêchement de la tenue de l’élection, il pouvait proroger son mandat. Les rebelles aussi avaient leur part car cette histoire de décentralisation plus poussée allait donner une autonomie de gestion à chaque région. Cela était déjà la démarche entamée pour détacher tôt ou tard cette partie du Mali appelée Azawad.

Aujourd’hui comme nous pouvons le constater, le Mali est à la merci des rebelles. Ils font saigner le trésor Malien à travers leur prise en charge par l’Etat malien. Malgré cela, l’ambition indépendantiste se développe et fragilise toute une Nation qui malgré le soutien du monde entier meurt à petit feu chaque jour qui passe.

KèlètiguiDanioko

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