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Contrôle citoyen de l’action publique: un garde-fou contre la corruption
Publié le jeudi 12 avril 2018  |  Info Matin
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‘’Contrôle citoyen de l’action publique (CCAP)’’, tel était le thème de la troisième journée de la formation initiée par la Coalition des organisations de la société civile pour la lutte contre la corruption et la pauvreté à l’intention des journalistes et des artistes. C’était hier mercredi 11 avril à la Maison des ainés avec comme formateur Mamadou SANGARE.

Le formateur a expliqué que le Contrôle citoyen de l’action publique (CCAP) s’inscrit dans le contexte de la démocratie, de la bonne gouvernance et de la citoyenneté. Une démarche fondée sur l’engagement civique des citoyens, des acteurs de la société civile, à demander des comptes aux détenteurs de pouvoir.
Selon lui, le CCAP s’exerce en vue d’exiger des décideurs, aussi bien publics que privés, des comptes par rapport à leur mandat, en ce qui concerne l’offre des services publics.
Selon les explications données par Mamadou SANGARE, le Contrôle citoyen de l’action publique a comme objectif d’amener les citoyens à s’approprier les politiques publiques aussi bien nationales que locales ; de favoriser la participation inclusive des citoyens dans la gestion des affaires locales ; de promouvoir la redevabilité et la bonne gouvernance; de renforcer le dialogue entre les citoyens et les décideurs ; de mettre en œuvre et défendre les droits des citoyens ; d’améliorer les performances des politiques publiques ; de contribuer à accroître l’efficacité, l’efficience et la transparence de la dépense publique ; d’analyser et proposer des suggestions d’amélioration des systèmes de contrôle institutionnel de l’Etat.
Comme fondements juridiques du CCAP, M. SANGARE a cité, entre autres, la Déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui stipule en son article 15 : « la société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration’’ ; la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948qui stipule en son article 21 que toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis ; la Constitution de Février 1992 à travers ses articles 18, 23 et 24 qui annoncent le concept de citoyen avec tout son contenu…
De même, Mamadou SANGARE a fait comprendre que le Contrôle citoyen de l’action publique a comme avantage l’instauration du dialogue, de la concertation et de la confiance ; l’accès aux services publics surtout pour les pauvres ; l’ouverture et l’accessibilité du système de dépenses publiques ; la définition des rôles et des responsabilités de chaque acteur ; l’allocation des ressources selon des priorités partagées et selon des mécanismes acceptés ; la transparence dans la gestion des affaires publiques garantie par des mécanismes accessibles et le développement du réflexe de rendre compte.
Selon lui, les acteurs du CCAP sont les citoyens qui agissent à travers les comités CCAP qui sont des structures à travers lesquelles les communautés à la base et les OSC s’impliquent dans l’identification, la mise en œuvre et le suivi/évaluation des actions, d’influence et de dialogue politique. M. SANGARE a précisé que la composition des comités CCAP peut varier d’une collectivité à une autre. Toutefois, dit-il, les jeunes, les femmes, les autorités traditionnelles et les médias sont au centre des acteurs qui les composent.
Comme mission, le formateur a indiqué que les membres du Comité de contrôle citoyen de l’action publique réclament des informations, des explications et des changements pour améliorer l’offre de services publics (infrastructures de santé, l’éducation, l‘hydraulique, encadrement, gestion de l‘environnement, état civil,…).
Il a également saisi l’occasion pour citer quelques mécanismes de CCAP utilisés dans notre pays, tels que l’Espace d’interpellation démocratique (EID) ; l’Espace communal d’interpellation démocratique (ECID) ; la Médiature et le Suivi évaluation participatif (SEP).
Mamadou SANGARE a souligné que le Contrôle citoyen de l’action publique ne doit pas être comme un parti politique (majorité ou opposition), un règlement de compte, une usurpation de pouvoir, ou un tribunal.

PAR MODIBO KONÉ

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