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Présidentielle 2018 : Le CDR de Ras Bath s’inquiète du risque de violence postélectorale
Publié le vendredi 13 avril 2018  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de l’opposition
Bamako, le 23 octobre 2017 l’opposition a tenu une conférence à la maison de la presse
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A trois mois des élections présidentielles du 29 juillet 2018, le Collectif Pour la Défense de la République (CDR) de Mohamed Youssouf Bathily prépare activement son manifeste en vu de soutenir le candidat qui partagera ce manifeste. Mais, en attendant ce fameux manifeste, le Collectif piloté par Ras Bath, a adressé, hier jeudi 12 avril 2018, une lettre à trente structures en vue d’anticiper une possible crise postélectorale. « Après la campagne ‘’Ma carte Nina mon arme’’, qui a conduit notre porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath à sillonner l'intérieur du Mali dont les grandes villes électorales (Kayes, Sikasso et Mopti), et l'extérieur (Espagne, France, ITALIE, Allemagne, Suisse, USA,

Côte d'Ivoire, Gabon, Sénégal, etc.), le constat est en deçà de l'espérance qui nous animait. Près de 2/3 des jeunes entre 18 et 24 ans n’ont pas pu être enrôlés ; plus de la moitié des Maliens qui ont été enrôlés n'ont pas obtenu leurs Cartes NINA ». Selon le Collectif, les violences liées aux élections sont la résultante d'un sentiment d'exclusion, de fraude et de vol. « Il est temps d’anticiper en créant les conditions d’inclusion par la distribution massive et rapide des cartes NINA ; Donner la possibilité aux citoyens détenteurs de fiches individuelles de pouvoir voter avec. Cela permettra de restaurer le sentiment inclusif gage de processus paisible », préconise le CDR. Lisez ci-dessous l’intégralité de la lettre.

Collectif Pour La Défense de la République (CDR) République du Mali

Adresse : Carrefour des Jeunes Un Peuple Un But Une Foi

Tel : 78761371 / 66696684

Objet : Alerte crise poste électorale en 2018

Présidentielle de 2018 : le CDR s’inquiète du risque de violence postélectorale

A quatre mois de l’élection présidentielle, le CDR, attaché aux principes Démocratiques et Républicains ; résolument engagé pour une élection inclusive, paisible et transparente, s'inquiète du risque de violence postélectorale.

Après la campagne ‘’Ma carte Nina mon arme’’, qui a conduit notre porte-parole, Mohamed Youssouf Bathily dit Ras Bath à sillonner l'intérieur du Mali dont les grandes villes électorales (Kayes, Sikasso et Mopti), et l'extérieur (Espagne, France, ITALIE, Allemagne, Suisse, USA, Côte d'Ivoire, Gabon,Sénégal, etc.), le constat est en deçà de l'espérance qui nous animait. Près de 2/3 des jeunes entre 18 et 24 ans n’ont pas pu être enrôlés ; plus de la moitié des Maliens qui ont été enrôlés n'ont pas obtenu leurs Cartes NINA.

A titre illustratif, selon le Consul du Gabon Mr Diawara et le 1 Vice-Président du Conseil de Base des Maliens du Gabon, il y a plus de 50 000 Maliens résidants au Gabon. Ils n'ont reçu que 2000 carte Numéro d’Identification Nationale (NINA), 1000 cartes consulaires.

Depuis 2009, il n’y a pas eu de Recensement Administratif à Vocation d’Etat Civil (RAVEC). Cela a eu un effet considérable sur l’emprisonnement des Maliens ; beaucoup ont perdu leurs emplois pour motif de non détention de papiers encours de validité, mais aussi pour motif de sans papier. En côte d'Ivoire où il y a plus de 3 millions de Maliens, selon le ministre Conseiller et 1er Vice-Président du Conseil de Base de Côte d'Ivoire, l'Etat n’a envoyé que 58 000 carte NINA, sans le budget de distribution de ces cartes aux Maliens qui sont en grande majorité à l'intérieur notamment dans les zones agricoles. Depuis l'attaque de Grand Bassam, l'Etat Ivoirien a exigé les pièces biométriques. Le Mali n’ayant pas opté pour cela en ce moment, expose les Maliens aux difficultés de circulation, d'opérations bancaires.

En Espagne, l'Ambassadeur nous a dit qu’il ne dispose que de deux machines de RAVEC à Madrid (Espagne) et une faible dotation en cartes et passeports, insuffisante par rapport à la demande.

A cause de ces difficultés, aussi bien au Gabon qu'en Côte d'Ivoire, les populations ont proposé de payer elles-mêmes la machine d'enrôlement et le salaire du personnel, malheureusement, cette proposition a été refusée par l'Etat malien.

Au Togo où il y a Plus de 5000 Maliens, il n’y a ni Ambassadeur ni Consul.

Au Sénégal, l'Ambassade couvre la Gambie, la Guinée Bissau et le Cap Vert. Les cartes Nina qui ont été envoyées pour les Maliens de ces trois pays sont stockées à Dakar pour faute de budget de distribution.

A Bamako, le cas du centre de Korofina est une illustration parfaite de la difficulté d'accès à la carte. C’est encore pire à l'intérieur du pays. La Délégation Générale aux Elections (DGE) en a signalé dans ses recommandations après les élections municipales de 2016.

Autant de sources de frustration pour des populations qui souffrent du chômage, de pénurie d'eau, de famine… Ces hommes et femmes fondent leur espoir sur les élections pour changer la gouvernance en vue de l'amélioration de leurs conditions de vie,mais déjà, ils se voient exclus pour raison manque de carte NINA, de titre de séjour, de passeport dû à l'incapacité de l'Etat. Ceux-ci risquent de ne plus croire en la sincérité du pouvoir central, organisateur des élections ; ils risquent de rejeter tout résultat, fut-il juste, qui sera proclamé en faveur du candidat du parti au pouvoir et peuvent être amenés à user de la violence.

Nous savons tous que toutes les violences liées aux élections sont la résultante d'un sentiment d'exclusion, de fraude et de vol. Il est temps d’anticiper en créant les conditions d’inclusion par:

-La distribution massive et rapide des cartes NINA ;

-Donner la possibilité aux citoyens détenteurs de fiches individuelles de pouvoir voter avec…

Cela permettra de restaurer le sentiment inclusif gage de processus paisible.

Le CDR reste ouvert à tout échange et est disponible pour ceux qui concourent à une élection inclusive, paisible et transparente en juillet 2018.

Le sud demeure le socle qui tient le Mali, nous devons aussi veiller à sa stabilité. »

Bamako, le 12 Avril 2018

Bureau National CDR

Le Président P/O

Le Secrétaire Administratif

Boubacar Yalkoué

Liste des structures auxquelles la lettre est envoyée :

Premier Ministre

Secrétaire général de la Présidence

Directeur de la division des affaires électorales de la minusma

Ministre des Affaires Etrangères

L’Ambassadeur de la Mauritanie

L’Ambassadeur d’Algérie

L’Ambassadeur de Suède

Ambassadeur d’Allemagne

Ambassadeur de Pays Bas

Ambassadeur de France

Ambassadeur des Etats Unis

Ambassadeur du Maroc

Ambassadeur de Côte d’Ivoire

Ambassadeur de Guinée Conakry

Ambassadeur du Tchad

Ministre de l’Administration territoriale

CEDEAO

Union Africaine

Union Européenne

Ambassadeur de la Russie

Ambassadeur de la Lybie

Ambassadeur de l’Espagne

Ambassadeur d’Italie

Ambassadeur du Gabon

Ambassadeur du Ghana

Ambassadeur du Nigéria

Ambassadeur du Niger

Ambassadeur du Canada

Chef de File de l’Opposition

Commission Nationale des Droits de L’Homme (CNDH)
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