La France et les Etats-Unis ont affirmé, ce mercredi 11 avril, dans une réunion du Conseil de sécurité que l’ONU va entreprendre prochainement d’identifier et d’imposer des sanctions aux personnes qui font obstruction à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Cependant, la Russie et la Chine optent pour « un rôle constructif » du comité de sanctions de l’ONU, mais dans le strict respect de la souveraineté du Mali. A l’ONU, le ministre malien des Affaires étrangères exprime « la bonne foi » du Mali à accélérer le processus.
Selon l’ambassadeur français à l’Onu, François Delattre, les retards conséquents dans l’application de l’accord pour la paix de 2015 nous conduisent à devoir aller plus loin. Pour la diplomate américaine, Amy Tachco, « il est temps d’identifier les responsables et prendre les mesures qui s’imposent. Selon elle, « aucun progrès substantiel n’a été réalisé dans l’application de l’accord ». L’ambassadrice britannique, Karen Pierce s’inscrit aussi dans cette logique.
L’objectif, selon l’ambassadeur français, est de viser dans un premier temps une série de responsables de la Coordination des mouvements de l’Azawad, de la Plateforme et du gouvernement, qui nuisent à l’application de l’accord sur le terrain, notamment par leur collusion avec des groupes terroristes ou des activités de trafic.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères Tieman Hubert Coulibaly, présent au Conseil de sécurité, a défendu l’action du gouvernement, assurant que « les petits pas » accomplis pour rétablir la confiance entre les acteurs étaient « des pas sûrs ».
En janvier, l’ONU avait accordé jusqu’à fin mars aux parties maliennes pour montrer des avancées dans l’application de l’accord pour la paix signé en 2015 faute de quoi elles s’exposeraient à des sanctions pour obstruction.
Pour rappel c’est à la suite d’une demande du gouvernement malien au mois de septembre 2017 que le Conseil de sécurité avait adopté un régime général de sanctions face au risque d’effondrement de l’accord de paix. Parmi les sanctions éventuelles, l’ONU peut décréter des interdictions de visas et geler des avoirs.
Le Comité de sanctions a déjà effectué au Mali deux missions. Il a présenté hier son rapport à l’ONU, selon le chef de la Minusma. Pour Mahamat Saley Annadif, le régime de sanctions est un levier indispensable pour faire avancer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation.