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Rebellion touaregue et Sécurisation du Nord malien: La France prend le parti du Mali, le MNLA se cherche
Publié le vendredi 13 avril 2018  |  Infosept
Mahamadou
© RFI par DR
Mahamadou Djeri Maiga, vice-président du MNLA et sa délégation sont à Alger pour discuter des accords de paix, le 16 juillet 2014.
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Confrontée aux réalités du terrain et consciente des collusions entre le mouvement indépendantiste touareg et les terroristes d’AQMI et alliés, la France abandonne, de pas lents mais fermes, le MNLA. Alors que le mouvement était un allié incontournable de l’Elysée dans la région, paradoxalement au même pied d’égalité que l’Etat malien, la rébellion touarègue perd la confiance de l’Hexagone.

Des faits tendent à le prouver, comme la récente visite du Premier ministre à Kidal, considéré comme le fief du MNLA, mais aussi et surtout, l’implication de plus en plus grandissante du tandem GATIA-MSA, bête noire des indépendantistes touareg, dans des opérations contre les terroristes de la zone par Barkhane.

Depuis l’époque coloniale, la région de Kidal était considérée comme une propriété de l’aristocratie Ifoghas, pourtant minoritaire ; alors que les Imghads, considérés comme des vassaux, sont relégués au second plan malgré le fait qu’il soit la tribu majoritaire de la région. D’ailleurs, la chaine de collines qui porte le nom d’ « Adrar des Ifoghas » est l’un des vestiges du pacte entre la tribu et le colon français. Cette complicité entre Ifoghas et l’Etat français tend à disparaitre.

En effet, la réalité du terrain implique une nouvelle lecture de la situation. Ainsi, peu à peu, le MNLA se voit isoler, et est même souvent obligé de faire le jeu de l’Etat malien. Derrière la récente visite du PM malien à Kidal, difficile de ne pas entrevoir la main invisible de la France qui aurait œuvré en coulisses pour que l’évènement soit une réussite. Au vu du déroulé du périple, et lorsqu’on constate que des notabilités de la région et même des dirigeants du MNLA soumettent des doléances au Chef du Gouvernement de la République du Mali, l’on peut dire que la France commence à forcer la main aux rebelles du nord. L’époque des virulentes diatribes des dirigeants du MNLA et alliés contre le Mali semble bien révolue.

Un autre fait prouve l’isolement du MNLA par la France. Sur le plan sécuritaire, le GATIA (Groupe d’Autodéfense Touaregs Imghads et Alliés) et le MSA (Mouvement pour le Salut de l’Azawad), sont associés à des opérations militaires contre les terroristes de la bande à Iyad Ag Ghaly et alliés. Et le succès de ces différentes opérations est tel, que l’idée de transférer une partie des moyens importants de Barkhane, de la MINUSMA et de la force du G5 Sahel au GATIA-MSA fait son bonhomme de chemin au sein de l’opinion malienne.

Ainsi, le 1er avril 2018, l’armée française a appuyé le tandem contre les terroristes dans la zone d’Akabar, non loin de la frontière nigérienne. Auparavant, le 17 février 2018, des éléments du GATIA-MSA en patrouille, ont détruit une base terroriste à Talataye, entre Gao et Ansogo. Quelques jours plus tard, le 22 février, ils ont détruit une autre base à Ikadagotane à 60 km au sud-ouest de Ménaka et récupéré un véhicule de l’armée nigérienne. Dernier fait d’arme, le 7 mars 2018, le GATIA-MSA a tué un important chef terroriste du nom de Djibo Hamma alias Abou Razak, allié de Adnan Abou Walid chef de l’Etat Islamique au Sahel, bras droit d’Iyad Ag Ghaly. C’était dans les zones de Tinzourougan (Ménaka) et Tawaraghan (frontière Niger).

D’importants explosifs ont été récupérés. Autant de succès qui forcent le respect de Barkhane qui semble n’avoir d’autre choix que de soutenir ce précieux allié contre des ennemis si redoutables que sont les terroristes. Un précieux allié, pourtant bête noire des ifoghas du MNLA, qui pensaient jouir éternellement de l’ombre de la France pour ses fins indépendantistes. D’autant plus que l’Emir du terrorisme au Sahel, Iyad Ag Ghaly, est issu de la même tribu que la classe dirigeante du MNLA. Entre cousins, malgré leur divergence de vue sur la situation (Iyad qui ne jure que par la Charia et les rebelles par l’indépendance de l’Azawad), ils sont constamment en contact. Et ne seraient pas prêts de se lâcher, au nom de la consanguinité ifoghas.

Ahmed M. Thiam
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