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Le président de l’UMPC parle de la gouvernance politique au Mali sous IBK, l’opposition, le pacte National, la présidentielle de cette année ainsi que les probables sanctions onusiennes contre certains membres du gouvernement, de la Plateforme et de la CMA…
Publié le vendredi 13 avril 2018  |  Mali Demain
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« Du Pacte National à la gestion de la crise actuelle du Mali, Les donneurs de leçons doivent la fermer… », dixit Dr Boubacar Boubou Dicko.

Dans cet entretien, Dr Boubacar Boubou Dicko, rappelle d’abord le point de départ de la chute du Mali d’en tan depuis la signature du Pacte National sous AOK, puis à ATT. Mieux, l’homme politique rappelle « les bons offices d’Ahmed Baba Miské, fondateur Front Polisario, EDGAR Pisani, ex gouverneur de la Nouvelle Calédonie », deux médiateurs indépendants du Pacte National sous l’ère AOK et ATT. C’est dire le démantèlement de l’arsenal militaire malien dont nous étions si fier a débuté sous AOK et achevé de main de maître par le Général « acheté ». Aussi, Dr Dicko pense qu’IBK est héritier d’une mauvaise gestion du Mali par certains de ses prédécesseurs et non les moindres. Pour ce premier quinquennat finissant, notre interlocuteur reconnait qu’il y a eu des erreurs certes mais, compte tenue de la situation géo politique et surtout sécuritaire qui lui a été léguée, IBK ne pouvait être confronté qu’à des difficultés et sans compter l’hypocrisie de certains partenaires politiques. Lisez plutôt l’entretien réalisé par Bokari Dicko!

Avec le bilan actuel du Président IBK, pensez-vous qu’il pourra se ressaisir ?

Dr Boubacar Boubou Dicko : Parler de se ressaisir, veut dire qu’il n’était pas dans une démarche favorable aux attentes des maliens. Je ne vois pas de dérive dans sa démarche qui a pu nuire au Mali. Il est évident qu’il y a eu des crises de gouvernance. Sur ce point, il s’est trompé dans le choix des hommes.

Il y a eu des crises de gouvernance…

Ce qui est sûr, aucun candidat ne peut remporter une victoire sans convaincre les maliens par leur projet sur les cinq années à venir. Juger IBK sur son bilan, sans tenir compte du contexte politique, institutionnel et sécuritaire dans lequel il a accédé au pouvoir, ne serait pas objectif. Il est d’autant vrai que cet aspect échappe à nombre de nos compatriotes qui pensent que l’essentiel du Mali ce sont les régions du Centre. Ce qui est sûr, on serait à même de défendre ce bilan le moment venu même si beaucoup d’entre nous ont quitté le navire.

Quelle analyse faites-vous de la désignation d’un candidat à la présidentielle chez les abeilles ?

C’est normal qu’ils présentent un candidat. En réalité, je ne vois pas pourquoi certains s’agitent. Dans tous les cas, l’ADEMA a soutenu IBK dans une coalition pour ce mandat. Donc, ils ne sont pas tenus par un engagement au-delà de celui-ci.

Que vous inspire la candidature du Pr Dioncounda Traoré ?

La candidature de Dioncounda Traoré ne nous intéresse outre mesure que ceux pour lesquels, il est porteur de projet. C’est-à-dire l’ADEMA PASJ. C’est plutôt à eux de leur poser la question.

Que pouvait être le sort des ministres ADEMA après cette candidature du Pr Traoré si elle venait d’être validée par le CE?

Il appartient à ces ministres de tirer les conséquences politiques de leur engagement nouveau de proposer une autre alternative au Malien à l’occasion des élections présidentielles de 2018.

Etes-vous sûr de la tenue de l’élection présidentielle à la date fixée par le gouvernement ?

On le souhaite.

Comment voyez-vous la montée de l’insécurité dans le pays, surtout au Centre?

L’insécurité est liée aux connexions avérées des populations locales avec les groupes djihadistes qui jadis, avaient occupés le Nord du Mali.

Pensez-vous que le gouvernement à lui seul pourra la juguler à quelques encablures de la présidentielle ?

On le souhaite mais ce n’est pas facile.

Croyez-vous que votre candidat IBK emportera cette présidentielle ?

J’en suis sûr et certain.

Et comment ?

Puisque nous avons le meilleur projet pour l’avenir. Le moment venu, le peuple saura ce que nous lui proposons pour les cinq années à venir. Si nous n’étions pas convaincus qu’il passera, nous n’allons pas le présenter pour briguer la seconde fois, la magistrature suprême.

Etes-vous sûr qu’IBK sera candidat puisqu’il n’a rien dit jusqu’à présent?

Croyez-vous qu’il n’aime pas son pays en lui tournant le dos à un moment aussi crucial ?

Je ne vois pas de raison qui fait qu’il ne se représente pas à cette élection présidentielle étant donné qu’il a un chantier à achever.

Ces hommes ont bradé notre souveraineté…

N’avez-vous pas peur de l’Opposition et une certaine société civile qui clament pour une alternance sans IBK?

Je veux que les gens sachent que l’histoire de la crise actuelle du Mali a été suscité par des hommes qui au lieu de se taire définitivement pour cause de haute trahison, se montrent aujourd’hui en donneurs de leçon. Ceux-ci par leur quête assoiffée de pouvoir, ont accepté de brader la souveraineté de notre pays simplement pour devenir les maîtres du jour.

Le Général Moussa Traoré n’a jamais cédé à la pression…

Le Général Moussa Traoré malgré toute la pression subie de par la communauté internationale pour signer les accords de Tamanrasset, n’a jamais daigné retirer à notre armée sa mission de défense de l’intégrité territoriale ; encore moins, sa sécurité extérieure dans les régions nord du Mali. D’ailleurs l’accord signé à Tamanrasset, n’avait qu’une portée interne. Il s’agissait en fait, d’un compromis dilatoire qu’il avait accepté en attendant de régler la crise politique à laquelle il faisait face à Bamako. C’est fort de cela que certains pseudos démocrates se sont ralliés à la cause de la rébellion avec des promesses fallacieuses; bien entendu pour bénéficier des faveurs de qui on sait.

IBK n’était pas là à la signature du Pacte National

Comprenez qu’IBK n’était pas là à la signature du Pacte National en 1992.Que c’est bien dans ce cadre que le CTSP, a accepté le retrait graduel des forces de souveraineté du Mali dans les régions nord. Que c’est bien eux (ATT et son équipe d’alors) au motif de restaurer la confiance avec les mouvements et fronts unifiés de l’Azawad, ou soit disant d’éliminer les facteurs d’insécurité, qui ont autorisé le retrait des forces de souveraineté du Mali dans les sixième, septième et huitième région pour confier la défense de l’intégrité du territoire et la sécurité extérieure à des unités militaires composées majoritairement de combattants de ces mouvements comme stipuler dans le Pacte National. Que c’est encore eux, pour la première fois dans l’histoire de nos institutions, qui ont autorisé de confier les compétences en matière de maintien d‘ordre, de défense de l’intégrité du territoire et de la sécurité extérieure à des instances locales régionales.

Le Pacte National, une portée internationale…

Nul doute que le Pacte National au plan des formes et des principes, s’inscrit dans l’ordre juridique interne du Mali. Cependant en le rendant irréversible en ce qui concerne le respect de ses dispositions et en prenant à témoin le Médiateur, les pays frères et amis du Mali, et les personnalités invitées à la cérémonie de signature et en inscrivant cela expressément au titre VII (07) du Pacte National «Garantie de la Mise en Œuvre du Pacte» ; il est incontestable que les parties ont voulu conférer à cet accord une portée internationale.

Ceux qui ont démantelé l’armée savaient bien les objectifs recherchés

Dans tous les cas, ceux qui ont autorisé le démantèlement des équipements et infrastructures militaires qui servaient à la défense de notre intégrité territoriale par les airs et par la terre dans cette partie de notre territoire, savaient bien les objectifs qui étaient recherchés. Ceux-ci sont mal fondés à porter une quelconque critique à l’adresse du Président IBK. En tout cas pas en ce qui concerne la crise institutionnelle et sécuritaire dans laquelle notre pays s’est trouvé. Il est temps que les vérités soient dites et que les responsabilités soient situées.

Cette campagne sera une opportunité pour le peuple malien de savoir…

Cette campagne j’en suis sûr serait l’opportunité pour que le peuple malien sache qui a été comptable de quoi.

L’ensemble des dispositions contenues dans le Pacte National y compris ses principes directeurs, ont été intégralement repris dans l’accord d’Alger de 2006 qui ne faisait que la compléter. Le processus amorcé dans le cadre du Pacte National était devenu désormais irréversible.

Quoi donc, IBK pouvait-il proposer de mieux au peuple malien dans les circonstances actuelles, au-delà de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ?

Dans tous les cas, l’histoire jugera chacun de nous.

Le Mali sacrifié sous l’autel du Pacte National…

Comment voyez-vous l’avenir politique du Mali en marge et après ces élections présidentielles ?

Ce qui est sûr, le Mali que nous, nous avons connu, ne serait plus jamais. Ce Mali, a été sacrifiée depuis 1992 sous l’autel du Pacte National conclu entre le gouvernement de la République du Mali et les mouvements et fronts unifiés de l’Azawad qui consacrait un statut particulier du nord du Mali. Ce pacte a été complété par d’autres accords et ententes signés par les gouvernements successifs et les différents groupes Touaregs. Notre avenir commun réside désormais dans la quête de la paix, de la réconciliation et la sécurité de nos populations qui passe forcément par la mise en œuvre intégrale de l’accord pour la paix et de la réconciliation, issu du processus d’Alger.

Malgré la signature de l’accord de paix d’Alger censé ramener la paix et réconcilier les maliens, son application pose toujours problème. De nos jours, la communauté internationale à sa tête la France et certains pays africains dont l’Ethiopie et la Côte d’Ivoire, veulent sanctionner tous les acteurs (des personnalités du gouvernement, de la Plateforme et de la CMA) semble-t-il. Que dites-vous?

Il faut comprendre comme je l’ai dit plus haut, que tous ces accords qui ont été signés par nos gouvernements successifs depuis la conclusion du Pacte National, sont venus en complément de celui-ci. Le pacte National, fut le premier véritable accord de portée internationale signé avec les mouvements et fronts unifiés de l’Azawad. Ce qui d’ailleurs, rendait désormais irréversible les négociations avec ces mouvements en ce qui concerne leurs revendications.

GMT a joué au dilatoire à Tamanrasset

Les accords de Tamanrasset (une sorte de compromis dilatoire) bien que contresignés par la médiation algérienne ne comprenaient aucun élément d’extranéité pouvant lui conférer une portée internationale. Mieux, toutes ces dispositions étaient soumises pour leur application à l’adoption par l’Assemblée Nationale du Mali de lois y afférentes. En réalité, l’accord de Tamanrasset n’avait qu’une portée interne.

Revendications de l’espace sahélo-saharienne

Aujourd’hui, toutes les difficultés que nous rencontrons dans la mise en œuvre de l’accord de paix et de réconciliation issu du processus d’Alger, réside en réalité dans la complexité de la question touareg qui oppose l’Etat souverain à des tributs nomades Touaregs qui justifient la légitimité de leurs revendications par l’occupation de l’espace sahélo-saharien bien avant l’avènement de l’Islam par une confédération de tributs berbères dont ils sont issus.

L’implication de la communauté internationale

L’implication de la communauté internationale dans le règlement de ce conflit avec les nouveaux instruments juridiques constitue une contrainte pour toutes les parties dans la mise en œuvre diligente de l’accord d’Alger.

Propos recueillis par Bokari Dicko
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