Préparé le plan national de réponse à la situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle, tel était l’objectif fixé à la 15ème session du Conseil national de sécurité alimentaire, tenue le vendredi 13 avril.
La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Agriculture Nango Dembélé assurant l’intérim du Premier ministre. Ont pris part à cette session, outre le ministre-commissaire à la Sécurité alimentaire, les partenaires techniques et financiers et mes responsables des ONG conventionnées.
C’est Sylvia Carrouso, représentante des partenaires techniques et financiers du sous-groupe Sécurité alimentaire et nutritionnelle qui a ouvert le bal des discours. Selon elle, cette 7ème session représente un cadre et un moment important. Car, il s’agit de prendre des décisions pour atténuer les souffrances des millions de populations par l’assistance alimentaire et autres moyens.
Après avoir réaffirmé l’engagement des partenaires à accompagner le gouvernement pour la réponse national et ma mise en œuvre de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle, Mme Corrouso s’est réjoui de leur partenariat qui a permis : l’adoption des textes de la réforme du dispositif national et sa validation, la création du Secrétariat technique et financier (STF).
La diplomate explique que le Commissariat à la Sécurité alimentaire est très important pour les partenaires techniques et financiers. A ses dires, cette session est particulière, car les populations durement éprouvées par les caprices de la pluviométrie, attendent les résultats du plan de réponse national. Sylvia Carrouso estime qu’il y a certes un gap financier qu’il faut combler. Elle préconise cependant, un partage d’informations. Elle plaide pour une accélération de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Pour le ministre Nango Dembélé, le Conseil national est l’organe de gouvernance des crises alimentaires et nutritionnelles au Mali. Selon la présente session se tient dans un contexte alimentaire et nutritionnel difficile pour plus d’un quart de la population du Mali, à cause des nombreuses poches de déficit pluviométrique constatées à la sortie de la Campagne agricoles 2017-2018. Cette situation, le ministre l’ampute essentiellement aux perturbations survenues en début de campagne, à l’arrêt précoce des pluies au mois de septembre, à la faiblesse de la crue qui en est découlée et les dégâts des déprédateurs tels que les oiseaux, les sauterelles, les chenilles et les pucerons. Il a indiqué aussi que les perspectives de productions maraichères et de contre saison sont également moyennes à mauvaises.
Nango Dembélé soutient que toutes ces difficultés susmentionnées affectent négativement les autres secteurs économiques pourvoyeurs de revenus et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et des animaux devenue problématique en 2018 sans une anticipation rapide sur les réponses appropriées.
Il explique que l’évaluation définitive du Système d’alerte précoce et celle du Cadre Harmonisé ont donné : 932 651 personnes en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère, soit 4,9% de la population, pour lesquelles une assistance alimentaire gratuite est nécessaire sur trois mois de soudure de juillet à Aout et cela concomitamment avec d’autres types de réponses ; et 3 416 119 personnes sont en insécurité alimentaire modérée, soit 18,1% de la population, pour cette catégorie est requise des actions d’appui à la résilience.
A cet effet, estime le ministre, le Plan national de réponse 2018, tentera d’apporter des solutions d’atténuation pour plus de 4 348 770 personnes (en phase2, 3 et 4), tout en mettant en cohérence les actions conjointes de l’Etat et de ses partenaires d’appui.
A noter que la session s’est penchée sur l’adoption du planning de réponses au titre de l’année 2018, portant sur l’assistance alimentaire, le cash transfert, l’appui au bétail, aux cantines scolaires, la lutte contre la malnutrition sous toutes ses formes, la reconstitution des stocks de sécurité, pour ne citer que celles-ci.
Ainsi, la fin des travaux, les participants ont fait le point de la mise en œuvre des recommandations de 2017 ; examiner la situation alimentaire et nutritionnelle définitive élaborée par le SAP ; partager et analyser le bilan du Plan National de réponse 2017 tout en tirant les enseignements pour l’examen du projet de Plan National de Réponses de 2018, pour son adoption ; formuler à cet effet, des nouvelles recommandations appropriées pour l’ensemble des parties prenantes à l’atténuation des difficultés alimentaires et nutritionnelles identifiées au titre de la période de soudure.