Certains l’avaient déjà enterré politiquement. D’autres l’attendaient sur le front des hostilités contre le régime d’IBK. Mais ceux qui connaissent l’homme, savaient que entre soulever quelqu’un et le terrasser ne sont pas synonymes. Il l’a dit lui-même lors de l’émission ‘’Politik-invité’’ d’Africable, « le MPR est le parti qui a été le plus ostracisé du paysage politique malien ». Cela se comprend aisément, car c’est le seul qui se réclame du l’héritage de la IIè République ; héritage que l’on a pris soin de falsifier pour le rendre exécrable aux yeux du public.
Ce qu’il n’a pas dit (par humilité peut-être) ce que lui, Choguel, est l’un des hommes politiques les plus harcelés. Mais à chaque fois, il prône la pondération, le sens de la retenue. D’ailleurs, il a l’habitude de déconseiller à ses proches collaborateurs ou partisans de répondre à des attaques visant sa personne. De ce fait, il est resté longtemps avec un cliché inventé de toutes pièces et un renom de seul véritable héritier de celui qu’on appelle communément le président dictateur et sanguinaire, Moussa Traoré. Aussi surprenant que cela puisse paraître, autant le beau-fils, Cheick Modibo Diarra, que le fils, Boukader Traoré, ne souffrent de leur proximité avec l’ancien président. Choguel ne s‘en offusque pas outre-mesure. Chaque fois, il se limite à dire que le rôle du MPR était de réhabiliter « les anciens dignitaires « (ce qui fut un véritable succès au regard de l’utilisation que les différents régimes démocratiques font de ces cadres de l’ancien UDPM) mais aussi de rétablir la vérité sur le bilan de la IIèRépublique.
L’on a cru le reléguer aux oubliettes en lui confiant la direction du CRT. Une structure qui ne disposait pas d’assez de marge de manœuvre et de moyens pour pleinement jouer son rôle de régulateur des télécoms. Avec brio, comme lors de son passage à la tête de l’école des Télécoms et des Postes de Djikoroni, Dr Choguel Kokala Maïga y mettra du sien pour sortir cette structure de l’ornière, au prix de sa tête. Car à plusieurs reprises, il a réussi à tenir tête aux deux opérateurs, dont la puissante firme française Orange. A ce niveau, ses compétences lui ont valu le titre de « Oscar du leadership des Managers Africains » et son dynamisme a permis de renflouer les caisses de l’Etat. N’échappant pas toujours à l’antipathie dont son identité politique est la cause, Choguel sera dans le viseur du pouvoir, à travers les services de contrôle, qui ont fouiné dans tous les coins et recoins de l’AMRTP, sans succès. Même si les moindres informations, souvent sans fondement étaient distillées dans la presse, le Vérificateur Général, dans son rapport a félicité le directeur général de l’AMRTP pour sa bonne gestion. Cela ne suffira pas, car le président du MPR sera par la suite au centre d’un autre combat à fleurets mouchetés, mené cette fois-ci contre certaines autorités de la transition de 2012. Mais, pour rien au monde, il n’a accepté de courber l’échine. La raison était unique : « obliger le Tigre à lever ses griffes sur le fameux fonds d’accès universel ». Peine perdue, car aucune pression n’a pu obliger Dr Choguel Kokala Maïga à utiliser ce fonds à des objectifs, autres que ce auxquels il était destiné.
La guerre du fonds continuera même après sa nomination au Gouvernement, lorsque le chef du Gouvernement, lui même voulant s’en servir a décidé de rattacher l’AMRTP directement de la Primature. Comme si cela ne suffisait pas, il ordonna la création d’une Agence de Gestion du Fonds d’Accès Universel (AGEFAU), rattachée elle aussi à la Primature. Après avoir perdu gain de cause, car l’AMRTP fut rattachée à la Présidence de la République, le PM en question n’a trouvé d’autre solution que de sortir ce gênant ministre du gouvernement pour le faire remplacer par un autre ministre politique, avec qui il a de bonnes relations. Cela pour un seul but : amener cet ancien opposant à tirer à boulets rouges sur le régime. C’était sans compter sur la maturité politique de Choguel. Qui, comme il a eu lui à le dire, « même si j’avais gros sur le cœur ma dignité ne permet pas de critiquer un gouvernement auquel j’ai participé… »
Choguel est de nouveau sollicité par le pouvoir. Il est à l’écoute des cadres et des militants de son parti. Il se décidera en temps opportun. Dans l’intérêt supérieur du Mali.