La tension entre les rebelles séparatistes du Mnla et les groupes armés arabes locaux dans le nord est de nouveau montée d’un cran. De violents affrontements ont opposé les groupes impliqués le week-end. Ces heurts qui ont éclaté vendredi ont été confirmés par des sources rebelles et militaires.
Le Mnla qui est plus une virtuose du micro que des armes prétend que ses combattants ont été attaqués dans la localité d’Anéfis par une colonne d’islamistes armés. Le mouvement rebelle soutient qu’il affronte des éléments du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujoa), un groupe islamiste qui a occupé Gao pendant plusieurs mois avant l’intervention militaire française en début d’année et a lancé une série d’opérations suicides depuis que la ville a été libérée.
De son côté, une source militaire malienne donne une autre version totalement différente. Il a confirmé que des combats acharnés ont eu lieu entre les groupes armés. L’officier explique le contexte, en rappelant que depuis l’arrivée de l’armée française à Kidal, le Mnla a multiplié les exactions contre les Arabes.
Déjà le 5 mai dernier, une « cargaison de drogue » était au cœur des tensions qui avaient opposé les deux groupes armés du MAA (Mouvement des Arabes de l’Azawad) et du Mnla à Ber. Les forces armées maliennes appuyées par leurs alliées du Burkina Faso avaient dû se déployer dans la localité pour mettre la population à l’abri des règlements de comptes des groupes rivaux armés.
Le 13 mai, des nouveaux affrontements avaient éclaté dans une petite localité située à 110 km de Ménaka en allant vers Ansongo. Selon notre source militaire, ils avaient fait une quarantaine de morts du côté du Mnla et plusieurs blessés dans les rangs du groupe armé arabe.
Quid du bilan des combats du week-end passé ? Il serait très lourd. En effet, la même source avance un bilan de 73 morts chez le Mnla, mais avouait ne pas détenir le bilan chez les groupes armés arabes, hier en fin d’après-midi.