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Candidature de Bathily : Un manque de réalisme flagrant
Publié le mardi 17 avril 2018  |  Le Témoin
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© aBamako.com par Androuicha
Visite de terrain effectuée par le ministre Mohamed Aly Bathily
Bamako, le 30 juin 2015. Le ministre des affaires foncières et des domaines de l`Eta, M. Mohamed Aly Bathily a effectué une visite de terrain à Souleymanbougou dans le cercle de Kati en région de Koulikoro pour s`enquérir du niveau d`occupation illicite de la servitude de la rivière Farako.
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L’annonce de la candidature probable de l’ancien ministre de la justice aura surpris plus d’un. A moins de 3 mois de la présidentielle, on peut bien se demander ce qu’il pourrait proposer au peuple pour voir été artisan du bilan actuel que dénonce son fils Ras Bath.





S’il est des candidatures inattendues, celle de Mohamed Ali Bathily en est de très surprenante. Démis de ses fonctions ministérielles depuis le remaniement de Janvier dernier, il s’est aussitôt mué en opposant si farouche qu’il finit par lâcher ce qui prendra le peuple à contre-pied : se porter candidat pour Koulouba 2018. Ce fut à l’occasion d’une sortie des APM qu’il dirige que la nouvelle est tombée.

L’avocat, qui a siégé durant 4 ans et demi au sein du gouvernement, n’exclut pas en effet d’affronter son employeur. Il semble oublier qu’il a été au cœur du système pour avoir servi à différents départements et non des moindres : la justice, l’habitat et les affaires foncières. A aucun moment, il n’aura démissionné alors qu’il savait que les divergences de vues étaient multiples. Au ministère de la justice, qui est de ses compétences techniques, il se mettra même à dos la famille judiciaire.

Aussi, Me Bathily se faisait plutôt remarquer par ses frasques au sein de l’équipe gouvernementale notamment ses défiances au détriment du manque de solidarité. C’est surement ce caractère perturbateur qui aura conduit le Chef de l’Etat à le démettre. Il est évident que l’actuel PM Soumeylou Boubeye Maiga n’aurait pas voulu collaborer avec lui, connaissant le tempérament de ce dernier.

Au demeurant, les APM lui servaient de caisse de résonnance à l’encontre des détracteurs du régime actuel, une tribune où il mettait le foncier en avant et prônait à l’envi le leadership d’IBK pour arracher l’adhésion des foules. Mohamed Ali Bathily ne se privait pas d’effectuer des sorties les week-ends à travers le pays profond pour implanter les APM. On comprend déjà qu’il fut remis en cause par une tendance de son propre camp car les idéaux prônés durant son séjour gouvernemental ont changé de trajectoire.

C’est justement cela le bémol car la candidature de Bathily est évoquée à …3 mois du scrutin. Comment proposer une vision d’alternance sur un trimestre pour un acteur qui a été de tous les gouvernements hormis le dernier ? Ses prises de position contre ce pouvoir qui l’a finalement fabriqué politiquement ne peuvent que surprendre. S’il est vrai qu’il n’était devenu ministre frondeur que durant l’année écoulée, il n’a pas eu le cran de démissionner. L’ancien Garde des sceaux a plutôt continué sa mission au motif qu’un leader religieux dépêché par IBK l’aurait supplié.

Alors que des collègues à lui comme Moussa Mara, Choguel Kokala Maiga voire Mountaga Tall ont eu le cran de changer de camp et être en adéquation avec la contradiction, Me Bathily attendait d’être débarqué pour peindre tout en noir. Pourtant, il doit savoir que le peuple malien n’est pas dupe. Même le monde rural qui est essentiellement acquis à sa cause se désolidarisera de lui, au regard de son incohérence à moins de 4 mois d’une consultation décisive. Difficile de passer sous silence par ailleurs qu’il affirmait son soutien à Aliou Boubacar Diallo de l’ADP-Maliba, en fin Mars. Une alliance qui indiquait déjà qu’il semblait adopter la posture de son feu follet de fils : être le faiseur de roi.

Au finish, il se lance dans la course contre un pouvoir qu’il aura lui-même façonné et dont il partage un bilan des plus mitigés : la continuité de la corruption en milieu judiciaire, les litiges et conflits d’intérêts dans le foncier, etc. Mohamed Ali Bathily aura fort à faire avec une époque où les électeurs prônent de plus en plus l’alternance à travers un jeune leader à Koulouba. C’est dire qu’il aura du mal à se défaire de l’image qu’il s’est donnée au nom de son présumé soutien inconditionnel d’IBK. Les exigences de l’électorat sont accrues et il le saura peut-être à ses dépens.

Idrissa Keita

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