Après une période d’accalmie, le front social reprend avec les mouvements de grève. Pour preuve, la Section Syndicale de la Justice affiliée à la Centrale démocratique des travailleurs du Mali (CDTM), après avoir effectuée trois mouvements de grève courant 2017, entend observer une grève de 5 jours à partir du 8 mai 2018. Dans un préavis de grève signé le lundi 16 avril 2018 par le secrétaire général de la section syndicale de la justice, Issa Sékou Sidibé, adressé au gouvernement à travers Mme le ministre de la fonction publique et des relations avec les institutions, dont nous avons reçu copie, le syndicat revendique 11 points qui tournent autour de l’amélioration des conditions de travail et de vie des 819 agents évoluant dans le secteur.
« La Section Syndicale de la Justice vient par la présente vous notifier son préavis de grève. Le mouvement de protestation débutera le 08 Mai 2018 à 00H et prendra fin le 12 mai 2018 à 23H 59Mn. Par cette action, nous souhaitons attirer votre attention sur les faits suivants : suite à l'échec des négociations en date du 24 février 2017, le 23 Mars 2017 et le 08 Mai 2017 et jours suivants avec le gouvernement, la Section Syndicale de la Justice réitère le maintien de ses différents points de revendications qui sont : l’octroi d'une indemnité de participation à la judicature aux personnels de la justice, la revalorisation du taux de prime de risque pour tous les personnels de la justice, la création d'une Direction des Ressources Humaines (DRH) conformément à l'esprit de l'Ordonnance 09-009 / P-RM du 4 Mars 2009 », c’est en substance ce qui ressort du préavis de grève adressé au gouvernement.
Et ce n’est pas tout, car le syndicat a d’autres doléances dont l'adoption des textes portant création des Services Pénitentiaires d'Insertion et de Probation ; l'adoption de textes portant création du service social de la Justice, des Services Sociaux Spécialisés auprès des tribunaux et des établissements pénitentiaires, l'octroi d'un crédit de fonctionnement à travers la création d'une ligne budgétaire en faveur des Services Sociaux Spécialisés des tribunaux et des établissements pénitentiaires, la valorisation des frais d'enquête sociale à travers l'institution d'une indemnité d'assistance judiciaire et d'enquête sociale en faveur des travailleurs sociaux, l'ouverture du bureau de l'enfance et sa dotation en moyens adéquats de fonctionnement et la nomination des délégués à la protection de l'enfance, le renouvellement de la commission d'élaboration des textes du cadre de l'Administration Pénitentiaire et de l'Education Surveillée, l'octroi d'une indemnité de sujétion à la permanence et de garde aux personnels de santé des établissements pénitentiaires.
Et enfin, l'octroi d'une indemnité de sujétion aux Archivistes et Bibliothécaires servant dans le secteur de la justice. Contacté hier, mardi 17 avril 2018, dans l’après midi par le Républicain pour avoir d’amples informations, le secrétaire général de la section syndicale de la justice, Issa Sékou Sidibé a fait savoir que ce préavis de grève est fait pour attirer l’attention du gouvernement par rapport à cette situation. « Nous avons exécuté trois mots d’ordre de grève déjà (24 février 2017, le 23 mars 2017 et le 8 mai 2017), le gouvernement est resté sourd face à nos préoccupations.
Ce n’est que partie remise. On a fait trois négociations qui n’ont pas prospéré. Plutôt que de faire face au traitement sérieux de nos problèmes, le gouvernement fait toujours une fuite en avant, chose qui nous a beaucoup frustré », a-t-il martelé. Et d’ajouter que cette grève sera suivie sur toute l’étendue du territoire national. A l’en croire, son syndicat est différent du SAM (Syndicat autonome de la magistrature) et de SYLIMA (Syndicat libre de la magistrature). A ses dires, la section syndicale de la justice est composée de 819 agents dont les fonctionnaires de la justice, administrateurs civils, secteurs des finances, contrôleurs, les travailleurs sociaux, médecins, psychopédagogue, contractuels, chauffeurs, plantons, secrétaires etc.