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Tombouctou : Les hors-la loi font la loi
Publié le mercredi 18 avril 2018  |  Le 26 Mars
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De 22 heures à 6 heures du matin, les voitures et engins à deux roues ne sont pas autorisés à circuler dans la cité des 333 Saints. De nuit, aucune activité récréative n’y est organisée. Pire, les narco- trafiquants et autres malfrats, rançonnent, enlèvent des personnes, des véhicules et tuent en plein jour.

A Tombouctou, il ne faut ni voir, ni entendre, ni parler. Au risque de perdre la vie.

La tranquillité légendaire de la ville de Tombouctou est de nos jours, un lointain souvenir pour les populations.

Impuissants, les habitants assistent régulièrement à des assassinats, enlèvements de personnes, de voitures et d’engins à deux roues.

C’est une implacable bande de narcotrafiquants et de malfrats opérant dans la ville et la région qui est à l’origine de la situation.

En effet, elle est bien connue à Tombouctou, cette bande bien structurée de narcotrafiquants dont certains membres vivant dans la ville, imposent leurs lois et leurs règles aux paisibles populations.

Très fortunés grâce au trafic de drogue, d’armes à feu, de véhicules volés, ils tuent de jour comme de nuit quiconque se met sur leur chemin. Ce qui certainement les stimule est que, après leurs forfaits, ils ne sont ni traqués, ni poursuivis. Actuellement, aucun habitant de la ville ne peut s’offrir le luxe de posséder un véhicule 4×4 en bon état. L’engin lui est systématiques retiré. En cas de résistance, son propriétaire est tout simplement abattu. C’est pourquoi, de nos jours, tous les véhicules des structures étatiques et des ONG sont garés à Mopti.

Les responsables des véhicules concernés, pour se rendre à Bamako doivent emprunter l’avion jusqu’à Mopti et récupérer leurs voitures afin de regagner la capitale ou d’autres localités du Sud.

A leur retour, le voyage finit à Mopti où ils stationnent les véhicules pour de nouveau prendre l’avion afin d’être à Tombouctou.

Les routes de tous les dangers

Pour les téméraires qui n’ont d’autres choix pour aller à Mopti, Ségou, Bamako et autres, ils n’ont que deux chemins : Tombouctou- Goundam –Mopti ou Tombouctou- Douentza- Sévaré.

Pour ceux qui choisissent l’axe Tombouctou- Niafunké – Mopti, ils courent le risque de sauter sur un engin explosif. Parce que, sur ce trajet ; il y a une présence massive et visible de djihadistes, qui, certes, ne s’en prennent pas à eux, mais posent régulièrement des engins de la mort avec comme adjectif d’atteindre les Famas en patrouille. C’est ainsi que, lundi dernier, un de ces vieux véhicules transportant des passagers a sauté sur une mine. Tous les occupants de l’engin ont été tués.

En ce qui concerne le trajet Tombouctou- Douentza- Sévaré, il est ‘’géré’’ par des brigands armés qui dépouillent les passagers de tous leurs biens et s’évanouissent dans la nature avec leur véhicule.

Choisir ou ne pas choisir ?

Un dilemme pour les habitants de Tombouctou qui doivent : ou voyager sur l’axe Tombouctou Niafunké en courant le risque de monter sur une un engin explosif, ou emprunter le trajet Tombouctou- Douentza sur lequel opèrent les implacables bandits armés.

Nombre d’habitants de Tombouctou face à la situation ne tentent actuellement point le voyage vers Bamako qui pourrait leur être fatal.

Pire, face à ces assassinats, enlèvements de véhicules et d’autres biens, quand bien même les complices de ces actes criminels sont souvent connus des populations, celles-ci préfèrent fermer les yeux, boucher les oreilles et se taire. Le silence étant devenu une loi qu’il faut respecter ou…périr.

Envoyé spécial à Tombouctou

Malick Camara

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