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Denrées de première nécessité : Plus de peur que de mal
Publié le vendredi 27 avril 2012   |  L'Essor




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Si les céréales ont renchéri, le prix du lait, du sucre et de l’huile reste stable en dépit des inquiétudes suscitées par la crise politico-militaire. Depuis le coup d’Etat du 22 mars et l’occupation du Nord par la rébellion armés, la hantise des ménages est de voir s’envoler les prix des denrées alimentaires de grande consommation comme les céréales, l’huile, la farine, le lait. Ils redoutent aussi les conséquences négatives de la surpopulation engendrée à Bamako par l’afflux massif de nos compatriotes fuyant les régions septentrionales.
Actuellement dans la capitale, une surchauffe est perceptible sur le prix des céréales. Mais selon les commerçants interrogés, celle-ci ne peut être principalement imputable à la crise politico-militaire, mais plutôt à la mauvaise pluviométrie que notre pays a connue l’hivernage dernier. Un tour dans les marchés les plus courus de la capitale montre clairement que les produits de première nécessité sont abondants. Le problème vient de leurs prix qui ont grimpé par endroits. Le maïs, une céréale de moyenne consommation dans la capitale, n’a pas simplement renchéri, il est carrément introuvable. Sur une vingtaine de boutiques visitées, seuls deux négociants de céréales en disposaient en petite quantité. Le mil était la céréale la plus consommée traditionnellement dans les ménages, mais depuis 2005, le riz l’a supplanté dans les familles urbaines.

La hausse légère des prix des céréales sèches survient à un moment où la majorité des Maliens cherche, tant bien que mal, à joindre les deux bouts. Le mil, le riz et le sorgho étant les aliments de base de la majorité de la population l’on mesure aisément l’angoisse des consommateurs croisés hier dans des marchés bamakois. Fort heureusement, le prix de l’huile, du lait en poudre et du sucre n’a pas bougé. Sur les marchés de Kalaban-Coura, Médine et Bagadadji, le sac de 100 kg de riz est vendu entre 37 500 et 40 000 Fcfa. Le même quintal de riz coûtait de 30 à 35 000 Fcfa, voilà deux mois. Il faut 25 000 Fcfa pour acheter un sac de mil et 20 000 Fcfa pour un sac de sorgho. Siriki Traoré, vendeur de céréales au marché de Bagadadji, admet que les prix ont un peu augmenté mais le justifie par le jeu de l’offre et de la demande : « C’est devenu presqu’une habitude dans notre pays. En période de soudure, le commerçant augmente un peu les prix en raison de la forte demande », souligne-t-il. Les affaires, assure-t-il, ne marchent pas comme auparavant à cause de la crise institutionnelle et sécuritaire que connaît notre pays. « Les clients se sont fait rares.

L’argent ne circule plus et la vie semble s’être arrêtée depuis bientôt un mois. Malheureusement, très peu de nos concitoyens ont les moyens de faire de grosses provisions. La majorité vivote au jour le jour. En outre, ils doivent faire face à de nombreux problèmes imprévus surtout ceux dont les parents vivent dans le Nord de notre pays », s’inquiète Siriki. Avant les troubles, indique-t-il, il pouvait écouler 2 à 3 tonnes de riz par jour sans compter les achats effectués par nombre de commerçants détaillants qui viennent s’approvisionner dans sa boutique. Actuellement, la morosité est totale. Dans un autre magasin proche, spécialisé, lui, dans la vente de riz d’importation, le constat est identique. Le gérant Yacouba Koné assure que le prix du « riz importé » n’a pas varié depuis un mois. Ainsi pour se procurer un sac de 100 kilogrammes de riz étuvé importé du Burkina-Faso voisin, il faut débourser 36 500 Fcfa. Ici aussi les clients se font désirer. Notre interlocuteur indique que rien ne va actuellement mais ne désespère pas.

Il est, en effet, convaincu qu’avec la mise en place progressive des institutions, le marché lui aussi se redressera. Heureusement pour les consommateurs, le sucre, l’huile et le lait en poudre n’ont pas suivi les céréales dans leur hausse. Fousseyni Sidibé, un grossiste du marché de Médine, assure même que le prix de l’huile a baissé. Dans sa boutique, un bidon d’huile de 5 litres est cédé entre 4250 et 4500 Fcfa selon qu’il s’agisse d’huile de palme ou d’arachide. Pour un bidon de 20 litres d’huile de palme qui revient aujourd’hui à 17 500 Fcfa, il en fallait 19 500 Fcfa, il y a un mois. Le sac du sucre, lui, coûte 25 500 FCFA, tandis que le sac de lait en poudre de 25 kg reste à 60 000 Fcfa. Le constat général c’est que la crise a plombé les activités commerciales et économiques. Les commerçants, comme leurs clients, espèrent un mieux rapide et sensible qui s’amorcerait avec la nomination du nouveau gouvernement.

par Mariam A. Traoré

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