Enterrons la hache de la guerre et allumons le flambeau de la paix, du vivre ensemble et de la cohésion sociale. Tel est le leitmotiv des associations «TABITAL PALAAKU ET GINNA DOGON », deux associations de la jeunesse de Mopti. L’une peulh, l’autre dogon, ont donné rendez-vous à la presse nationale et internationale le mardi 17 avril 2018 à la Maison de la presse de Bamako pour exprimer leur volonté de faire taire les armes qui crépitent dans la région de Mopti entre Peulh et Dogon et promouvoir le vivre ensemble comme cela a été toujours le cas depuis la nuit des temps. Les communautés peulh et dogon vivant à Bamako étaient aussi nombreuses à ce rendez-vous placé sous le signe de la paix et de la cohésion sociale entre les deux communautés.
Il y a un paradoxe entre les rumeurs qui courent et ce qui s’est passé ce mardi 17 avril 2018 à la Maison de la Presse de Bamako. Si certains disent que le torchon qui brule entre Peuh et Dogon dans la région de Mopti a été allumé par les ressortissants de ces deux communautés vivant à Bamako, mais la foule venue nombreuse a prouvé le contraire.
Le coup d’envoi du discours conjoint a été donné par la Maitresse de la cérémonie par une brève historique sur la situation géographique du Mali et l’origine de ce conflit entre Peulh et Dogon. D’après elle, « cette crise remonte en 2012 avec la crise politico-sécuritaire au nord du Mali. C’est cette même crise qui s’est prolongée au centre, et plus précisément dans la région de Mopti ».
Dans leur discours conjoint, les Présidents Casimir SOMBORO, Dogon et Ibrahim DICKO, Peulh ont réaffirmé devant l’opinion nationale et internationale leur franche volonté de continuer de vivre ensemble sans frottement, comme cela été toujours le cas depuis belle lurette. Ils ont aussi décidé de conjuguer leurs efforts par des actions concrètes, afin de mettre un terme à ce conflit insensé qui ternit l’image des deux communautés.
Les actions à mener
Les membres des associations Ginna Dogon et Tabital Pulaaku ont décidé de tirer le taureau par les cornes en annonçant par voie de presse, un vaste programme d’éradication de ce conflit.
Ce programme va de sensibilisation à la caravane de paix dans les zones concernées par le conflit, des émissions radio et télé et des sketches conçus à cet effet.
Les Présidents des associations Ginna Dogon et Tabital Pulaaku ont dit : « ceux qui ont pris les armes sont des jeunes comme nous. C’est pourquoi, nous avons décidé d’aller à leur rencontre pour les sensibiliser ». Les deux conférenciers ont précisé que: « Ce conflit a été créé et alimenté par des forces obscures venues d’ailleurs. Les Peulhs et les Dogons ont juste cédé à la tentation. C’est pourquoi, ils disent NON ! NON aux suspicions.
NON à la méfiance. NON aux invectives. NON à l’énervement. NON à l’amalgame. NON à la violence dans toutes ses formes.
Enfin, une déclaration commune a été lue.
Ainsi, les associations Ginna Dogon et Tabital Pulaaku jurent la main sur le cœur qu’il n y a pas de conflit entre Dogon et Peulh dans la région de Mopti ; travaillerons dorénavant pour qu’ensemble le climat d’antan qui a toujours régné entre les deux communautés, revienne ; soutiennent les actions du gouvernement à ramener la paix et la quiétude, singulièrement dans la région de Mopti ; invitent tous les jeunes à déposer les armes et de bannir la violence et la haine ; propagation de messages de paix ; mobilisation pour combattre l’ennemi commun, qui est le chômage ; éviter l’amalgame et la suspicion ; reconnaissent que le conflit qui sévi dans le cercle de Koro, n’est pas un conflit inter-ethnique.
Enfin, les deux associations ont prôné la paix et l’union pour faire face à la situation.