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Après les migrants, sale temps pour les étudiants maliens en Algérie: Le silence coupable des autorités maliennes et algériennes
Publié le vendredi 20 avril 2018  |  Infosept
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© aBamako.com par as
Visite au Mali d`une délégation de l`Algérie conduite par le ministre algérien des Affaires Maghrébines et Africaines, AbdelKader Messahel.
7 octobre 2012. Bamako. Le ministre algerien des Affaires Maghrébines et Africaines, AbdelKader Messahel.
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Après la vague d’arrestation et de rapatriement de migrants maliens d’Algérie, qui d’ailleurs se poursuit dans le silence total, place maintenant à l’arrestation des étudiants. Toujours, dans le silence total des autorités maliennes.

Le 22 mars 2018, l'étudiant Seydou Tembely, un boursier de l'Etat malien, inscrit en 3ème année à l'Université des Sciences et Technologies d'Oran va au commissariat de police de la ville pour répondre à une convocation. Il y va, espérant avoir des informations sur son passeport, qu’il avait perdu bien avant. Car, il avait déclaré la perte de son document à la Police. Selon, nos sources, sans autre forme, il est mis aux arrêts le 22 mars 2018, c’est-à-dire, presqu’un mois, jour pour jour sans qu’on ne sache ce qu’on lui reproche.

Ainsi, selon les camarades de l’étudiant, «jusqu'à nos jours, nous ne sommes pas édifiés sur les chefs d'accusations retenus contre lui». Ces camarades dénoncent toujours le silence total sur les raisons de son arrestation, tant du côté des autorités de l’Ambassade du Mali en Algérie et celles consulaires que des autorités algériennes. Car, ils disent avoir essayé en vain de rentrer en contact avec l’Ambassade du Mali à Alger. «Maintenant on n'est à bout parce qu'on a fait tout notre possible mais on n'est limite parce qu'on est que des étudiants» nous a confié un étudiant depuis la ville d’Oran.

Toujours, selon nos sources à Oran, le département de police dans lequel, l’étudiant est retenu aurait fait la confidence qu'une simple mission consulaire de l'Ambassade aurait débloqué la situation. L'Ambassade a été saisie aussitôt par le Bureau Coordinateur de l’Association des Élèves, Étudiants et Stagiaires Maliens en Algérie (AEESMA) pour faire la dite mission, ne serait-ce que pour s'enquérir des conditions de détention de notre compatriote, il y a environ un mois, mais hélas, l'ambassadeur n'a jamais donné d'ordre de mission pour ce faire.

Par ailleurs et selon nos sources, le non-paiement des trousseaux de l'année académique 2017-2018 et du premier terme des bourses vient s'ajouter au ras-le-bol des étudiants face à l'affaire Tembely ainsi qu'à la non-implication de l'ambassade dans la résolution des problèmes de nos ressortissants. Ainsi, depuis le mercredi 11 avril furent déclenchées des manifestations pacifiques demandant un éclaircissement sur l'arrestation de l’étudiant Tembely, ainsi que sa libération, le paiement des bourses et trousseaux et le départ même du premier responsable de l'Ambassade.

Aussi, le matin du lundi 16 avril dernier encore, la manifestation s'est poursuivie suite à l'appel à une grève illimitée du Bureau Coordinateur de l'AEESMA pour dénoncer le retard de paiement des bourses, pour le soutien à l’étudiant incarcéré et pour le départ de l'ambassadeur du Mali en Algérie.

Un petit groupe d'étudiants avec à leur tête le vice-président coordinateur de l'AEESMA, s'est vu bloqué à l'entrée de la chancellerie par la police qui a reçu des instructions fermes. Ce jour, le Bureau Coordinateur de l'AEESMA a déploré la faiblesse de la mobilisation de la base pour lui prêter main forte dans le combat de la défense de ses droits et intérêts et surtout dans le combat de la preuve de l'unité des fils de la nation malienne derrière leur sien en l’occurrence l’étudiant Tembely.

Aussi, les autorités consulaires et celles de l’Ambassade du Mali en Algérie, seraient connues pour leur inaction dans la résolution des problèmes auxquels nos compatriotes font face. Cela, elles l’auraient démontré lors de la vague d’arrestation, suivie du rapatriement de nombreux migrants maliens vers leur pays.

On se rappelle et cela continue d’ailleurs, ces migrants sont rapatriés dans des conditions inhumaines, privés de leurs biens, sans que nos autorités ne daignent lever le petit doigt pour dire quoi que ce soit. Diable, quelles autorités consulaires avons-nous en Algérie qui ne seraient pas capables de se lever pour chercher à comprendre ce qui se passe dans une arrestation d’un ressortissant malien, qui de surcroit est étudiant ?

Il importe de retenir que sur autorisation de SEM Nainy Touré, ambassadeur du Mali en Algérie, depuis plusieurs jours l'Ambassade du Mali à Alger est encerclée par des unités de la police algérienne qui auraient reçu l'ordre d'interdire l'accès de la chancellerie à tout ressortissant malien. Cette mesure est prise pour désamorcer les vagues de manifestants demandant le départ de l'ambassadeur.

Mais, dans l'urgence, il pénalise les personnes ayant fait des réservations de billets d'avion dans le besoin de laissez-passer et sur un long terme aucun ressortissant malien ne peut jouir d'un quelconque service de l'Ambassade sous les ailes des forces de l'ordre.

En tout cas, les étudiants Maliens d'Oran en particulier et d'Algérie en général, lancent un cri d’alarme et appellent les autorités maliennes, à s'impliquer afin qu'on sache pourquoi leur camarade a été arrêté et œuvrer pour sa libération. On ne comprend pas comment un pays peut traiter le ressortissant d’un pays qu’on dit ami et frère sans une réaction officielle des deux côtés ?
Au moment où nous mettions sous presse cet article, on apprenait que le Mali aurait rappelé d’urgence son ambassadeur d’Alger et son consul basé à Tamanrasset. Ceux-ci, pour dénoncer les conditions inhumaines infligées aux Maliens expulsés d’Algérie.

Dieudonné Tembely
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