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Enquête sur un complot contre le Mali : Pourquoi la MINUSMA importe la viande du Mali en provenance du Sénégal ?
Publié le vendredi 20 avril 2018  |  Nouvel Horizon
conférence
© aBamako.com par Momo
conférence de presse du Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la MINUSMA
Bamako, le 02 juin 2016 le Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la MINUSMA a tenu une conférence de presse sur l` attaque de Gao
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Après le Nigéria, le Mali a le 2ème cheptel le plus important en Afrique de l’Ouest. L’effectif du cheptel national est estimé à plus de 10 millions de bovins, 15 millions d’ovins. Le pays s’est doté de 7 abattoirs dont 5 abattoirs régionaux et 2 abattoirs frigorifiques à Bamako. Malgré ces atouts, la viande consommée par la MINUSMA est celle du Mali, en provenance du Sénégal. Cet état de fait prive les acteurs de la filière viande d’une manne financière, car pour l’approvisionnement de ses soldats en viande, la MINUSMA se tourne vers l’extérieur. Alors question : Pourquoi la MINUSMA importe la viande du Mali en provenance du Sénégal ?

DE L’IMPORTANCE DU SECTEUR DE L’ELEVAGE AU MALI

Le sous secteur de l’Elevage, de par son importance stratégique dans l’économie malienne, et la conjoncture actuelle marquée par une demande très forte des populations en produits animaux, figure en bonne place dans les actions prioritaires du Gouvernement. Sa contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) se situait autour de 15,2% en 2013, derrière les produits de l’agriculture (16,2%) et devant l’or (7,2%) selon le rapport le des comptes nationaux, élaborés en 2015 par l’Institut National de la Statistique (INSTAT).

L’effectif du cheptel national est estimé à plus de 10 millions de bovins, 15 millions d’ovins…

Chacune des 10 régions du Mali possède des atouts. C’est ainsi que la région de Mopti reste de loin la première région d’élevage en bovins avec 28% des effectifs tandis que Gao vient en tête en ovins et caprins avec respectivement 20,34% et 19,33% des effectifs nationaux. La région de Kayes est par excellence la zone d’élevage des équins, Kidal celle des camelins, Koulikoro et Ségou celles des porcins tandis que Sikasso domine en volailles.

Le pays s’est doté de 7 abattoirs dont 5 abattoirs régionaux et 2 abattoirs frigorifiques à Bamako. L’Abattoir Frigorifique de Sabalibougou est en administration provisoire depuis juin 2012 et celui de Bamako en gestion privée. Les abattoirs de Kayes, Ségou et Mopti sont en concession. Les abattoirs de Sikasso et Koutiala sont aussi en administration provisoire.

Les effectifs d’animaux abattus en 2015 ont atteint 62 419, 996 tonnes, toutes espèces confondues, contre 54 510, 506 tonnes en 2014, soit une augmentation de 14,51%. Les exportations de bétail étaient de 230 180 bovins; 788 171 ovins. C’est à ce niveau que nous perdons énormément, sur tous les sous-produits de l’abattage. Le flux monétaire engendré par les exportations du bétail se chiffre à plus de 103,4 milliards de FCFA.

LE CYNISME DE LA MINUSMA

La Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), présente au Mali depuis avril 2013, comprend 14 200 personnes dont 11 200 militaires, 1 400 policiers, et 1 619 civils. Pour nourrir ce beau monde, la mission Onusienne dépense une fortune colossale, (c’est le cas de la viande qui nous intéresse ici). Le Mali bénéficie peu de cette manne financière. Pour approvisionner ses soldats sur le terrain en viande, la MINUSMA importe de la viande à partir du Sénégal. Quel cynisme et quelle aberration quand on sait que le Mali a le 2ème cheptel en Afrique de l’Ouest après le Nigéria.

MME KANE ROKIA MAGUIRAGA A L’ABATTOIR DE BAMAKO

Pour s’enquérir des conditions d’abattage sanitaires, mais également des conditions d’approvisionnement en viande dans le District de Bamako, Mme le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Mme Kané Rokia Maguiraga s’est rendue à l’Abattoir Frigorifique de Bamako (AFB), le 30 mars 2018. La visiteuse nocturne s’est réjouie du fait que toutes les conditions d’abattages sont respectées. Il y a des vétérinaires qui se relèvent 24 h sur 24 pour l’inspection sanitaire. Aussi, sur la chaîne d’abattage, le repos des animaux est respecté avant l’abattage. «Nous avons une population à majorité musulmane, l’abattoir frigorifique de Bamako respecte le rite musulman Halal qui veut que tous les animaux, avant d’être égorgés, doivent être couchés face à la Kaaba», avait déclaré Mme le ministre de l’Elevage et de la Pêche.

LE SAVOIR FAIRE DE L’ABATTOIR FRIGORIFIQUE DE BAMAKO

Situé dans la zone industrielle, l’abattoir frigorifique de Bamako (AFB) est le premier abattoir de notre pays. Il fut créé en 1965 pour résoudre les problèmes sanitaires de la viande pour la population du District de Bamako. Aujourd’hui, l’abattoir frigorifique compte 103 salariés inscrits à l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), selon son promoteur, Abdoul Wahab Moulekafo dit Kokè, qui a acquis l’endroit en 2003, a consenti un investissement de plus d’un milliard de F CFA dont plus de 80% sont des matériels neufs.

Aujourd’hui, l’AFB abat plus de 300 têtes de bovins par jour, environ 800 têtes d’ovins et caprins. Ce nombre peut atteindre 400 à 1000 à l’occasion des fêtes musulmanes comme l’Aïd el fitr ou le Maouloud.

De nos jours, l’AFB a 12 chambres froides dont 2 de congélation totale à -22°c ; et 10 chambres froides à -2°c. L’on se rappelle lors de la visite du guide libyen, Mohamad Kadhafi, courant 2010, le PDG de l’Abattoir Frigorifique de Bamako, Abdoul Wahab Moulekafo dit Kokè, a été sollicité pour 70 têtes de bœufs égorgés, la viande congelée et transportées dans des camions jusqu’à Tombouctou. Trois de ces camions sont aujourd’hui garés, faute d’être sollicité.





Daba Balla KEITA
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