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Pour fabrication illégale d’armes, les frères Yanoga dans le box des accusés
Publié le vendredi 20 avril 2018  |  Le Tjikan
Armes
© Autre presse par DR
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Ali, Seydou et Modibo, issus de la même fratrie, ont été jugés ce jeudi 19 avril par le Tribunal de Grande Instance de la Commune VI du District de Bamako.

Ali Yanoga, 39 ans, t-shirt blanc, l’air décontracté, chapelet au bras droit, est appelé le premier à la barre. Le Procureur lui prie de se débarrasser de son accessoire religieux. Le prévenu s’exécute sans résistance. Ses deux frères, Seydou 31 ans et Modibo 29 ans, le rejoignent à la barre, ensuite. Le procès démarre. Les trois prévenus sont poursuivis pour fabrication illégale d’armes. Ils sont sans avocat.

«Nous avons été arrêtés à notre domicile par la police. Nous étions en train de travailler », s’explique Ali, l’aîné du groupe. «Avez-vous l’autorisation de fabriquer des armes?», interroge la présidente de la Cour. «Nous avons hérité ce métier de notre oncle. Lui, il avait l’autorisation. Mais il est décédé », déclare Ali. La présidente se tourne vers le Procureur. «Des questions?».

«Avez-vous vu l’autorisation de votre oncle?», lance le Procureur. Les trois frères se regardent, surpris par la question. «Je ne suis pas instruit moi. Mais nous n’avons pas vu l’autorisation. Nous avons exercé ce métier avec lui pendant plusieurs années avant son décès», se justifie Ali.

Le Procureur réplique: «outre les fusils, on vous reproche de fabriquer des pistolets automatiques. Ce n’est pas artisanal ça. Êtes-vous conscients des conséquences de la fabrication illégale d’armes?»

A demi-mot, Modibo, le cadet répond : «nous ne vendons pas les armes à n’importe qui». Mais face aux juges, ni lui, ni ses coaccusés ne parviennent à expliquer les critères de choix de leurs clients.

«Mme le président, ces jeunes sont inconscients des conséquences de leur acte. Alors que ces armes pourraient être utilisées contre eux-mêmes », déclare le Procureur. Cependant selon lui, le code pénal interdit la fabrication d’armes sans autorisation mais ne prévoit pas de peine pour l’auteur de l’acte.

La présidente de la Cour a décidé de prononcer son verdict la semaine prochaine. Une tâche probablement pas aisée.

Lassina NIANGALY

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