Pour venir en aide aux populations vulnérables pendant la période de soudure, le plan national de réponse 2018 tentera d’apporter des solutions d’atténuation pour plus de 4.348.770 personnes tout en mettant en cohérence, les actions conjointes de l’Etat et de ses partenaires.
Selon le Ministère de l’Agriculture, le planning de réponses au titre de l’année 2018 portera sur l’assistance alimentaire, le cash transfert, l’appui au bétail, aux cantines scolaires, la lutte contre la malnutrition sous ses formes, la reconstitution des stocks de sécurité.
En effet, les résultats de l’évaluation définitive du Système d’alerte précoce (SAP) et du cadre harmonisé dans l’espace CILSS suscitent des actions urgentes. Selon les données, 932.651 personnes sont en insécurité alimentaire et nutritionnelle sévère pour lesquelles, une assistance alimentaire gratuite est nécessaire sur les trois mois de soudure à savoir de juin à août et cela concomitamment avec d’autres types de réponses. Aussi, 3.416.119 de personnes sont en insécurité alimentaire modérée et nécessitent des actions d’appui à la résilience.
« N’eût été l’agenda surchargé du gouvernement, il aurait déjà adopté la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Car, il a été déjà examiné en conseil de cabinet en janvier dernier. Le gouvernement est bien avancé dans le processus de réformes institutionnelles et des outils de gouvernance du dispositif national de sécurité alimentaire qui améliorera les performances des réponses apportées aux couches les plus vulnérables », a expliqué le ministre de l’Agriculture. Selon lui, la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle permettra à des millions d’hommes, de femmes et d’enfants de ne plus souffrir de la faim. Elle revêt un caractère particulier en raison du fait que plusieurs régions du pays connaissent de graves crises alimentaires, nutritionnelles et pastorales appelant à des réponses urgentes et coordonnées.
Selon les résultats du Système d’Alerte Précoce, la campagne agricole 2017-2018 a été appréciée comme globalement moyenne avec des poches de mauvaise production céréalière par endroits.
Cette situation, souligne le ministre, est due essentiellement aux perturbations survenues en début de campagne, à l’arrêt précoce des pluies au mois de septembre, à la faiblesse des crues et aux dégâts des déprédateurs des cultures.
Par ailleurs, il a indiqué que les conditions générales d’élevage sont globalement moyennes avec toutefois des poches de déficit de biomasse dans le Sahel occidental et dans la vallée du fleuve Niger de Mopti à Gao.
En outre dit-il, l’accès physique à certains pâturages des zones exondées des régions de Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et du Nord de celles de Ségou, Mopti reste difficile à cause de l’insécurité persistante. Les productions halieutiques sont moyennes à mauvaises à cause de la faiblesse de la crue qui n’a pas permis une bonne inondation des frayères (zones de reproduction des poissons).
« Toutes ces difficultés affectent négativement les autres secteurs économiques pourvoyeurs de revenus et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et des animaux. Elles s’avèrent également préjudiciables pour les réponses appropriées à apporter aux populations affectées et aux animaux éprouvés par le manque de fourrage », a déclaré le ministre Nango Dembélé.