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Election présidentielle du 29 juillet: des maliens dénoncent la pléthore de candidature !
Publié le vendredi 20 avril 2018  |  Info Matin
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© aBamako.com par A S
Le premier conseil des ministres du gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA
Le premier conseil des ministres du gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA s`est tenu à Koulouba le Dimanche 16 Avril 2017. Photo: Koulouba
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L’élection présidentielle prévue pour le 29 juillet prochain arrive à grands pas. Si des candidats se sont déjà déclarés publiquement, beaucoup d’autres, qui manifestent l’intention d’être dans la course pour Koulouba attendent le moment propice pour trancher. En attendant le feu vert de la Cour constitutionnelle qui a la latitude de valider ou d’invalider les candidatures sur la base de la loi, le moment venu, nous avons tenté de recueillir les points de vue de certains Maliens sur la pléthore de candidatures qui profile à l’horizon.

Bandiougou Charles COULIBABLY est inspecteur des finances à la retraite. Il justifie la pléthore des candidatures à l’élection présidentielle par le fait que beaucoup de politiciens maliens travaillent pour eux-mêmes et non sur la base d’un Projet de société pour le Mali.
Selon lui, cette réalité n’est pas sans conséquence. ‘’Quand un politicien n’a pas de Projet de société, il a surement un projet personnel qui ne peut être réalisé que par lui-même et pour ses intérêts personnels. C’est pourquoi ils sont très nombreux à se présenter au premier tour de l’élection présidentielle, pour ensuite monnayer leur 1 ou 2 % contre un poste ministériel », a démystifié le doyen COULIBALY.
Si tu demandes à n’importe quel de ces candidats de présenter son projet de société, tu te rendras compte que ce sont des copier-coller. ‘’ C’est pratiquement la même chose qu’ils présentent. À mon avis, si ces candidats se souciaient vraiment du Mali, ils se regrouperaient au maximum en trois ou quatre tendances’’, a expliqué Bandiougou Charles COULIBALY.
Selon son analyse, il trouve qu’il serait mieux de regrouper une tendance autour du Président actuel, Ibrahim Boubacar KEITA ; une tendance autour du jeune Moussa MARA ; une tendance dirigée par le chef de file de l’opposition, Soumaila CISSE, et une tendance regroupant les candidatures indépendantes.
Pour M. COULIBALY, ce groupage de candidatures donnerait plus de visibilité aux électeurs et permettrait au Trésor public de supporter mieux la charge financière de cette élection présidentielle.
« Cette floraison de candidatures pour une élection dont les enjeux sont très importants pour le Mali s’explique aussi par le laxisme de la Loi sur les conditions permettant de briguer la magistrature suprême. C’est cela aussi la mauvaise gouvernance », a fait remarquer notre interlocuteur.
Il croit savoir qu’à part 2 ou 3 candidats, les autres candidats n’auront que de faibles pourcentages au sortir du premier tour de la présidentielle. Ainsi, pour monnayer leurs voix, Bandiougou Charles COULIBALY a indiqué que les candidats déflatés au premier tour appelleront à voter pour le candidat le mieux placé pour le deuxième tour. Selon lui, ces candidats vont ensuite squatter les couloirs du Palais de Koulouba pour négocier des postes ministériels ou autres avantages. ‘’Ils ne se présentent pas à l’élection présidentielle pour le Mali, mais pour eux-mêmes’’, a insisté Bandiougou Charles COULIBALY.
Pour cet autre observateur, George DOUGNON, ces candidats se présentent pour la simple figuration et pour se faire voir. ‘’Il y a des candidats qui savent qu’ils n’ont aucune chance de gagner, ils se présentent afin de se garantir l’obtention d’un poste ministériel en se ralliant au candidat favori au second tour. En bref, beaucoup se présentent parce qu’ils sont opportunistes et avides de pouvoir et ne font que critiquer, car ils n’ont rien à proposer. C’est ridicule et budgétivore. Cela ne devrait pas être possible dans une démocratie digne de ce nom’’, dénonce George DOUGNON, ce professeur d’anglais.
De son côté, Adam COULIBALY, étudiante en Science juridique, soutient que la multiplicité de candidatures est une bonne chose du point de vue apparente si bien qu’elle explique le dynamisme de la démocratie et du multipartisme. Mais elle fustige le fait que la plupart de ces candidats se présentent pour simplement se construire une base électorale et non devenir président de la République. ‘’Ils veulent seulement se faire remarquer et accéder à des postes ministériels ou juteux après les élections’’, analyse Adam COULIBALY.
Pour Madou TRAORE, opérateur économique de son état, la pléthore de candidatures à l’élection présidentielle n’est pas une bonne chose. Il estime qu’au regard de la situation actuelle du pays, les partis politiques de l’opposition devraient s’unir et choisir un seul candidat sur la base d’un programme de société bien adapté à la situation socio-économique du pays.
‘’Mais ils ne sont pas capables de se hisser à cette hauteur après 5 ans de critiques acerbes et vaines, voire dévalorisantes’’, est persuadé M. Madou TRAORE.
Pour mettre fin à cette situation, il propose que l’État adopte une stratégie ou une loi pour durcir les critères de candidature à l’élection présidentielle au Mali.
Quant à Sita SIDIBE, enseignant de son état, il pense que la multiplicité de candidatures ne peut être qu’une chose négative. Pour lui, l’élection présidentielle de cette année est la dernière occasion de régler, à travers les urnes, le problème du divorce entre le peuple et ses élites. C’est la raison pour laquelle il propose que les partis politiques s’unissent pour l’intérêt de la nation. Ce, en faisant un consensus, un espace politique au sein duquel, tous se retrouvent pour proposer des Projets de société réalisables pour un meilleur changement à tous les niveaux, l’emploi, le logement, la sécurité…

Par MANGNE COULIBALY (Stagiaire)
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