À moins de quatre mois de la présidentielle, des acteurs politiques, de peur d’assumer leur défaite venir, s’engouffrent dans une brèche pour envoyer les autres Maliens à l’abattoir. Pour ces politicards en panne de légitimité, une fraude massive qui sera à la base d’une crise post-électorale serait en préparation par le pouvoir pour imposer son candidat. Et pourtant, au-delà du simple verbiage aucune preuve tangible ne vient corroborer ces affirmations incendiaires passibles de crime, toutes leurs revendications ayant été prises en compte par les pouvoirs publics.
À la faveur de l’espace d’échanges entre les leaders politiques, d’associations, activistes et militants autour de l’alternance en 2018 tenu, le samedi dernier, à la Maison de la presse, le chef de file de l’opposition, Soumaila CISSE, n’a pas manqué s’en prendre au régime. Il va même prédire que le président Ibrahim Boubacar KEITA, qui n’est même pas encore candidat, ne peut pas être réélu au 1er tour, sauf s’il s’appuyait sur ‘’la fraude électorale’’. Car, argue-t-il, IBK a perdu ‘’ses soutiens religieux et militaires’’.
Puis, pressentant le risque d’une crise post-électorale, Soumaila CISSE a déclaré avoir pris le devant en adressant une correspondance à l’ONU la sollicitant pour certifier les résultats du scrutin présidentiel de juillet prochain comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire.
Comme si cette supposée crise poste électorale pouvait venir ailleurs qu’au Mali et d’autres personnes que des Maliens, Soumi Champion prévient : « Notre pays, nous l’aimons, nous ne cherchons pas qu’il y ait une crise postélectorale. S’il y a une crise postélectorale à Bamako, les terroristes peuvent atteindre Ségou. Avant qu’on en soit conscient, ils seront à Baguinéda. Et ça, nous voulons l’éviter ». En réalité, ce ne serait ni l’ONU encore moins les djihadistes qui viendront imposer une quelconque crise poste électorale au Mali, mais des Maliens, notamment des politiciens alimentaires en manque de patriotisme, obnubilés de pouvoir qui entretiendront cette crise, s’il y en aura. Alors, qu’on fasse notre combat politique alimentaire, qu’on défende nos intérêts égoïstes, mais qu’on épargne les honnêtes citoyens de nos balivernes.
Quelques semaines plutôt, Nouhoum TOGO, membre du cabinet du chef de file de l’opposition tenait les mêmes propos lors d’un entretien qu’il a accordé à des confrères sur la position de leur camp par rapport à la confection des cartes d’électeurs. Après avoir donné la position favorable de l’opposition à la démarche ; ce jour, M. TOGO a accusé les pouvoirs publics de vouloir tout mettre en place pour ‘’réélire le président IBK dès le premier tour’’.
« Nous avons des informations sur ce qu’ils sont en train de préparer. Ils veulent réélire IBK avec 51 % dès le premier tour. Tout le monde sait que cela est impossible. Nous n’allons pas accepter une élection truquée », déclarait le responsable de la communication du cabinet du chef de file de l’opposition.
Et pourtant, toutes les exigences de l’opposition pour la tenue de scrutin transparent en juillet ont été jusque-là prises en compte. Lorsqu’on n’est pas sûr de sa force, on pense à des actions de sabotage. En même temps que l’opposition prophétise une crise électorale, elle fait à la fois un aveu défaitiste.
Tout ce bruit de l’opposition pour rien ou presque. En effet, toutes ces lamentations visent une éventuelle candidature du président de la République IBK que l’opposition a certainement peur d’affronter. Mais jusque-là, malgré la mobilisation de ses soutiens, le président IBK n’a rien dit sur sa propre candidature en juillet prochain.
Également, à ce jour, aucune tendance objective ne confirme la victoire d’un candidat dès le 1er tour de la présidentielle. Cette décision revient au peuple souverain et à non à Soumaila CISSE qui s’est versé depuis peu dans la prophétie.