Le nouveau Vérificateur général, Samba Alhamdou Baby, est réputé être un cadre très compétent, discret et efficace au regard de son parcours dans différents services de l’administration. Il est nommé pour un mandat de 7 ans en vue de lutter efficacement contre la corruption, la mauvaise gestion et la délinquance économique et financière. Il succède désormais à Amadou Ousmane Touré, qui avait remplacé Sidi Sosso Diarra.
Le Bureau du Vérificateur Général (BVG) a désormais un nouveau patron. Il s’agit de Samba Alhamdou Baby, Administrateur civil de son état. Il a été nommé Vérificateur général par Décret N°0367/P-RM du 11 avril 2018 par le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta. Cela suite au rapport de la Commission de dépouillement et d’évaluation des dossiers de candidature au poste de Vérificateur général puisque le mandat de l’ancien Procureur Amadou Ousmane Touré avait pris fin en mars 2018. En d’autres termes, le dossier de Samba Alhamdou Baby était meilleur parmi les différents postulants pour occuper ce poste de Vérificateur général.
Samba A. Baby est un cadre discret mais très efficace. Il est très connu de l’administration malienne comme étant un homme de défis, c’est -à-dire un grand bosseur. Partout où il a servi, il a apporté sa touche d’innovation et de rigueur. Pour sa nouvelle fonction, il est donc en terrain connu pour avoir été Contrôleur au Contrôle général des services publics pendant une dizaine d’années (2000-2013) où il a été chef de mission après avoir été membre d’équipe. A ce titre, il a procédé à la vérification financière et de gestion de services centraux, d’établissements publics, de collectivités territoriales, de missions diplomatiques. Il a aussi conduit les audits de performance de projets et de programmes et procédé à l’évaluation des politiques et programmes dans une optique de performance et de meilleur rendement des services. Toutes ces missions ont été menées avec rigueur et professionnalisme.
Détenteur d’un Diplôme d’études approfondies (D.E.A) en Droit de l’Université d’Etat de Kouban – Krasnodar (Ex-Urss) le nouveau Vérificateur général a décroché de 1989 -1992 un Doctorat d’Etat en droit de l’Académie des sciences juridiques de l’Ukraine (Ex Urss).
Comme expériences professionnelles, Samba Baby a occupé plusieurs postes de responsabilité grâce à sa compétence. De 1993 à 1994, il fut Chargé de mission au ministère de la Sécurité intérieure où il avait comme mission de “faire l’analyse et la synthèse des bulletins de renseignements quotidiens transmis par la Police, la Gendarmerie et la Garde nationale et exploiter les renseignements d’ordre politique, économique et social nécessaires à l’information et à l’action du gouvernement”.
Après avoir passé une année dans ce département très stratégique, Samba Baby a fait un tour au Secrétariat général du gouvernement comme Conseiller technique de 1994 à 2000. Pour ce faire, il était chargé de gérer le travail gouvernemental et de produire des avis juridiques, de vérifier la régularité et la conformité des projets de textes législatifs et règlementaires et conduire les réunions interministérielles.
De 2013 à 2014, Samba Baby fut chef du département des Investigations au Contrôle général des services publics où il avait en charge plusieurs missions. Il était chargé d’assurer la coordination des relations avec les Institutions supérieures de Contrôle des Finances publiques. Il s’agit de l’Organisation Internationale des Institutions supérieures de contrôle des finances publiques, de l’Organisation africaine des institutions supérieures de contrôle des finances publiques, de l’Organisation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques africaines francophones au sud du Sahara et l’Institut de développement de l’Initiative (IDI). Il avait aussi droit de participer à leurs réunions statutaires, de superviser les missions de vérification financière et de performance, de contrôler et suivre la performance du service en rapport avec le Contrôleur général et d’approfondir la vérification de conformité par rapport aux procédures et à l’objet assigné, notamment dans le cadre des ressources financières.
Depuis 2014, Samba Baby assurait le poste de secrétaire général du ministère de la Solidarité et de l’Action Humanitaire sous l’autorité du ministre Hamadou Konaté. Pour mener à bien ces missions, il avait en charge de coordonner, d’animer et de contrôler toutes les activités du Secrétariat général, des services et organismes relevant de ce département très stratégique. On peut dire, sans risque de se tromper, qu’il a beaucoup contribué à changer le visage de ce département à travers de bonnes initiatives et surtout la bonne gouvernance. Et ce n’est pas pour rien qu’il est respecté.
Le Vérificateur général a également pris part à plusieurs formations en vue de renforcer ses capacités. Il s’agit, entre autres, de l’atelier de vérification de performance avancée organisé à Yaoundé, au Cameroun, par l’AcdI-Crefiaf, l’atelier sur le renforcement des systèmes réglementaires nationaux pour une bonne gouvernance publique et privée plus efficace organisé par l’Idlo. Sans oublier le stage de formation en audit au Cabinet d’audit et de Conseils Kpmg Sénégal, voyage d’études sur la transparence et bonne gouvernance dans plusieurs villes des Etats Unis d’Amérique comme Washington, Dallas, New York, Seattle, Lincoln et à l’Ecole nationale d’administration de Paris sur le thème “corruption : réalités économiques et moyens de lutte”.
Notons que Samba Baby succède désormais à Amadou Ousmane Touré, qui avait remplacé Sidi Sosso Diarra au poste de Vérificateur général. Et ce dernier avait estimé à 388 milliards de Fcfa le manque à gagner total dû à la corruption et la mauvaise gestion dans les structures publiques ayant été contrôlées pendant son mandat. Et le désormais ex-Vérificateur général, Amadou Ousmane Touré, dans son Rapport 2015, a rendu public en octobre 2017, a souligné que 23 vérifications financières et de conformité ont été effectuées en 2015. Et le montant des irrégularités s’élève à 70,10 milliards de Fcfa dont 32 milliards au titre de la fraude et 37 milliards au titre de la mauvaise gestion. C’est dire que le nouveau Vérificateur général aura du pain sur la planche dans le cadre de la lutte contre la corruption au Mali.
Institué par la Loi n° 2012-009 du 8 février 2012 abrogeant et remplaçant la Loi n° 03- 030 du 25 août 2003, le Vérificateur Général est une Autorité Administrative Indépendante chargée de la Vérification Générale. Aux termes de l’Article 2 de la Loi n02012-009, il a pour missions : d’effectuer un contrôle de performance et de qualité des services et organismes publics et des programmes et projets de développement ; de contrôler la régularité et la sincérité des recettes et des dépenses effectuées par les institutions de la République, les administrations civiles et militaires de l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements publics; de procéder à la vérification d’opérations de gestion des entreprises dans lesquelles l’Etat ou une autre personne publique détient une participation financière; de vérifier la conformité et l’effectivité des biens et services pour l’acquisition desquels une société privée a bénéficié d’une exonération de droits douaniers ou fiscaux; de vérifier les concours financiers accordés par l’Etat ou toute autre personne publique à tout organisme par rapport à l’objet de ces concours; d’évaluer, à la demande du président de la République, du gouvernement ou du Parlement, les politiques publiques en vue de leur proposer les mesures et actions propres à assurer une meilleure adéquation du coût et du rendement des services publics, à rendre plus pertinent l’emploi des ressources publiques et d’une façon générale, à garantir le fonctionnement régulier des organismes et structures publics.
Conformément à l’Article 7 de la Loi n02012-009, le Vérificateur Général dispose, pour l’exercice de ses fonctions, d’une structure dénommée Bureau du Vérificateur Général (BVG) dont il assume la Direction. Le BVG est constitué du Vérificateur Général Adjoint, des Vérificateurs, des autres Personnels de Vérification et du Personnel d’appui.
Le Bureau est dirigé par le Vérificateur Général, assisté du Vérificateur Général Adjoint, tous deux nommés pour un mandat de sept ans non renouvelable, par un décret du Président de la République suite à un appel à candidatures ouvert.