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Art et Culture

2ème édition du festival international du MBolon 2018 : Kolondièba a vécu au rythme des sommités de la musique comme Abdoulaye Diabaté, Doussou Bagayoko, Yoro Diallo, Iba One
Publié le samedi 21 avril 2018  |  Aujourd`hui
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La 2e édition du Festival de MBolon (un instrument de musique à 3 cordes propre au cercle de Kolondièba) a vécu du 12 au 14 avril 2018 à Kolondièba. Espace de cohésion sociale, de fraternité, de brassage, le festival du MBolon valorise non cet instrument mythique qui galvanise des paysans, mais aussi les musiques et les danses traditionnelles du terroir. Durant les trois jours du festival, Kolondièba n’a pas dormi et a vécu au rythme de la musique des artistes locaux et des sommités de la musique malienne comme Abdoulaye Diabaté, Doussou Bagayoko, Yoro Diallo, Iba One… La cérémonie d’ouverture du festival était présidée par la ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, qui avait à ses côtés l’initiateur et le président du festival, Sidiki N’Fa Konaté, accompagné d’une forte délégation venue de Bamako.
Indéniablement, Sidiki N’Fa Konaté est un enfant de Kolondièba. Cela a été prouvé par l’accueil que les populations lui ont réservé par ses parents et les membres du Club des amis de Sidiki N’Fa Konaté, dans une ambiance de chants et de danses du terroir. Très ému par cet accueil fraternel, Sidiki N’Fa Konaté ne pouvait qu’être fier de lui-même. Cette manifestation à l’endroit de l’initiateur du festival augurait de très bons moments durant cet événement. Et la fête fut belle, avec une bonne organisation. La particularité du festival du MBolon est qu’il donne une place de prédilection aux artistes du terroir. Durant les trois jours, les populations de Kolondièba sans distinction d’âge ont dansé au rythme du MBolon qui est un instrument de musique qui galvanise, envoûte. Aucun connaisseur de l’instrument n’est resté insensible à son bercement. Dès le jeudi, avant son ouverture, le ton du festival a été donné avec des prestations folkloriques des artistes locaux.
Une cérémonie d’ouverture riche en couleurs
Le vendredi 13 avril 2018 fut le grand jour avec sa cérémonie d’ouverture présidée par le ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo. En prélude à cette ouverture, les donsos, Diakaridia Koné et Seydou MBolon (des joueurs de MBolon) ont donné le meilleur d’eux-mêmes, dans des prestations qui ont fait danser la foule. La cérémonie a été agrémentée par la troupe folklorique de Tengréla (Côte d’Ivoire) qui a impressionné les festivaliers par leurs accoutrements et leurs pas de danse. Et Sidiki N’Fa Konaté a tenu à les remercier pour leur participation remarquée au festival. “Nous sommes persuadés que ce sont des occasions comme celle du festival qui renforcent nos liens familiaux, culturels, d’amitié et de coopération”, a-t-il dit.
La cérémonie d’ouverture a été une tribune pour Sidiki N’Fa Konaté (président du festival) de remercier le chef de village, les notabilités de Kolondièba et la commission d’organisation pour leur implication dans l’organisation du festival. Il a particulièrement salué l’Association Kèwalé ani Sabali et sa marraine Mme Diawara Mariame Kondé. Un hommage a été rendu à Bakary Togola (président de l’Apcam) parrain du festival, parce qu’à ses dires, le MBolon est la musique de ceux qui travaillent la terre, qui croient au travail et au travail bien fait, mais aussi de ceux qui sont solidaires, toujours prompts à aider les autres. “Tu l’as dit Bakary, prenons-nous les mains les uns et les autres et arrêtons de nous attraper les pieds. Voilà une belle formule qui sied au parrain de notre festival. Vous avez cru en ce festival. Il est ton festival”, a dit Sidiki N’Fa Konaté de Bakary Togola.
La reconnaissance de Sidiki N’Fa Konaté à la ministre de la Culture
Le président du festival, Sidiki N’Fa Konaté, a été très reconnaissant envers sa cousine, la ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo du Ganadougou, pour sa disponibilité à l’accompagner. “Lorsque je vous ai parlé de ce festival, vous en avez fait votre festival non pas parce que vous êtes ministre en charge du domaine, mais parce que vous avez répondu à l’appel du sang, le sang du voisinage, le sang du cousinage, le sang du terroir, Mme la ministre ini balimaya (merci pour la fraternité)”, a-t-il souligné.
Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo (ministre de la Culture) :
“Le Festival du MBolon est sans doute une des réponses pratiques
aux défis de l’authenticité et de la résistance culturelle ”
La ministre de la Culture, Mme N’Diaye Ramatoulaye Diallo, a apprécié à sa juste valeur la chaleur et la fraternité de l’accueil réservé à elle et qui ne l’a pas surprise. ” Votre accueil ne me surprend point car en venant ici, chez nous à Kolondièba, je savais être en terre de cultures : la culture de la générosité, la culture de l’hospitalité, la culture de l’honneur, la culture du bonheur, entretenue autour du MBolon et transmise de génération en génération. Plus qu’un instrument de réjouissances populaires, ce merveilleux instrument à percussion est davantage un instrument de cohésion, qui anime les prières et les fêtes religieuses, accompagne les rites de passage et d’initiation, exalte la bravoure des travailleurs, ressasse les souvenirs, dénonce les tares de la société et rythme la vie tout court”, a-t-elle introduit.
Elle ajoutera que la culture malienne est ce que les Maliens ont de plus précieux à sauvegarder même si, comme l’a dit Sembène Ousmane, “le monde est en voyage”, et même s’il est désormais admis que la seule constance, c’est le changement. “Mais comment opérer le changement induit par la mondialisation en restant soi-même ? Comment rester enraciné dans ses valeurs porteuses et positives en restant ouvert aux souffles féconds de la mondialisation ? Par son originalité et sa richesse, le Festival MBolon est sans doute une des réponses pratiques à ce défi de l’authenticité, j’aillais dire, à ce défi de la résistance culturelle”, a-t-elle indiqué. Elle a rendu un hommage appuyé aux brillants esprits qui ont pensé ce festival du MBolon et à ceux et celles de Kolondièba et d’ailleurs qui ont converti le rêve de ce festival en réalité, au rang desquels figure Sikidi N’F Konaté et toute son équipe.
L’engagement de la ministre de la Culture
Pour Mme la ministre de la Culture, le Festival du MBolon offre la meilleure illustration de la richesse et de la diversité des expressions culturelles de Kolondièba. “Et il est de notre responsabilité collective de protéger et de promouvoir ce patrimoine pour les générations futures afin qu’elles gardent et célèbrent la mémoire de notre histoire collective. C’est pourquoi, je voudrais m’engager solennellement avec vous, ici, à mener une réflexion profonde et féconde en vue de jeter les bases d’une pérennisation du Festival du MBolon qui, par-delà l’affirmation de nos diversités culturelles, participe de l’autopromotion communautaire en générant des revenus, à travers notamment le tourisme culturel, l’artisanat d’art et les industries culturelles. Dans cette optique, le Festival MBolon aura toute sa place dans l’élaboration et la mise en œuvre des programmes et projets de développement socioéconomique et culturel du Cercle de Kolondièba en particulier et de la Région de Sikasso en général”, a-t-elle affirmé.
Pour la ministre de la Culture, le festival du MBolon, plus qu’un espace d’expression et de transmission des cultures locales à travers la création artistique et artisanale, contribue à positionner les savoirs et savoir-faire de différentes communautés comme une réponse pragmatique aux besoins contemporains.
Après ce cérémonial, il a été procédé à la remise des boîtes à pharmacie, de préservatifs (condom), de comprimés Aquatabs pour purifier l’eau potable et des manuels du délégué de la Cour constitutionnelle pour les élections présidentielles, législatives et les opérations de référendum aux 12 mairies du cercle de Kolondièba, un ordinateur au correspondant de presse de l’Amap, un panneau solaire à la bibliothèque de Kolondièba.
Après le festival, la Foire d’exposition-vente de Kolondièba
Sidiki N’Fa Konaté ne tarit pas d’idées. L’appétit venant en mangeant, il a émis l’idée d’une foire d’exposition-vente pour Kolondièba. Il a demandé aux autorités et à la population de Kolondièba de réfléchir sur cet événement pour que Kolondièba puisse accueillir cette année ladite foire.
Laquelle, avec le goudron, permettra d’écouler les produits agricoles de Kolondièba. “En cela, nous restons fidèles à notre slogan, la culture, moteur du développement. MBolon ka fo ! Baara ka kè ! Faso ka jo ! (Que le MBolon se joue ! Que le travail se fasse ! Que le pays se construise !)”, a-t-il indiqué. Comme pour dire que le MBolon est catalyseur de travail pour la construction du pays. Cette idée a été fortement appréciée et applaudie par les ressortissants de Kolondièba.
Siaka DOUMBIA, envoyé spécial

Le développement de Kolondièba en débat
e développement de Kolondièba à travers le Festival du MBolon est l’ambition et la priorité de Sidiki N’Fa Konaté, le président du festival. C’est ainsi qu’en marge du festival, une conférence-débat a été organisée le samedi 14 avril 2018 à la Préfecture pour débattre du développement du cercle de Kolondièba sous le thème ” Migration et développement local”. Pour le Préfet adjoint de Kolondièba, ce thème est évocateur car le cercle de Kolondièba, à l’instar de beaucoup de localités maliennes, est confronté à l’émigration de ses bras valides. A ses dires, la conférence-débat aura l’avantage de traiter du phénomène en vue de dégager des solutions pour le développement de Kolondièba qui freinera cette migration.
Pour le président du festival, Sidiki N’Fa Konaté, le thème “Migration et développement local” se justifie pour la simple raison que Kolondièba regorge d’énormes potentialités dans un Mali de solidarité. “Il est possible de vivre bien à Kolondièba, de créer des emplois pour les jeunes, les femmes, de fixer les populations dans leur terroir, de combattre l’analphabétisme et d’éviter que nos bras valides ne disparaissent dans le sable du désert ou dans les eaux de la Méditerranée, au milieu de nulle part”, a affirmé Sidiki N’Fa Konaté. Selon lui, la migration était dans le temps comme un rite initiatique qui permettait aux jeunes d’être aguerris pour devenir des hommes. Mais aujourd’hui, les donnes ont changé. L’émigration est devenue difficile avec ses lots de déperdition, de morts. La migration a fait vider les localités de leurs bras valides. “Donc, la conférence-débats a pour but d’échanger autour du développement local de Kolondièba et de proposer des solutions devant empêcher la migration et favoriser le développement local”, a-t-il précisé.



Les deux conférenciers ont entretenu le public venu nombreux sur les conséquences fâcheuses de la migration clandestine. Pour Marc Dabou (secrétaire général du ministère du Développement local), la solution à la migration est le développement local, à travers la décentralisation. A ses dires, la valorisation des festivals et du tourisme peut favoriser le développement local. Il a invité les populations au changement de comportement pour amorcer leur développement qui passe par la prise en compte par les élus des préoccupations des populations dans les initiations des projets. “Les élus doivent échanger avec les populations autour de leur gestion. Ces échanges permettent de créer la confiance entre les élus et les populations car ces populations seront informées de l’utilisation faite de leurs taxes et autres ressources”, a-t-il conseillé.
Mohamed Kondé (un Malien de l’extérieur) regrettera le fait qu’il est difficile de venir investir au Mali à cause des lourdeurs administratives et de la démission de l’Etat malien. A ses dires, le développement de Kolondièba doit passer par son industrialisation tributaire de son agriculture et de son orpaillage. Il a informé la jeunesse de Kolondièba de l’instauration par les pays européens d’une nouvelle Loi qui condamne les émigrants clandestins pris en Europe de 5 ans d’emprisonnement et au paiement de 75 000 Euro d’amende.
Les débats autour du thème ont permis de recueillir des propositions allant dans le sens du développement de Kolondièba.
Siaka DOUMBIA – envoyé spécial
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