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Intox et désintox: les paltoquets
Publié le dimanche 22 avril 2018  |  Info Matin
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse de Moussa Sinko Coulibaly
Bamako, le 11 janvier 2018 le général, Moussa Sinko Coulibaly animé une Conférence de presse au siège de son quartier généra
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Les palabres oisives qui se déroulent en ce moment, entre activistes et politiciens revanchards prônant l’alternance, offrent un petit concentré des limites des politiques de circonstance et de bidouillage.

Face à l’INTOX, nous vous proposons la DÉSINTOX.

Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.

L’antinomie

INTOX

Les activistes et les leaders politiques et d’associations prônant l’alternance depuis la fin de la lutte contre le projet référendaire du Président IBK, se sont retrouvés, le samedi 14 avril dernier, à la Maison de la Presse pour échanger sur ‘’l’alternance en 2018, quel contenu ? Quelle stratégie ? Quel programme ?’’. Moussa Sinko Coulibaly, à l’occasion affirme : « j’adhère à l’idée de rassemblement, de construire le Mali avec tous les Maliens ».

DÉSINTOX

Voici le modèle type d’une sortie foireuse. Pendant que certains de ses compères entendent par alternance balayer le système et les hommes qui l’animent, voilà Papouni, qui n’est vraiment pas en terrain connu, qui parle de construire le Mali avec tous les Maliens. C’est antinomique. On ne peut pas vouloir d’une chose et de son contraire en même temps. C’est à croire que le général déserteur broie du noir dans cette mare à caïmans politiques où chacun cache au mieux son jeu. Papouni, bienvenue dans l’enfer politique où les moindres faits et gestes sont scrutés à la loupe avec plus ou moins de bienveillance.

L’illusion

INTOX

« Alors nous voulons une coalition la plus large et la plus crédible possible pour réussir le changement »

DÉSINTOX

Pour être large, la coalition peut l’être, parce que l’échiquier politique grouille de Partis et d’associations politiques prêts à s’arrimer au plus offrant et qui de toutes les façons n’ont rien à perdre puisque ne disposant de rien, ni financièrement, ni en termes de vivier électoral. C’est donc un business juteux pour ces organisations alimentaires pour la plupart de grossir virtuellement certains cercles politiques.

Pour être crédible, il y a hiatus. La crédibilité de la Coalition est tributaire de ceux qui la composent. Quand un général ayant fréquenté les plus prestigieuses écoles pour servir son pays troque l’uniforme contre le basin blanc, pendant que son armée est en pleine campagne antiterroriste, il y a un problème de crédibilité qui se pose incontestablement. Pour les dinosaures politiques, leur crédibilité ayant été longtemps sacrifiée sur l’autel de leur instinct grégaire d’être à table et manger, pardon se goinfrer. Ainsi, si la crédibilité de la Coalition devait reposer sur la somme des crédibilités individuelles, alors adieu la Coalition idyllique qui dégagerait IBK. Nul n’ignore, en effet, le discrédit qui couvre ces hommes politiques qui passent leur temps à déblatérer et à jouer aux amuseurs publics.

La forfanterie

INTOX

Selon Nouhoum Sarr des FARE An Ka Wuli : « Le 29 juillet, s’il y a eu élection, la coalition pour l’alternance va battre IBK ».

DÉSINTOX

Voilà un autre marchant d’illusions qui danse plus vite que la musique. À ce qu’on sache, il n’y a pas encore d’acte constitutif d’une Coalition pour une alternance. Il y a juste un regroupement éclectique de Partis et de Mouvements politiques. À ce qu’on sache également, à part les hommes de main qui font montre d’un dévouement débordant, tous les ténors se prennent pour le candidat naturel de consensus la fameuse Coalition qui n’a pas encore formellement vu le jour. Comment cette Coalition fictive peut-elle battre quelqu’un ? Il faut sortir la tête des nuages et coller à la réalité, sinon le réveil sera brutal le 29 juillet.

« (…) S’il n’y a pas d’élection, il rendra sa démission au peuple malien et nous prendrons notre pays pour gérer définitivement le problème du Mali ».

C’est navrant et pathétique. Voilà des hommes politiques qui, au lieu de fourbir leurs armes politiques pour aller à l’assaut de Koulouba, comptent sur une démission du Président de la République pour accéder au pouvoir. Une petite leçon : si le Président termine son mandat constitutionnel, il n’est plus président de la République. Par conséquent, il n’a pas besoin de démissionner, parce qu’on ne démissionne pas d’une fonction qu’on occupe plus.

Une autre aberration de cet homme qui est décidément une calamité, c’est de parler de rendre sa démission au peuple. Mais le peuple c’est qui ? La rue ? Si en 2012 des gens ont ramassé le pouvoir dans la rue, il ne faut pas s’attendre à ce que le miracle se reproduise encore en moins qu’il ne soit un mode d’accession au pouvoir en République du Mali.

Gérer définitivement les problèmes du Mali ? Mon œil. Aucun problème du Mali n’a commencé en 2013. Tous les problèmes ont une cause lointaine, remontant à l’époque où les nouveaux messies étaient aux affaires. Ce n’est quand même pas le virus qui va prescrire l’ordonnance au patient pour le guérir ! Trêve d’imposture.

L’opportunisme grégaire

INTOX

Tiébilé DRAME, du PARENA, exhorte : « l’élection présidentielle ne se fait pas chaque année, c’est chaque cinq ans, alors travaillons ensemble pour réaliser l’alternance ».

DÉSINTOX

Là, il ne s’agit plus de verbiages puérils, de divagation d’un Bélier ; mais de défense de ses intérêts stratégiques. Cinq ans, en l’absence de l’habituel consensus aux frais de la princesse qui a donné naissance et entretenu ces loges politiciennes, c’est assurément la galère. Le bélier, jadis dodu, n’a plus de graisse ; il devient famélique. Cette Coalition penaude est une question de vie ou de mort pour le Bélier blanc qui ne pourrait survivre à cinq longues années supplémentaires de disette. En clair, il prêche pour sa chapelle, son salut ne se trouvant que dans une hypothétique alternance démocratique au pouvoir. Pour ce Bélier donc, probablement pour beaucoup d’autres expectants, l’intérêt supérieur du Mali est longtemps relégué en arrière-plan. Leur activisme est fondé sur un pur opportunisme grégaire. Mais le peuple saura reconnaître les siens, le moment venu.

La consternation

INTOX

Selon Soumi champion : « (…) Alternance ou alternative, le problème du Mali c’est IBK ».

DÉSINTOX

C’est réducteur et trop simple, signe d’une fébrilité et d’une vision étroite de la gestion d’État de celui qui a pourtant occupé de hautes fonctions et qui a même été qualifié de super ministre. C’est une lecture politique basique que de circonscrire le problème du Mali à IBK. C’est même un consternant raccourci que de résumer les malheurs du Mali à IBK. Parce que ce pays a existé avant lui et ce pays lui survivra. Pis, venant d’un esprit éclairé ou supposé tel, une affirmation d’une telle gravité mériterait d’être étayée par des preuves irréfutables. Mais que dalle ! Le problème, c’est IBK, point barre. Et les Maliens sont des benêts, dépourvus de jugeote pour gober les élucubrations haineuses d’un candidat miné par la vengeance. Un peu de respect pour l’intelligence collective.

Le dévoiement

INTOX

Soumi champion poursuit : « nous avons fait un manifeste, mais après cela, il faut des manifestations ».

DÉSINTOX

La rue, c’est l’expression par excellence du dynamisme d’une démocratie. C’est aussi le milieu naturel de l’Opposition, singulièrement de toute cette coterie politique incapable d’avoir un seul siège à la représentation nationale pour se faire entendre. Elle, la rue, n’a ni nom ni visage. Alors, elle excelle dans les productions rageuses, généralement décousues et manquant totalement de profondeur, quand elle ne bat pas le pavé avec des bottes aux semelles de fer. À l’évidence, ce ne sont pas des manifestations qu’il faut aux apprentis opposants, mais des places, et un fauteuil présidentiel. C’est tout ce qui les fait courir. Que nul ne s’en doute.
Pourtant, les Maliens ne sont ni dupes ni crédules. Ils savent jusqu’où peuvent mener des ambitions politiques démesurées. Ils gardent à l’esprit qu’en 2012 quand les soudards ont pris le pouvoir, nombre de ceux qui braillent aujourd’hui étaient soit allés se mettre au frais en Europe, soit dissimulés sous leur lit, si ce n’est sous les pagnes. Ils ont fui le péril, ces brouillards qui insidieusement créent les conditions d’une violence post-électorale.

La fourberie

INTOX

« Parce que nous avons peur de la crise postélectorale ».

DÉSINTOX

Pourtant, par votre discours incendiaire vous réunissez tous les ingrédients d’une crise post-électorale. Ça jase, ça joue à se faire faire, en prophétisant l’apocalypse. Mais, d’où viendrait la crise postélectorale si des gens n’allumaient pas le feu ? Après tout, ce n’est pas la première élection présidentielle que le Mali organise. En réalité, l’Opposition est dans une logique de violence post-électorale, en feignant d’ignorer que nul n’en a le monopole. Or, l’Opposition, ce n’est pas faire des prophéties dantesques, des trémolos et raconter des balivernes. Il s’agit d’une crédibilité, et non d’une agitation folklorique. Aucun populisme d’apprentis opposants obnubilés par le seul pouvoir ne devrait détourner les Maliens de la voie vertueuse du dialogue et de la quête constante de la paix. Sachons raison garder et mettons le Mali au-dessus de nos ambitions personnelles. ‘’Qui vit en crainte, il vit en honte’’. Proverbe français ; Petite encyclopédie des proverbes (1852).

Le conditionnement

INTOX

« Nous savons que le président ne peut pas gagner au premier tour ».

DÉSINTOX

Nous savons et c’est tout. Aucune preuve objective n’est avancée pour soutenir que le Président ne peut pas passer au premier tour. Vous n’êtes pas des démiurges, vous n’avez pas la science infuse et vos paroles ne sont pas parole d’Évangile. Alors, elles valent uniquement pour ceux qui voudraient leur accorder un sou.

En ce qui est du Président, il n’a pas encore officiellement dit qu’il est candidat. C’est donc ridicule de dégainer contre un adversaire non déclaré. Mais on dit : ‘’l’eau arrive à laver beaucoup de choses, mais pas une mauvaise langue’’. Proverbe croate ; les proverbes et expressions croates (1993).

Le Président n’a jamais soutenu qu’il gagnerait au premier tour de l’élection présidentielle ; ce sont ses partisans et sympathisants qui le lui promettent. Là, encore, c’est le fruit de l’imagination fertile d’un Soumi champion qui est dans une telle détresse psychologique qu’il a perdu prise sur la réalité. Il faut arrêter de semer les germes d’une crise post-électorale dans notre pays. Le radotage d’une victoire dès le premier tour de la présidentielle n’est rien plus qu’une suggestion à l’opinion de fraudes qui fausseraient les résultats du vote. En clair, Soumi champion de la manipulation mentale insinue que si IBK passait au premier tour, c’est que les règles du jeu démocratique n’auront pas été respectées. En sachant pourtant que tout est mis en place pour que cette élection présidentielle soit la plus transparente de toute l’ère démocratique du pays. Quand un Gouvernement s’engage à prendre en charge les frais des délégués de tous les candidats, pour que les décomptes se fassent en présence des représentants de tous les candidats, a-t-il objectivement envie de tricher ? Si Soumi s’avoue vaincu par avance, alors qu’il soit fair-play et qu’il n’en rajoute pas une couche.

L’indécence

INTOX

« (…) pour éviter de faire ce que certains ont fait, l’opposition a écrit une lettre au président du conseil de sécurité de l’ONU, de la CEDEAO et à l’Union africaine pour leur demander comme en Côte-d’Ivoire de certifier les résultats des élections présidentielles ».

DÉSINTOX

‘’La pudeur empêche la honte’’. Proverbe allemand ; Proverbes et dictons allemands (1855).

La fibre patriotique, ici, sur cette terre de courage et de gloire, ce n’est pas se ruer, se livrer poings et pieds liés à l’inconnu. Le linge sale se lave en famille.

Quand des gens se sont rués vers l’avion d’Air Burkina affrété par Blaise, Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, pour aller faire le grand déballage, à Ouaga, un certain mois d’avril 2012 (nous sommes en avril) parce que, eux, ont été évincés du pouvoir, voici les sarcasmes du Président COMPAORE que le peuple malien tout entier récolte : « Nous voulons venir à Bamako, mais nous ne voulons pas être frappés. La première fois que nous avions décidé d’atterrir à Bamako, nous n’avons pas pu le faire. La deuxième fois que nous nous apprêtions à y aller, c’est le Président par intérim, Dioncounda Traoré, qui a été agressé. Mettez de l’ordre à Bamako et nous viendrons ». Suprême humiliation pour un peuple fier. Mais de cela, les obsédés du pouvoir n’en ont cure. Ils persistent et signent ; ils récidivent. Cette fois-ci, c’est à l’ONU qu’ils veulent nous livrer en référence au désastre de la Côte-d’Ivoire où l’envoyé spécial de l’ONU, Young-jin Choi, proclame la victoire de Ouattara : « Les résultats du second tour de l’élection présidentielle tels qu’annoncés le 2 décembre par la commission électorale ne changent pas, ce qui confirme que le candidat Alassane Ouattara a remporté le scrutin », à l’hôtel du Golf, c’est-à-dire le QG du présumé vainqueur, au lieu d’un terrain neutre. La suite on la connaît…

À vrai dire, les infortunes chroniques sur l’échiquier politique ne devraient pas nous mener à un neuromarketing qui nous fait consommer davantage et mal. Le Mali a avalé trop de couleuvres depuis 2012. La Mission de l’ONU qui n’a réussi sur aucun des tableaux de sa mission au Mali n’a rien à certifier ; d’autant plus que le pays dispose d’institutions qui, jusqu’à preuve du contraire, fonctionnent correctement. Les apprentis sorciers, pardon opposants, devraient pouvoir comprendre cela et se reprendre et même se repentir. Malheureusement : ‘’vouloir donner de la conduite à l’homme qui n’en est pas susceptible, c’est vouloir laver un éléphant pour lui blanchir la peau’’. Proverbe persan. Les proverbes et dictons persans (1822).

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