Alors que l’on s’attendait à la remise des armes lourdes au Mécanisme opérationnel de coordination (Moc) le week-end dernier, ce sont plutôt les listes des combattants qui ont été déposées auprès du gouvernement. Un nouveau rendez-vous manqué.
Une étape importante du processus de désarmement, et de démobilisation réinsertion (DDR), c’est bien le dépôt de la liste des combattants et la remise des armes lourdes des groupes signataires à la Commission technique de Sécurité (CTS). Cette phase balise le terrain au démarrage des Moc des régions de Tombouctou et de Kidal annoncé le 30 de ce mois.
C’est le samedi 21 avril 2018 que les mouvements armés de la CMA et de la Plateforme devaient mettre des armes lourdes à la disposition des différents Moc dans les régions de Gao, Tombouctou et Kidal. Une information du site “Kibaru” qui explique cette promesse a été faite après que le gouvernement a promis de remettre le même genre d’équipements. Une des recommandations phares issues de la dernière session des travaux de la Commission technique de sécurité (CTS), tenue le mercredi 11 avril, à Bamako.
Le démarrage effectif des activités du Mécanisme opérationnel de coordination dans les régions de Tombouctou et Ménaka est prévu le 30 avril. Avant cette date, les mouvements ont promis de fournir la liste de leurs combattants devant participer à cette opération au plus tard le 20 avril. Toutefois, des difficultés subsistent puisque les Mouvements de l’entente, invités en tant qu’observateurs à cette réunion, n’ont pas voulu prendre part à ces opérations, s’estimant faire l’objet d’exclusion de la part des autres parties de l’accord.
Signalons que les bâtiments devant servir de quartier général à ces structures ont été aménagés depuis un certain temps. Le Moc de Gao a, quant à lui, timidement commencé des patrouilles qui ne se limitent pour l’instant qu’à l’intérieur de la ville.
Les raisons de la réticence
Pour l’heure, les trois parties censées participer à ces opérations à Tombouctou et Kidal, à savoir les FAMa, la CMA et la Plateforme, ont promis de mettre à la disposition de ces structures 17 éléments chacune. En tout, pour un début, ils seront donc 51 éléments à participer dans le Moc de Tombouctou et le même nombre pour Kidal. On est donc loin des 200 éléments armés pour chaque partie mis à la disposition du Moc de Gao.
A en croire le PM, le redéploiement des forces armées, dans le cadre du Moc sera ainsi effectif d’ici la fin du mois de mai. Le volet désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), qui concernait initialement seulement les groupes armés signataires de l’accord de paix, sera élargi “aux groupes armés non-signataires de l’accord”, ainsi qu’aux “éléments de groupes d’autodéfense qui renoncent à la violence”, a souligné le Premier ministre.
De sources dignes de foi, la réticence des autorités maliennes à mettre des armes lourdes à la disposition des différents Moc s’explique par le fait qu’elles craignent de voir ces équipements disparaitre ou atterrir dans des mains indésirables comme ce fut le cas pour certains véhicules pick-up enlevés par certains éléments de groupes armés.
Pourtant le gouvernement a annoncé sa dotation en moyens conséquents, notamment en armes lourdes afin de dissuader sur le terrain.