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DPG du Premier ministre : Plusieurs mesures concrètes annoncées
Publié le lundi 23 avril 2018  |  Le 22 Septembre
Déclaration
© aBamako.com par A S
Déclaration de Politique Générale (DPG)
Bamako, le 20 avril 2018 le premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga a fait sa Déclaration de Politique Générale a l`Assemblée nationale
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Soumeylou BoubeyeMaïga se propose de conduire, s’il gagne la confiance du parlement, les orientations du Président de la République, déclinées en quatre axes majeurs





Conformément à la tradition constitutionnelle, quatre mois après sa nomination et après avoir balisé le terrain sur les défis urgents qui attendent, le Premier ministre SoumeylouBoubèyeMaïga (SBM) a présenté son programme sous la forme d’une Déclaration de Politique Générale (DPG), le vendredi 20 avril 2018, devant les honorables députés.C’était en la présence effective des membres de son Gouvernement.

Celui à lui incombe la lourde tâche de diriger toute l’action gouvernementale en cette année électorale et d’assurer la cohérence de ses actions, a annoncé plusieurs mesures concrètes qu’il appartiendra au parlementaire d’en juger la pertinence, ce lundi, à travers le grand débat oral. Les députés ont attentivement écouté le chef du gouvernement présenter les mesures phares qui seront en vigueur d’ici la fin du quinquennat ainsi que les objectifs à atteindre.

D’entrée de jeu, après avoir rendu hommage à l’ensemble de ses prédécesseurs, SBM a indiqué qu’il se soumettait à cet exercice en ayant « une claire conscience des exigences et des contraintes du moment, mais avec aussi la ferme conviction que la nation malienne recèle en elle la capacité d’y faire face ». Il n’a pas arrêté d’exprimer au Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, sa reconnaissance pour la confiance placée en lui le 30 décembre 2017, pour conduire l’action du Gouvernement sous son autorité. Dans une Déclaration de 18 pages, le Premier ministre a détaillé son programme gouvernemental conformément à la feuille de route du chef de l’Etat. En effet, plusieurs
mesures concrètes sont annoncées.

Ainsi, profondément convaincu de l’urgence et de l’importance des missions qui attendent son Gouvernement, le Premier ministre se propose de conduire, s’il gagne la confiance du parlement, les orientations du Président de la République, déclinées en quatre axes majeurs. Il s’agit de poursuivre la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger ; d’endiguer l’insécurité grandissante dans le Centre du pays ; de satisfaire la demande sociale par l’accélération de la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences sociales et d’organiser des élections transparentes, crédibles et apaisées.

Des actions suivant la triple vocation : « protéger, rassembler et servir »

Dans ces missions, SBM se donne une triple vocation : « protéger, rassembler et servir ».Selon lui, protéger, parce que le Gouvernement a le devoir de gagner la guerre asymétrique qui est imposée par le terrorisme et de préserver toutes les valeurs qui fondent le vivre ensemble. « Nous prendrons en charge notre devoir de protection tout d’abord en poursuivant la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Cet Accord représente un vaste chantier de réformes dans les domaines clefs qu’il aborde, notamment en ce qui concerne les questions politiques et institutionnelles, ainsi que les questions de défense et de sécurité. Le Gouvernement dans sa mise en œuvre reste guidé par la nécessité fondamentale de préserver l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays, toutes deux largement consacrées par l’Accord et par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la CEDEAO », a-t-il expliqué.

S’agissant de la deuxième vocation qu’il se donne, celle de rassembler les Maliens est fondée, selon le Premier ministre SBM, sur la conviction du Président de la République dans son adresse du Nouvel An à la Nation le 31 décembre 2017 à savoir : « Aucune crise de l’ampleur et de la complexité de celle que nous affrontons ne se résorbe par des solutions purement sécuritaires. La paix ne se maintiendra et ne se fortifiera que si se renforce aussi l’entente nationale ». Pour SBM, les défis auxquels le Mali fait face ne peuvent être relevés dans un climat de dissension permanente. C’est pourquoi, il a réitéré que c’est de la mission du Gouvernement de conduire un certain nombre d’initiatives concourant à la réconciliation et à l’apaisement. La première de ces initiatives, soulignera-t-il, constitue une prise en charge des instructions présidentielles. Il a notamment mentionné la rédaction d’un projet de loi sur l’Entente nationale, proposant des mesures spéciales d’amnistie ou de cessation de poursuite en faveur de certains acteurs.

Le Premier ministre dira que les violences intercommunautaires qui surgissent dans les Régions du Centre de notre pays sont loin d’être spontanées. Il a attiré l’attention que lorsque les forces du mal n’en sont pas les instigatrices, elles essaient d’en tirer profit. C’est pourquoi, il a rassuré que son Gouvernement privilégie la voie du dialogue pour dénouer les tensions. Il a, notamment rappelé le bien-fondé de la mise sur place de la mission d’apaisement à laquelle participent les cadres des différentes communautés des zones de conflits.

Parallèlement à ces actions d’apaisement, le Premier ministre annonce le déploiement des initiatives susceptibles d’empêcher les jeunes de s’engager dans les rangs des djihadistes et d’aider ceux qui veulent en sortir de s’y soustraire. « Nous le ferons en nous appuyant sur différents leaders sociaux et communautaires. Ces partenaires nous aideront à poursuivre et à intensifier les actions de sensibilisation, d’information et de « déradicalisation », a-t-il rassuré.

Quant à la troisième vocation des actions du Gouvernement SBM, celle de servir le peuple malien, elle répond à l’exhortation du Président de la République qui demande aux compatriotes « de n’abdiquer ni de l’espérance, ni de la confiance malgré les épreuves ». « C’est cette confiance et cette espérance que soutient le Programme présidentiel d’urgences sociales dont l’exécution a déjà commencé. Ce Programme est constitué d’un ensemble de mesures et d’activités qui sont à mettre en œuvre dans le court terme avec un impact rapide et visible au bénéfice des populations et particulièrement les plus vulnérables d’entre elles », a expliqué le Premier ministre.

Accélérer la mise en œuvre du Programme présidentiel d’urgences Sociales : « Le Gouvernement déploiera tous les efforts nécessaires pour accélérer la mise en œuvre du Programme », promet SBM. Que ce soit dans le domaine de la santé, du désenclavement, de l’éducation ou de la fourniture d’eau et d’électricité, le Gouvernement, selon lui, fera en sorte que la prise en charge des besoins fondamentaux et pressants bénéficie en priorité aux couches fragiles et aux revenus modestes.

Ainsi, dans le domaine de l’électricité et de l’eau, l’action du Gouvernement SBM se focalisera sur l’accélération de la finition des projets en chantier et la prise de mesures pour assurer la fourniture régulière d’électricité sur tout le réseau EDM, particulièrement pendant la période de pointe. Il dit prêter aussi une attention particulière à l’amélioration de la situation financière et de la gouvernance d’EDM. Il a annoncé que pour le réseau non connecté, 12 localités seront dotées de centrales hybrides pour un coût de 5 034 265 546 de F CFA et 127 autres localités en système d’éclairage solaire pour un montant de 13, 750 milliards de F CFA.

En matière d’éducation, plusieurs actions concrètes sont attendues. Pour améliorer l’accès à l’éducation, augmenter la qualité des enseignements/apprentissages et de renforcer la gouvernance dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle. Il a annoncé que le Gouvernement prévoit notamment : l’organisation des cours de soutien dans les classes d’examens du Fondamental (9ème année) et du Secondaire (Terminales) ; le recrutement (déjà en cours) de 2579 enseignants dont 1567 dans l’Enseignement fondamental ; 600 dans l’Enseignement secondaire général ; 297 dans l’Enseignement technique et professionnel et 115 dans l’Enseignement normal ; la dotation d’établissements du Secondaire général en matériels informatiques, en matériels de laboratoires et en tables-bancs ; l’acquisition d’un logiciel intégré de gestion des ressources humaines du secteur de l’Education.

Pour renforcer l’offre éducative et alléger les charges éducatives pour les familles des localités disposant d’écoles communautaires, le Premier ministre promet d’accélérer la transformation desdites écoles en écoles publiques et l’intégration de leur personnel enseignant dans la fonction publique des collectivités territoriales. « Actuellement, les écoles concernées sont au nombre de 1764 pour 6089 enseignants recensés. Nous allons mettre en place un plan réaliste et budgétairement soutenable de transformation de leur statut », a annoncé le PM avant de souligner que ce plan donnera la priorité aux établissements se trouvant dans les zones les plus frappées par la crise. C’est ainsi que d’ici fin 2018, toutes les écoles communautaires des Régions du Nord et du Centre seront transformées en écoles publiques. En outre, les membres de leurs personnels enseignants qui en remplissent les conditions et critères seront intégrés dans la fonction publique des collectivités territoriales.

Dans le domaine de la santé, le Gouvernement promet le démarrage du projet d’amélioration et de modernisation du plateau technique des hôpitaux de Bamako et des villes de Kita, Niono, Koulikoro, Bougouni, Koutiala, Markala et San. En outre, le Gouvernement va accélérer la mise en réseau des établissements hospitaliers dans la perspective du développement de la télémédecine.

Le Premier ministre a ensuite annoncé que son Gouvernement, soucieux de la survie et de l’épanouissement de l’enfant, compte entreprendre d’ici la fin de l’année des études de faisabilité d’un hôpital pédiatrique de référence à Bamako. Par ailleurs, pour épargner à de nombreux patients le déplacement jusqu’à Bamako, des ressources nécessaires vont être débloquées pour que des soins dans des spécialités comme l’ophtalmologie ou l’odontostomatologie puissent être prodigués dans les hôpitaux qui sont encore dépourvus d’équipements idoines ou qui n’ont pu rendre fonctionnels ceux-ci.

Daniel KOURIBA
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