Moins d’une semaine après l’attaque djihadiste de grande ampleur contre le camp de la Minusma et de Barkhane à Tombouctou (Nord du Mali), les Casques bleus ont de nouveau essuyé dimanche une autre attaque aux obus, qui n’a pas fait de victimes, mais qui confirme l’intensification des attaques des islamistes armés contre cette base.
Deux à trois roquettes artisanales ont été tirées dimanche contre « Super camp », la principale base militaire de la Minusma à Tombouctou. Une nouvelle attaque qui valide les analyses des experts selon lesquelles le GSIM (Groupe de Soutien de l’Islam et des Musulmans) dirigé par Iyad ag Ghali, ainsi que les autres groupes armés affiliés à l’organisation terroriste Etat islamique (EI) ou à Aqmi, cherchent à maintenir sous pression les forces étrangères au Mali.
Lors de la précédente attaque menée le 14 avril dernier, les djihadistes avaient utilisé des moyens matériels importants et une tactique offensive complexe. Des camions piégés et des roquettes avaient été lancés contre cette base militaire.
Les assaillants n’ont pu être repoussés qu’après des heures d’affrontements et grâce à l’intervention des hélicoptères et des avions de combats de la mission française Barkhane.
Pour les observateurs, ce regain d’activisme des djihadistes dans le Nord Mali pourrait être lié à l’entrée en fonction sur le terrain de la force antiterroriste régionale du G5 Sahel.
De son côté, le général Bruno Guibert, chef de l’opération militaire française, estime que c’est « probablement en réponse aux actions menées en février par Barkhane dans le Nord du Mali ».
Le raid mené le 14 février dernier par Barkhane, près de la frontière algérienne, a décimé l’organe de décision et de commandement du GSIM, a précisé le général Guibert dans une interview publiée le 20 avril par l’hebdomadaire L’Express.
Le numéro 2 du chef djihadiste malien Iyad ag Ghali a été tué dans cette attaque, ainsi que ses plus proches adjoints, affirme le général français, démentant indirectement le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel qui avait affirmé, quelques jours plus tôt, que Iyad Ag Ghali ne se trouvait pas en Algérie.